72 ans après, le Torino honore toujours ses héros

Pour chaque tifosi du club turinois, le 4 mai est un jour marqué d'une pierre noire, celui ou l'on commémore la tragédie de Superga.

Vainqueur hier soir de Parme (1-0), qu'il a envoyé en Serie B, le Torino n'a pas encore assuré définitivement son maintien dans l'élite du football italien la saison prochaine. Mais le club, ses joueurs, et ses supporters, vont sans doute puiser dans cette journée du 4 mai hautement symbolique pour toutes les parties en présence, les vertus nécessaires à l'accomplissement de leur objectif. Il serait en effet bien triste que ce club fondé en 1906 et qui représente un véritable morceau d'histoire du football italien, ne connaisse à nouveau les affres de la Serie B. Dimanche le déplacement à Vérone sera en tout cas loin d'être une partie de plaisir. 

En attendant, ce mardi le Torino organisera à partir de 16h25 sa traditionnelle cérémonie d'hommage aux "caduti di Superga" (tombés à Superga). 72 ans après le terrible accident d'avion qui coûta la vie aux 31 occupants de l'appareil du vol spécial de la Avio Linee Italiane, dont la totalité de l'équipe du Torino Football Club, le drame est toujours dans les esprits des turinois comme des fans de football transalpins. Il faut dire que lorsque l'avion Fiat G.212 est venu frapper le 4 mai 1949 à 17h03 la basilique située sur la colline de Superga dans les environs de Turin, ce n'est pas une équipe comme les autres qui a été purement et simplement anéantie vers ses rêves de gloire.

La fierté de l'Italie

Après-guerre, l'Italie est encore marquée par les conséquences de six ans de conflits, et le pays fait lentement mais sûrement son retour sur la scène internationale. Son principal étendard est le club de football du Torino, dont les exploits dépassent le seul cadre de la capitale piémontaise. En 1949, le club vient de décrocher son cinquième titre consécutif en Serie A, et son jeu léché fait l'admiration des tifosi. Le Torino constitue donc logiquement l'ossature d'une Squadra Azzurra ambitieuse juste un an avant la Coupe du monde 1950. Mais les Ezio Loik, Valentino Mazzolla, et autre Eusebio Castigliano ne verront jamais le Brésil…

Par la faute d'une faible visibilité, de nuages bas et d'un manque d'indications radio, une des meilleurs équipes de football au monde est donc rayée de la carte en quelques secondes. On raconte qu'un million de personnes ont assisté aux funérailles des 31 malheureux, entrés dès lors au Panthéon footballistique transalpin. Ce mardi 4 mai, malgré la crise sanitaire, ils seront sans doute encore quelques centaines à grimper vers la colline de Superga, maillot grenat sur les épaules afin de rendre hommage au "Grande Torino". Dans un moment de recueillement, l'aumônier du club répetera après sa prière les noms des 31 "invicibili", comme c'est la tradition depuis désormais 72 ans… 

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