L’interview décalée de Marie Muller

L’ancienne judoka de haut niveau s’est prêtée avec brio à notre interview décalée. Celle qui est depuis peu la maman d’un petit Émile revient sur ses expériences pro, et nous livre aussi des anecdotes croustillantes.

Que représente le judo pour toi ?

Ouh… c’est un très large pan de ma vie, peut-être même le plus important. J’ai commencé à pratiquer ce sport à l’âge de 7 ans. C’était à Stuttgart, en Allemagne, d’où je suis native. Le judo représente pour moi quelque chose d’éducatif, mais aussi le respect des traditions et des valeurs. Je me suis tournée vers le haut niveau vers 2009, quand je suis arrivée dans l’armée luxembourgeoise. J’ai connu des championnats, mais surtout les Jeux olympiques.

Dailleurs, quel est ton plus beau souvenir aux Jeux ?

Sans hésiter, quand j’ai eu l’honneur et l’immense bonheur de porter le drapeau à la cérémonie d’ouverture des JO de Londres en 2012. Cela a été un moment rempli d’émotions et qui restera gravé à vie dans ma mémoire.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui débarque aux Jeux à Tokyo pour cette nouvelle olympiade ?

Qu’il essaie tout ce qu’il lui est possible de faire, et qu’il profite notamment de la ville. Il faut qu’il profite de l’instant présent et de cette chance qui s’offre à lui et qu’il mérite, car il ne faut pas oublier que c’est lui qui a décroché ce sésame. Il faut aussi qu’il aille voir comment s’entraînent les autres. Je lui conseillerais aussi de se mêler aux gens d’autres nationalités et de parler avec eux le plus possible. C’est super enrichissant comme aventure. En fait, le village olympique, c’est un méga voyage concentré dans un petit lieu. Pour ma part, 10 ans après, je suis encore en contact avec des gens que j’ai rencontrés là-bas.

As-tu des anecdotes de ta participation aux Jeux ? Quest-ce que tu as vu de plus « fou » ?

Eh bien, il s’en passe des choses dans le village olympique. Il faut savoir qu’il y a une grande cantine qui y est ouverte 24h/24. Les gens viennent y faire la fête à partir d’une certaine heure, et il s’y passe des choses… (rires)

Cela donne quoi une vie post-olympique ?

Je me sens satisfaite et épanouie car je suis parvenue à atteindre mes objectifs de sportive de haut niveau.

« Je remontais très souvent mon slip »

Quelles étaient tes manies dans ton quotidien de sportive ?

Alors, comme Nadal, je remontais très souvent mon slip (elle éclate de rire). C’était pour être à l’aise, mais à force, je le faisais tellement que je ne faisais plus attention. J’emportais aussi toujours certains vêtements avec moi. Et pour finir, je mettais souvent la même musique avant d’entrer sur le tatami. C’était le titre ‘Sail’ d’Awolnation.

Snapchat, Instagram ou Tik Tok ?

Quand j’étais encore sportive, j’avais une page officielle sur Facebook qui affichait 17.000 followers. Sinon, j’ai Instagram et Snapchat, mais je n’y suis pas très active. C’est vraiment très personnel. Et Tik Tok, je n’y suis pas, ce n’est pas de ma génération.

À qui rêvais-tu de ressembler lorsque tu étais enfant ?

Certainement à Steffi Graf. C’est une femme qui m’a marquée et m’a énormément inspirée. Oui, elle a vraiment été un modèle pour moi.

Kimono ou robe de soirée ?

Maintenant, c’est robe de soirée (rires).Mon kimono est désormais rangé au fin fond de l’armoire et mon rôle, c’est d’être « femme de joueur ». Je suis passée de l’autre côté de la barrière (elle partage sa vie avec Frédéric Gutenkauf, capitaine du club de basket de lEtzella Ettelbrück, ndlr).

« Jen ai rendu fous certains ! »

Ta principale qualité ?

Je suis douée dans le travail manuel, donc c’est moi qui m’astreins à tout cela à la maison. Sinon, dans le domaine du sport, je comprenais vite les consignes et ça me permettait de rapidement évoluer.

Ton plus gros défaut ?

De temps en temps, je suis un peu paresseuse. Et dans le domaine du sport, je pense que je posais beaucoup trop de questions à mes entraîneurs. Je cherchais toujours à savoir pourquoi on me faisait faire tel ou tel truc. Je pense que j’en ai rendu fous certains (rires).

Ton film préféré ?

Tous les épisodes de Rocky, c’est un classique et très motivant pour le quotidien d’un sportif de haut niveau. J’aime bien aussi Forrest Gump avec Tom Hanks. Ce film me touche.

Tu écoutes quoi comme musique en ce moment ?

Les chansons et comptines de bébé (rires), car je suis devenue pour la première fois maman il y a quelques semaines, d’un petit Émile. Sinon, j’aime bien le hip-hop. Je viens de Stuttgart, qui est le berceau du rap allemand.

Le personnage Disney que tu aurais voulu être ?

Je dirais Mowgli. J’adore Le Livre de la jungle et c’est un personnage indépendant, il fait sa vie sans rien demander à personne, un peu comme moi quand j’étais plus jeune.

Le jour que tu noublieras jamais ?

La naissance de notre fils Émile, sans hésiter. Mais il y a aussi une journée qui m’a marquée. C’était le 29 juillet 2012, aux Jeux olympiques de Londres. Le jour de mon anniversaire. Cette journée-là, j’ai fait ma compétition et j’ai fini cinquième. J’ai été toute proche de ramener une médaille de bronze au Luxembourg. C’était une sacrée journée, avec un peu de frustration du coup.

Tu es sur une île déserte et tu as le droit à un seul objet, tu emportes quoi ?

Un coussin, car j’aime dormir. C’est donc un objet qui me servira !

Propos recueillis par Jocelin Maire

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