Édito : Une dose de plaisir

Dans une ambiance générale plombante à souhait et qui nous touche tous, la BGL Ligue fait son retour. Une reprise attendue avec impatience, tant retrouver le bonheur du football nous parait vitale.

Nous les avions quittés épuisés par quinze journées de débauche physique, de combats, et d’incertitudes. Cette fois-ci, ce sont les footballeurs qui nous retrouvent dans ce même état mental, alors qu’eux semblent frais comme des gardons. La faute à un Covid qui nous a offert une des plus belles remontadas de ces dernières années. Alors que l’on croyait la rencontre gagnée, que les minutes de temps additionnel défilaient, un déferlement d’offensives, bien aidé par l’entrée du jeune Omicron, a permis au coronavirus de s’offrir des prolongations, pour le plus grand malheur des observateurs.

Ce match, plus grand que nature se doit donc de continuer. Et, face aux efforts incessants, tant physiques que mentaux, la nécessité de se ressourcer, d’une manière ou d’une autre, devient de plus en plus essentielle. Un besoin qui explique aisément notre grand bonheur à l’idée de retrouver les pelouses de BGL Ligue, où chaque équipe a, à sa manière, offert une première partie de saison extraordinaire.

Dans un championnat au niveau particulièrement homogène, le suspense demeure à tous les étages. Pour le titre, le F91 part donc avec l’avantage en points et les faveurs des pronostics, suivi de près par un Progrès toujours aussi solide sous Léoni, et l’extrêmement surprenant Strassen.

En embuscade derrière, le Racing et le Fola, à la dynamique opposée, affichent tout de même la même ambition de terminer dans les places européennes, et, pourquoi pas, viser plus haut. Les deux clubs regarderont donc tant devant que derrière où le Swift, Differdange et l’inattendu Victoria Rosport sauteront sur le moindre faux-pas pour grimper dans le train européen.

Derrière, le ventre mou du championnat, composé de Hostert, la Jeunesse, Pétange et Mondorf auront à coeur d’offrir une seconde partie de saison plus flamboyante, et éviter toute peur d’un barrage.

Un luxe que ne pourront peut-être pas s’offrir Wiltz et Ellelbruck, mal en point, et obligé de regarder dans le rétroviseur, pour échapper, au grand minimum, à la relégation directe. Cette dernière semble pour le moment lorgner ses yeux sur Rodange mais surtout le RM Hamm, auteur d’une saison historiquement mauvaise.

À tous les postes, le spectacle devrait être assuré. On pourra compter sur un duel flamboyant de buteurs entre Nicolas Perez et Jordy Soladio. Les esthètes que sont Sinani, Stolz ou encore Abreu devraient encore une fois nous en mettre plein la vue, et être décisifs dans les résultats de leur club. Schnell, Siebenaler, Klein, Cools ou encore Skenderovic auront toujours la responsabilité de bloquer les velléités offensives de leurs adversaires. Enfin, pour les portiers, qui nous ont régalé lors de la première moitié du championnat – à l’image d’Ozcan, Cabral, Dupire ou encore Flauss, le recrutement de Fox devrait contribuer à augmenter encore le lot d’envolées et parades spectaculaires.

Comme un parfait symbole, la saison reprend avec un choc, un vrai. Le F91, auréolé du titre honorifique de champion d’automne cherche maintenant à conserver sa première place. Avec Dejvid Sinani, auréolé du titre de Dribble d’Or, Bettaieb, Hadji ou encore Hassan, les capacités offensives font peur. Mais certains résultats en dents de scie ont gonflé l’espoir de ses poursuivants d’enrayer la belle machine. Un rôle que devra endosser le Progrès Niederkorn, après un mercato assez mouvementé. Alors que son capitaine Skenderovic n’a finalement pas quitté le navire, c’est Muratovic qui s’en est allé pour le monde professionnel. Les hommes de Stéphane Léoni sauront-ils gérer ce départ ? Première réponse dès ce samedi, sur les coups de 16h.

Une rencontre que l’on suivra en tant que passionnés de football, peut-être plus que jamais, tant les plaisirs simples du ballon rond nous semblent essentiel aujourd’hui. À l’abri de mises à jour déprimantes, de désaccords sur les traitements à mettre en place et la politique gouvernementale, nous allons profiter, le temps d’un match, de ne pas être envahi par ces pensées négatives. Cette dose, cette fois-ci, ne fera l’object d’aucun débat. Car celle-ci n’est constituée de rien d’autre que de plaisir.

Tendai Michot.

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