FIFA, juste quatre lettres sur une boite

Selon des sources du site VGC, Andrew Wilson PDG d’Electronic Arts serait plus que jamais décidé à abandonner la licence FIFA pour sa licence de jeu de football. Si depuis quelques mois de nombreux bruits de couloirs laissaient entendre que les relations entre la FIFA et EA n’étaient plus au beau fixe, les propos du dirigeant de EA laissent sous-entendre que pour lui l’utilisation de la licence empêche son blockbuster d’aller encore plus loin.

« Un obstacle »

Dans sa longue intervention, Andrew Wilson se veut transparent autour de ce qui bloque dans ses relations avec ce qui pour lui ne représente finalement que « quatre lettres sur une boite ». Des mots assez durs pour définir une relation de 30 ans mais qu’il tente d’expliquer dans ces propos repris chez nos confrères du site videogameschronicles.com :

"Je vais être plus transparent… Plus transparent que je ne l'ai été publiquement. Nous avons une super relation avec la FIFA depuis une trentaine d'années maintenant. On a créé des milliards de dollars de valeur. C'est énorme. Nous avons créé l'une des plus grosses licences de divertissement du monde, aurait-il débuté.

"Je vous dirais – et ça peut paraître un peu biaisé – que la marque FIFA a maintenant plus de poids en tant que jeu vidéo qu'en tant qu'instance dirigeante du football. On ne prend pas cette situation pour acquise et nous essayons de ne pas être arrogant par rapport à cela. Nous travaillons vraiment dur pour faire comprendre à la FIFA ce dont nous avons besoin pour la suite.

Pour faire simple, ce que nous donne la FIFA dans les années sans Coupe du monde, ce sont quatre lettres sur le devant de la boîte, dans un monde où la plupart des gens ne la voient même plus, en raison des achats dématérialisés. En année de Coupe du monde bien sûr, nous pouvons avoir accès à la compétition, et c'est important. Mais dans un contexte plus large, sur la base de jeux annualisés, ce n'est pas le plus important. Nous disposons de 300 autres licences : elles nous donnent le contenu qui engage le plus profondément nos joueurs."

Faut-il voir ici une tentative d’explication du manque de fraicheur d’une année à l’autre ? En tout cas le PDG de EA lui l’affirme sans problème et avance que sans l’utilisation de la marque, sa simulation pourrait aller plus loin et répondre aux nombreuses demandent des joueuses et joueurs qui veulent toujours plus de modes et de contenus :

"Nous avons réfléchi au futur que nous souhaitons pour la franchise, pour son développement, et de manière ironique, la licence de la FIFA se révèle être un obstacle à cela", aurait expliqué Wilson. "Nos joueurs nous demandent plus de marques commerciales et culturelles qui leur parlent, qui sont pertinentes sur leurs marchés, pour qu'elles soient plus profondément intégrées au jeu… Des marques comme Nike. Aujourd'hui, à cause de la relation qui existe entre la FIFA et Adidas, nous ne pouvons pas faire ça".

"Nos joueurs nous demandent davantage de modes de jeu, des choses différentes du 11 contre 11, différents types de gameplay. Je vous dirais que ça a été un combat que d'amener la FIFA à accepter le genre de choses que nous voulons créer. Ils clament que notre licence ne couvre en effet que certaines catégories. Nos joueurs veulent nous voir nous étendre plus largement dans l'écosystème numérique, ils veulent nous voir là-bas, participer à cet espace.

"Notre licence FIFA nous a empêché de faire tout ça. Encore une fois, FIFA n'est que le nom sur la boîte, mais ils ont fait obstacle à notre capacité à nous lancer dans tous ces domaines où les joueurs nous attendent"

« Ce n’est pas de ma faute c’est celle de la FIFA »

Bien sûr, ne soyons pas naïf et gardons en tête qu’avec l’arrivée d’univers virtuel comme le metaverse ou encore de l’explosion – controversée – des NFT Andrew Wilson cherche aussi peut-être à s’étendre plus librement en s’associant avec d’autres acteurs du monde du football sans prendre de retard mais ce qui semble clair, c’est que ses relations avec une fédération de plus en plus gourmande soient de plus en plus tendues. Si logiquement nous devrions tout de même voir FIFA 23 débarquer comme d’habitude à la fin de l’année, rien n’est moins sûr pour l’année prochaine… sauf si les deux partis trouvent un accord d’ici là.

"Au final, je ne sais pas si on arrivera à se mettre d'accord. Et paradoxalement, si nous n'y arrivons pas, mais que nous réussissons à renouveler notre marque en gardant le contrôle de cet écosystème de football global que nous essayons de construire, nous générerons probablement davantage de revenus, attirerons plus de joueurs et les engagerons plus durablement".

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