Voitures électriques : Watts’up ?

D’ici 2030, le Luxembourg souhaite avoir 49 % de son parc automobile en électrique. À sept ans de la date fatidique, où en est le Grand-Duché ?

21 en 2012, contre 5 506 en 2022 : un véritable grand écart à rendre jaloux Jean-Claude Van Damme. En l’espace de 10 ans, le Luxembourg a multiplié par 262 le nombre de ventes de véhicules électriques dans le pays. L’an passé, le Grand-Duché a enregistré une augmentation de 15,2 % de nouvelles immatriculations de véhicules 100 % électriques, et 9,1 % de nouvelles immatriculations de plug-ins hybrides. Au total, 6 390 nouvelles immatriculations correspondent à des véhicules 100 % électriques ou rechargeables sur les 42 094 nouveaux véhicules en circulation en 2022, soit une nouvelle voiture sur quatre. Ces chiffres en constante augmentation répondent pour le moment à l’objectif fixé par le gouvernement : 49 % de véhicules électriques en circulation en 2030. « C’est un objectif politique inscrit dans notre plan énergie climat », rappelle le ministère de l’Environnement. « En 2020, nous étions à 5,5 % de parts de marché des nouvelles immatriculations pour les véhicules 100 % électriques, et 5,9 % pour les plug-ins électriques. Les chiffres ont triplé, cela reflète les efforts que nous avons effectués en matière d’information et de sensibilisation. »

Les Klimabonus

Actuellement, 5,78 % du parc automobile luxembourgeois est électrique. On est encore loin des 49 % attendus d’ici sept ans. Pour sensibiliser la population locale et les travailleurs frontaliers, le gouvernement met à disposition différents outils, notamment sur Internet (klima-agence.lu, par exemple), pour inciter les automobilistes à passer à l’électrique. Plus que des mots, le Luxembourg a mis en place différentes aides financières, appelées Klimabonus, pour convaincre plus facilement la population de délaisser définitivement les voitures à moteur thermique. Une prime pour l’achat d’un véhicule automoteur (voiture, camionnette, quadricycle) a été instaurée (véhicules électriques purs, à pile à combustible à hydrogène, véhicules hybrides rechargeables) dont les émissions de CO2 sont inférieures ou égales à 50 g/km. Ainsi, tous les propriétaires (ou détenteurs) d’un véhicule immatriculé au Luxembourg (personne physique, morale de droit privé, résidente ou non résidente) peuvent bénéficier d’une aide pouvant atteindre 8 000 €. Une exception peut être faite pour les familles nombreuses. « Cette prime a été prolongée au début de l’année 2022 jusqu’en mars 2024. Avec les élections prévues à l’automne, on peut imaginer que cette aide soit reconduite dans le temps », précise le ministère de l’Environnement.

Des bornes pour le public, des aides pour le privé

En plus d’aider financièrement les automobilistes, d’autres moyens sont mis en œuvre pour accompagner du mieux possible la transition énergétique de leur moyen de locomotion. Environ 1 500 points de recharge sont déjà disponibles dans le domaine public. 

Mais qu’en est-il du domaine privé et des habitats collectifs ? Différents programmes sont également établis pour maintenir le rythme de cette transition. « Un régime est sur le point d’être modifié pour les particuliers afin de faciliter l’accès à des subventions pour les copropriétés », explique le ministère de l’Environnement. « Elle est actuellement en procédure. Il est possible d’effectuer des demandes, notamment quand la copropriété ne souhaite plus mettre à disposition certaines places de parking pour les transformer en bornes de recharge. Il est possible de recevoir une première partie des subventions en amont ». Cette modification réglementaire va élargir le champ des bénéficiaires. La rénovation de certains bâtiments peut également permettre d’améliorer les performances énergétiques et faciliter l’installation des bornes de recharge. 

Enfin, dans l’optique de montrer l’exemple, le gouvernement s’applique lui-même ses propres directives. « Si un service de l’État souhaite acquérir un véhicule thermique, cet achat est permis uniquement s’il est impossible de se doter d’un véhicule électrique ou d’un plug-in hybride, par exemple pour les services spéciaux comme la police. » À sept ans de la date fatidique et de son objectif fixé à 49 % du parc automobile en électrique, le Luxembourg poursuit avec succès sa politique afin de développer l’automobile propre et les voitures électriques. L’enjeu : réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l’air grâce aux véhicules électriques, car dans vingt ou trente ans, des voitures thermiques, « il n’y en aura plus. »

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