Pourquoi le Luxembourg s’attaque-t-il à la Commission européenne ? 

Le gouvernement luxembourgeois envisage des poursuites judiciaires contre la Commission européenne suite à la décision d’intégrer le gaz et le nucléaire dans le « label vert ». On vous explique tout.

Le Parlement européen a approuvé hier le « label vert » proposé par la Commission européenne il y a plusieurs mois. Le vote tant attendu s’est tenu hier à Strasbourg, au siège du Parlement, et les parlementaires ont apporté leur soutien au projet, avec 328 voix contre et 278 voix pour (une majorité absolue de 353 voix contre était nécessaire pour rejeter la proposition). Ce label reconnait en effet l’utilisation du gaz et du nucléaire comme étant des énergies vertes, essentielles à la lutte contre le réchauffement climatique. 

Les réactions s’enchaînent

Une décision loin de faire l’unanimité au sein du gouvernement luxembourgeois et notamment du ministère de l’Énergie. Claude Turmes, ministre de l’Énergie, « regrette profondément que le Parlement européen n’ait pas formulé d’objection à l’acte délégué au titre de la taxonomie, permettant au gaz et au nucléaire de faire partie de la politique de financement durable de l’Union Européenne. Le Luxembourg et l’Autriche entameront des poursuites judiciaires et la Cour statuera sur sa légalité. »

Du côté des députés luxembourgeois, les réactions ne sont pas plus positives. La députée européenne Tilly Metz a qualifié cette décision comme étant « un mauvais jour pour l’action climatique », tandis que son homologue Christophe Hansen dénonce ce choix comme étant « incompréhensible de la part du Parlement européen », tout en ajoutant que « nous sacrifions l’avenir au présent en incluant le gaz et le nucléaire dans la taxonomie. »

Seulement cinq pays se sont fait entendre

Cette certification visera, entre autres, à permettre des investissements dans les centrales nucléaires, qui émettent peu de CO2 (environ 66g par kWh produit), ou à gaz, qui devront cependant évoluer dans leur approche.

Le Conseil peut encore s’opposer à la proposition de la Commission européenne jusqu’au 11 juillet prochain, sans quoi l’acte délégué sur la taxonomie entrera en vigueur et s’appliquera à partir du 1er janvier 2023. Mais à ce jour, seulement cinq pays (l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark et le Portugal) se sont positionnés en défaveur de cette décision. 

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