Ce jeudi 31 août 2023 marque le 81e anniversaire du déclenchement de la grève générale au Grand-Duché, face à l’introduction du Reicharbeitsdienst et du service militaire obligatoire.
C’est une commémoration parmi les plus importantes concernant la Seconde guerre mondiale au Luxembourg. Il y a 81 ans, débutait l’épisode de la grève générale, en opposition à la décision de l’occupant nazi d’enrôler de jeunes luxembourgeois dans la Wehrmacht. C’est depuis Wiltz que naquirent les premières protestations, et cette révolte fut réprimée dans la violence par les autorités allemandes, causant la mort de 21 grévistes.
Pour comprendre l’origine de cette grève générale, il faut remonter au début du conflit. le 10 mai 1940 les Allemands envahissent le Luxembourg, et mettent en place leur politique de « germanisation » de la population locale. Sous la houlette du Gauleiter Gustav Simon, la population luxembourgeoise est déclarée allemande, et doit utiliser seulement la langue germanique dans son administration et la vie quotidienne.
Gustav Simon annonce la Wehrplifcht
Le 30 août 1942, le Gauleiter annonce donc que chaque Luxembourgeois né entre 1920 et 1924 seraient enrôlés dans la Wehrmacht afin de mener une guerre qui se complique grandement face aux Alliés. En quelques heures, la population choisit d’organiser une grève générale, et le 31 août le premier piquet éclate à Wiltz. C’est ensuite à Schifflange, Differdange, puis Esch-sur-Alzette que les protestations ont lieu.
Si il est bien difficile d’estimer 81 ans plus tard le nombre de grévistes ce jour-là, cette grève générale paralysa l’activité économique du pays jusqu’au 2 septembre. Mais en peu de temps les leaders de la grève sont rassemblés et interrogés par la Gestapo, et les premiers grévistes de Wiltz comme Michel Worré ou Nicolas Müller sont fusillés. Ils seront au total 21 a payer de leur vie cette révolte face au nazisme, tandis que les membres de leur famille furent déportés, notamment en Silésie.
