Enzo Esposito: « C’est le moment d’écrire l’histoire »

Gardien titulaire avec le F91 Dudelange en première partie de la saison dernière, Enzo Esposito s’est engagé cette saison en prêt au Sporting Bettembourg. Le jeune gardien, qui vient de fêter ses 24 ans, est revenu avec nous sur ses moments difficiles au F91 et nous a confié sa soif de revanche. Actuellement, il est le gardien de la seule équipe invaincue cette saison. Invaincu, il compte bien le rester encore une semaine au moins, puisque Bettembourg se déplacera dimanche à 15h à Rodange. 

Les choses sérieuses se rapprochent, surtout quand vous allez en tant que leader vous déplacer chez un des favoris…

On a l’ambition de faire mieux que la saison dernière, et tout ce qui arrive en plus, c’est du bonus. Maintenant, on est premiers, et c’est à nous de savoir si on peut rester premiers, après notre match à Rodange. Ils s’attendaient certainement à un meilleur début de championnat. Donc ils vont attendre cette rencontre avec impatience. Ce sera un match très serré entre deux équipes qui se connaissent, puisqu’on on a fait un match amical contre eux (n.d.l.r. score final : 3-3). Chacun a ses qualités et je pense que ce sera un match où celui qui le voudra le plus gagnera.

Quelle sera la clé du match ?

Je sais que Rodange est une équipe qui aime bien aller aux duels. C’est une équipe qui ne lâche rien. Je pense qu’offensivement, ils sont très forts, comme nous. Les deux équipes vont vouloir jouer là-dessus. Je pense que le premier qui marquera va beaucoup soulager son équipe. Mais l’ouverture du score ne sera pas nécessairement décisive. On a déjà retourné en notre faveur des situations défavorables, on en est capables. Nous, on est encore invaincus, au contraire de Rodange, donc on veut rester sur cette dynamique-là, et on est bien préparés, que ce soit offensivement, au milieu ou défensivement.

Quand on regarde aussi vos statistiques, vous êtes une des meilleures défenses. Et surtout, vous avez devant à chaque fois des joueurs qui peuvent mettre des buts, avec Brian Dauphin, avec Thomas Macalli…

Oui, et d’ailleurs, si on regarde concrètement tous les buts qu’on s’est pris, à part les deux pénaltys qu’on concède contre Bissen, c’est pratiquement soit des erreurs individuelles, soit un manque de concentration. Sinon, il n’y a pas eu vraiment une équipe qui a su nous mettre en grand danger. Si on entame le match du début à la fin sérieusement, concentré, appliqué, je pense qu’on sera une des meilleures défenses du championnat. 

Parlons maintenant de vous. À Dudelange, vous avez été titulaire pendant une bonne partie de la saison. Dans quel état d’esprit avez-vous signé à Bettembourg cet été ?

Je suis encore sous contrat avec Dudelange. Mon départ a commencé à se dessiner un peu plus tôt que cet été. En effet, malheureusement, je n’ai pas pu partir en stage d’hiver avec Dudelange. J’avais changé de travail et vu que j’étais en période d’essai, je ne pouvais pas avoir une semaine de congé. Le coach, Monsieur Fangueiro, et moi avions sur certains sujets eu des points de vue différents. Pour tout ce qui touchait au football, on était sur la même longueur d’onde, mais il y a des choses qui auraient pu se passer différemment. Avant ça, j’ai joué six mois tout seul comme gardien pratiquement, et je me suis donné à fond. On termine champion d’automne. En deuxième partie de saison, Jonathan Joubert est revenu, et puis on a vite compris que Lucas Fox allait s’imposer comme titulaire. Mais quand on m’a annoncé que j’avais perdu ma place parce que je n’étais pas parti en stage, je l’ai personnellement un peu mal pris, sachant que Fox revenait d’une période de six mois sans club. Comprenez-moi bien. Je n’ai absolument rien contre lui. On se connaît depuis qu’on est petits à Dudelange et c’est un bon ami. Mais voilà, il a fait le stage et il a pris ma place. Ça m’a mis un coup sur le moral, déjà que la saison dernière, j’avais peu joué. J’étais derrière Tim Kips pour diverses raisons. J’avais encore l’intention de rester à Dudelange une troisième année. Je me suis remis en question et je me disais que les cartes allaient être redistribuées. Mais ensuite, ce qui m’a vraiment fait mal, c’était ne pas faire partie du groupe lors de la finale de la Coupe. C’est là où j’ai compris que c’était peut-être mieux pour moi de partir à contrecœur, parce que Dudelange, c’est mon club de cœur, mon club formateur. Mais je me sens très bien à Bettembourg. Je ne regrette pas mon choix. Je me sens mieux et plus à l’aise. Des gens qui sont venus voir quelques matchs m’ont dit la même chose. Mentalement, je me sens mieux aussi. Je l’assume, à Dudelange, je ne me sentais pas bien. Je pense que ça s’est vu aussi, par exemple à notre match contre le Fola où j’ai appris le matin que j’allais jouer. Est-ce que j’étais prêt, je ne sais pas. Physiquement oui, mais mentalement, je ne pense pas, et ça s’est vu sur le terrain. Je me prends trois cacahuètes et on perd 2-3. Mais heureusement, ça n’a pas eu de conséquence sur le championnat, donc pour moi, maintenant c’est oublié. Je sais que la porte est toujours ouverte pour moi à Dudelange. Après, est-ce que j’aurai envie d’y retourner ? Est-ce que j’aurai des contacts avec d’autres clubs en BGL ? On verra. Pour l’instant, je suis à Bettembourg, et je défendrai les couleurs de Bettembourg cette saison, jusqu’à la fin.

En Coupe, vous allez justement tomber contre Dudelange. J’imagine que ça va être un match que vous attendez avec impatience…

Oui, évidemment, mais en Coupe, je pense que c’est Maikel qui va prendre la place. Pour moi, personnellement, ce sera un match très spécial. Bien sûr, j’ai envie de jouer. J’ai envie de leur prouver ma valeur et de montrer que je suis quand même encore là et qu’ils auraient pu me faire un peu plus confiance. Mais voilà, ce sera un plaisir de jouer contre mes anciens coéquipiers. Et on jouera à Bettembourg. Ce sera donc plus compliqué pour eux. 

Vous mentionnez Maikel Antunes, comment s’est passée la lutte pour déterminer le gardien numéro 1 ?

C’est un peu la loi du football. Que le meilleur joue. Je sais que Maikel, c’est un très bon gardien, il l’a prouvé la saison dernière. Mais il a eu des moments où il était absent et ce genre de circonstances joue aussi. Moi, j’en ai fait les frais à Dudelange. On a vraiment une concurrence saine. On s’entend très bien et on a aussi beaucoup de contacts ensemble dans nos vies professionnelles. C’est à Maikel de bosser et de montrer qu’il est là. Ça doit être une motivation en plus pour lui d’essayer de prendre ma place. Mon intégration à Bettembourg, ça s’est fait naturellement et facilement. Cette année il y a eu un gros mercato chez nous. On a des joueurs avec beaucoup d’expérience à l’image de Brian Dauphin, David Silva ou Romain Ney. 

C’est prometteur pour accéder une troisième fois de l’histoire du club en BGL Ligue…

Peut-être en effet que c’est le moment d’écrire l’histoire…

Propos recueillis par Andy Foyen

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