Copa America : Le point sur la compétition

Alors que l’Euro se déroule sous les yeux de tous,
une autre compétition internationale de prestige a lieu en ce moment. La Copa America, dans une ambiance particulière en est encore à sa phase de poules, et s’il est encore trop tôt pour avancer des conclusions finales, les premiers matchs de poules ont déjà délivré quelques tendances.

On a bien cru que cette compétition n’aurait jamais lieu. La Colombie et l’Argentine, dans lesquelles la Copa America devait se dérouler ont tous deux dû se désister pour différentes raisons. En Colombie, la tension sociale est à son comble, et avec des manifestations violemment réprimées, le pays s’est vite rendu compte de l’impossibilité d’accueillir un tournoi majeur. Quant à l’Argentine, empêtrée dans une crise du COVID sans précédent, la tenue de la plus grande compétition internationale du continent a vite semblé impensable. Alors, la responsabilité est retombée sur le Brésil, non sans polémique. En effet, la nation dirigée par le controversé Jair Bolsonaro est l’une des plus touchées à travers le monde par le coronavirus, et dans ce contexte, la décision d’accueillir la Copa America paraissait particulièrement incongrue. Il a fallu en passer par un jugement de la Cour Suprême, 3 jours avant le début du tournoi pour finalement confirmer la bonne tenue de cette 47e edition. La compétition a alors pu commencer sans profiter de la joie de retrouver du public, contrairement à l’Euro 2020.

Des poules sans gros enjeu

Déjà confrontée aux abandons des deux pays invités (le Qatar et l’Australie se sont désistés en raison de la crise du COVID), cette édition du tournoi revêt une structure particulière. Avec dix équipes réparties en deux poules et des quarts de finale au tour suivant, la phase de groupe va servir à éliminer… deux nations. Un déroulé pour le moins original – pour rester poli – qui offre ainsi un premier tour aux enjeux somme toute relatifs. Pour le moment, le Vénézuela et la Bolivie portent le bonnet d’âne, synonyme d’élimination, mais tant l’Equateur que l’Uruguay demeurent à un point près de se retrouver à cette dernière place. Au-delà de ça, les six autres équipes engagées semblent déjà moins se soucier d’un piteux retour à la maison prématuré. Ainsi, plus que la qualification, c’est bien les premières places qu’essaient de s’attribuer les pays pour arriver en quart de finale face à un adversaire plus abordable. Et à ce petit jeu, les deux favoris de la compétition ont jusque maintenant répondu présent.

Des favoris au rendez-vous

À commencer par le Brésil. Trois matchs, trois victoires. Après avoir débuté par deux cartons face au Venezuela et au Perou, les hommes de Tite ont eu bien plus de mal à se défaire de la Colombie, avec une victoire plus que polémique : en effet, alors que le score était de 1-1, la Seleçao a marqué un second but synonyme de succès grâce à une aide précieuse de l’arbitre qui a dévié bien malgré lui le ballon de la main. Malgré les protestations véhémentes des joueurs colombiens, le pion a bien été validé, et le Brésil trône seul en tête de son groupe. La sélection peut assurément compter sur Neymar, brillant depuis le début de la compétition, et particulièrement décisif avec déjà deux buts et deux passes décisives, mais aussi une présence constante au coeur du jeu. Avec cinq points d’avance sur le second au classement, le Brésil a déjà assuré sa qualification en tant que numéro 1 de son groupe, et pourra aborder le prochain tour face à un adversaire bien plus fragile. L’Argentine elle, après un début difficile semble avoir trouvé son rythme de croisière. Un match nul initial face au Chili, autre favori du groupe avait semé le doute sur les capacités de l’Albiceleste à montrer un visage conquérant. Et, sans nécessairement être flamboyant, l’Argentine a su serrer les dents et récupérer deux victoires capitales, d’abord face à l’Uruguay puis contre le Paraguay. Des succès qui lui permettent de glaner la première place, qu’il faudra assurer lors de la dernière rencontre face au petit poucet qu’est la Bolivie. Les hommes de Scaloni peuvent compter sur leur star Lionel Messi, certes effacé lors de la dernière rencontre, mais décisif lors des deux premières avec un modèle de coup-franc direct et une splendide passe décisive contre l’Uruguay. Reste donc à savoir qui accompagnera les deux favoris au second tour. Jusqu’à présent, le Chili et la Colombie ont semblé les plus à mêmes de briser l’hégémonie des deux monstres sacrés d’Amérique du Sud. Il faudra donc attendre les demies- finales pour réellement assister à des chocs dignes d’une compétition majeure telle que la Copa America et voir si Messi peut enfin briser la malédiction et remporter un titre avec son Albiceleste.

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