Nouvelle-Zélande : la première ministre, usée par le pouvoir, démissionne

A 42 ans, Jacinda Ardern quitte son poste de première ministre néo-zélandaise en cours de mandat. Elle a confié « ne plus avoir assez d’énergie » pour continuer.

Le pouvoir use, épuise, et certains le supportent mieux que d’autres. Aujourd’hui, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a décidé de dire stop à 42 ans. « Pour moi, il est temps. Je n’ai tout simplement plus assez d’énergie pour quatre ans supplémentaires », a-t-elle déclaré au bord des larmes et la voix tremblante lors d’une réunion du Parti travailliste. En octobre 2017, elle était devenue la plus jeune première ministre kiwi de l’Histoire, dans un gouvernement de coalition. Elle avait ensuite été réélue trois ans plus tard avec le Parti travailliste de centre-gauche en obtenant la majorité absolue.

Une façon de gouverner avant-gardiste

Charismatique mais inexpérimentée, elle a su faire face à une succession de crises et d’obstacles ces dernières années, démontrant qu’elle avait l’étoffe d’une chef d’Etat. Elle a notamment affronté la tuerie de masse de Christchurch le 15 mars 2019 (au cours de laquelle un suprémaciste blanc avait tué 51 personnes dans deux mosquées), la crise du Covid et ses conséquences immédiates et sur le long terme, l’éruption du volcan de White Island le 9 décembre 2019 (21 morts).

Avant-gardiste dans sa façon de gouverner, mêlant bienveillance et compétence, elle avait été la deuxième première ministre au monde à accoucher pendant son mandat, après  la Pakistanaise Benazir Bhutto. Certains en Nouvelle-Zélande avancent qu’elle se retire car elle voit sa cote de popularité baisser ces derniers mois et que plusieurs sondages récents montrent qu’une coalition de centre droit serait en position de remporter les législatives qui se tiendront le 14 octobre. Raison qu’elle réfute : « Je ne pars pas parce que je crois que nous ne pouvons pas gagner les prochaines élections, mais parce que je crois que nous le pouvons et que nous le ferons. » Elle a, enfin, fait comprendre qu’il était temps pour elle de se consacrer à sa vie privée et à sa famille : « J’ai tout donné pour être première ministre, mais cela m’a aussi beaucoup coûté {…} Pour Neve [sa fille], maman a hâte d’être là quand tu commenceras l’école l’année prochaine. Et à Clarke [son fiancé], marions-nous », a conclu Jacinda Ardern, très émue.

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