Le président français Emmanuel Macron a battu sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen dimanche par une marge confortable, s’assurant un second mandat et évitant ce qui aurait été un séisme politique.
Des cris de joie ont éclaté lorsque les résultats sont apparus sur un écran géant dans le parc du Champ de Mars, au pied de la tour Eiffel, où les partisans de Macron ont brandi des drapeaux français et européens. Les gens se sont serrés dans les bras et ont scandé « Macron ».
À l’inverse, un rassemblement de partisans de Mme Le Pen, dépités, a déclenché des huées et des sifflets dans une salle de réception tentaculaire de la banlieue parisienne.
Le Pen a reconnu sa défaite mais a promis de poursuivre le combat, avec les élections parlementaires de juin en tête.
« Je n’abandonnerai jamais les Français », a-t-elle déclaré devant des partisans scandant « Marine ! Marine ! »
Les premières projections des sondeurs montraient que Macron obtenait environ 57-58% des voix. Ces estimations sont normalement précises mais peuvent être affinées au fur et à mesure que les résultats officiels arrivent dans tout le pays au cours de la soirée.
Mais Emmanuel Macron peut s’attendre à une période de grâce limitée, voire inexistante, après que de nombreuses personnes, notamment à gauche, ont voté pour lui à contrecœur afin d’empêcher l’extrême droite de l’emporter.
Les manifestations qui ont entaché une partie de son premier mandat pourraient éclater à nouveau assez rapidement, alors qu’il tente de poursuivre ses réformes en faveur des entreprises.
« Nous ne gâcherons pas la victoire (…) mais le Rassemblement national (de Le Pen) fait son meilleur score », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Veran à BFM TV.
« Il y aura une continuité dans la politique du gouvernement parce que le président a été réélu. Mais nous avons aussi entendu le message des Français », a-t-il ajouté, promettant un changement.
Un premier défi majeur sera les élections parlementaires en juin et les partis d’opposition de gauche et de droite commenceront immédiatement une grande poussée pour essayer de voter dans un parlement et un gouvernement opposés à Macron.
Philippe Lagrue, 63 ans, directeur technique d’un théâtre à Paris, a déclaré plus tôt dans la journée qu’il avait voté pour Macron après avoir voté pour la gauche dure Jean-Luc Mélenchon au premier tour.
Il a déclaré qu’il voterait à nouveau pour Mélenchon en juin. « Mélenchon Premier ministre. Ce serait amusant. Macron serait contrarié, mais c’est le but. »
Les instituts de sondage Ifop, Elabe, OpinionWay et Ipsos ont prévu une victoire de 57,6 à 58,2 % pour Macron.
La victoire de Macron, centriste et pro-Union européenne, a immédiatement été saluée par ses alliés comme un sursis pour la politique dominante qui a été secouée ces dernières années par la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, l’élection de Donald Trump en 2016 et la montée d’une nouvelle génération de leaders nationalistes.
