Très (très) chère Ferrari 250 GTO…
La plus exclusive des protégées d’Enzo Ferrari souffle cette année ses 60 bougies. Itinéraire d’une voiture à part, taillée pour le sport et qui s’arrache à prix d’or.
C’est un nom composé de chiffres et de lettres qui fait rêver les passionnés de la marque italienne, sobrement composé de « 250 », pour le nombre de centimètres cubes de chaque cylindre du moteur, et de GTO, pour Gran Turismo Omologato.
Star des 60’s
À l’étude à Maranello fin 1960, la Ferrari 250 GTO est créée sous la houlette d’un trio de génie. L’ingénieur Giotto Bizzarrini l’imagine, Mauro Forghieri l’affine et Sergio Scaglietti la sublime.
Elle sera lancée peu avant le nouveau Championnat du monde des voitures de sport et dévoilée en février 1962, en marge de la présentation de la Formule 1, éclipsant presque la dernière-née des voitures de Grand Prix.
L’essence de la performance
La pépite du cheval cabré n’a pas perdu de temps pour briller. Débutée aux 12 Heures de Sebring en 1962, c’est avec le tandem de pilotes chevronnés Phil Hill et Olivier Gendebien qu’elle se fait remarquer tant elle détonne par sa fiabilité.
La suite semble toute tracée. En 1962 et 1963, la GTO s’offre les Vingt-quatre Heures du Mans et les 9 Heures de Kyalami, en Afrique du Sud. Avant de réitérer et de poursuivre sur sa lancée, remportant les 3 Heures de Daytona, les 6 Heures de Dakar et les 500 km de Spa. Rien que ça.
Bijou limité signé « Il Commendatore »
Produite en seulement trente-neuf exemplaires – trente-six en version 3 L et trois en 4L -, seul Enzo Ferrari a le pouvoir de décider qui pourra se mettre au volant de ce monstre sacré.
La Berlinetta figure parmi les modèles les mieux conservés, si bien que sa cote a rarement changé. Plébiscitée par les collectionneurs sensibles à ses courbes, à l’image du styliste américain Ralph Lauren, elle fait aussi battre le cœur de Nick Mason, le batteur des Pink Floyd. La Ferrari 250 GTO détient à ce jour le record absolu de la voiture la plus chère du monde. Propulsée par un moteur V12 3,0 litres de 300 chevaux, l’italienne fabriquée en 1963 a remporté le Tour de France automobile en 1964, alors pilotée par Lucien Bianchi et Georges Berger. Elle a été vendue 70 millions d’euros aux enchères au P.-D.G. de WeatherTech. Et ce n’est peut-être que le début ; les spécialistes l’évaluent actuellement entre 45 et 50 millions. Quand on aime…
