Les origines du CSO

Cet acronyme ne signifie ni « complexe sportif omnisport » ni « comité de soutien aux orques », mais bien concours de saut d’obstacles, appelé Jumping en anglais. Découvrons les subtilités, l’origine et l’évolution de l’une des trois disciplines équestres inscrites au programme officiel des Jeux olympiques.

UN PEU D’HISTOIRE…

L’équitation n’a pas toujours été le sport ou le loisir que nous connaissons aujourd’hui. Historiquement, le cheval a longtemps été un moyen de transport, que ce soit monté ou attelé, un outil de travail, ou encore un frère d’armes.

Durant longtemps, seuls les militaires et les chasseurs, notamment lors des chasses à courre, se sont entraînés à franchir des obstacles.

Avec la révolution industrielle, l’équitation et les chevaux ont peu à peu changé de statut pour progressivement devenir la discipline que nous connaissons aujourd’hui.

Les premiers concours de saut d’obstacles furent organisés en Irlande par la Dublin Horse Society, aux alentours de 1865. Il s’agissait là uniquement d’épreuves de saut en hauteur et de saut en largeur. En France, les premières véritables épreuves de concours hippique eurent lieu vers 1866 à Paris, sur l’initiative de la Société hippique française (SHF).

À partir de 1872, des concours hippiques se déroulèrent en province.

Au fil du temps, le profil des obstacles évolue : les troncs d’arbres laissent place aux barres amovibles et colorées que nous pouvons toujours observer de nos jours, et les équipements s’améliorent chaque année pour augmenter la sécurité du cheval et de son cavalier.

C’est en 1900, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, que l’équitation de saut d’obstacles devient le premier sport équestre à être admis aux Jeux olympiques.

En 1921, la Fédération internationale d’équitation (FEI) crée un règlement officiel.

L’ÉVOLUTION DE LA TECHNIQUE 

Jusqu’au début du XXe siècle, il était enseigné aux cavaliers que pour bien franchir un obstacle, il fallait maintenir le buste très droit et rester profondément assis dans sa selle. Ils se penchaient alors en arrière au point haut de l’obstacle tout en tirant sur la bouche du cheval, dans l’objectif de le forcer à retomber sur ses quatre pieds, voire sur ses postérieurs uniquement, car on les pensait plus résistants aux chocs…

Puis un officier de cavalerie italien répondant au nom de Federico Caprilli étudia la cinétique des sauts de chevaux en liberté, développant l’idée que pour obtenir de meilleurs résultats, il était nécessaire de suivre l’équilibre naturel de l’animal avant, pendant et après le saut, plutôt que d’essayer de lui imposer un équilibre artificiel, comme le recommandait la doctrine dominante de l’époque.

C’est ainsi qu’il inventa la technique de la « monte en suspension », vers 1906.

La position en équilibre se répandit alors dans le monde entier, après que les Italiens se sont mis à dominer toutes les compétitions de saut d’obstacles.

Aujourd’hui encore, elle est utilisée partout, et par tous les cavaliers de saut d’obstacles.

LE CSO AUJOURD’HUI

Le concours de saut d’obstacles est une discipline qui consiste à franchir un parcours d’obstacles dans un ordre prédéterminé et connu à l’avance. Ce dernier se déroule dans une aire délimitée (manège ou carrière) appelée piste. Le parcours doit s’effectuer dans un temps imparti sans faire de « fautes ».

Les obstacles sont constitués de barres mobiles qui peuvent tomber lorsqu’elles sont touchées.

La chute d’une ou plusieurs barres sur chaque obstacle correspond à 4 points de pénalités. Un refus (le cheval s’arrête devant l’obstacle) ou une dérobade (le cheval évite l’obstacle), appelé désobéissance, coûte également 4 points.

Afin de faire un parcours « sans faute », il faut que le couple cavalier-cheval ne fasse tomber aucune barre, et qu’il n’y ait aucun refus ni dérobade.

Trois désobéissances ou la chute du cavalier et/ou du cheval entraînent la disqualification du couple.

Si ce dernier dépasse le temps maximum qui lui a été accordé pour terminer son parcours, il est pénalisé de 1 point par seconde supplémentaire.

Ces épreuves sont destinées à démontrer la franchise, la puissance, l’adresse, la rapidité et le respect de l’obstacle chez l’équidé, ainsi que la qualité de l’équitation du cavalier.

Le CSO est une discipline qui se pratique à poney ou à cheval. Lors des compétitions, les compétiteurs sont répartis dans différentes catégories selon leur niveau, l’âge du cavalier, celui de l’équidé, ainsi que la hauteur des obstacles qu’ils souhaitent sauter.

Il existe également différents « barèmes ».

  • Barème A au chrono : l’ensemble du parcours est chronométré. En cas d’égalité en termes de points, le classement se fait donc par rapport au temps. Les couples ayant réalisé les parcours les plus rapides devanceront en effet les autres dans le classement.
  • Barème A à temps différé : le chronomètre n’est lancé qu’en cours de parcours, généralement après le 6e ou 7e obstacle. Là encore, en cas d’égalité en termes de points, ce seront les couples les plus rapides qui remporteront l’épreuve.
  • Barème A sans chrono : le parcours n’étant pas chronométré, les couples sans faute sont ensuite qualifiés pour un second tour, que l’on appelle « barrage ».

Il s’agit d’un second parcours, plus technique que le précédent, qui ne contient qu’une poignée d’obstacles. Il faut l’enchaîner le plus rapidement possible, sans faire tomber de barre.

  • Barème C : dans ce type de parcours, tout se joue sur le chrono. Le parcours est entièrement chronométré et le plus rapide remporte la victoire. Chaque barre tombée ajoute 4 secondes au temps réalisé par le couple. Les refus et autres désobéissances ne sont en revanche pas sanctionnés puisqu’ils font déjà perdre du temps.

Quels que soient la catégorie ou le barème, il y a toujours la présence d’un jury qui vérifie le chronomètre ainsi que le nombre de fautes, de désobéissances le cas échéant, ainsi que le respect du règlement.

Les épreuves à l’international se nomment CSI (concours de saut international) ou encore CSIO (concours de saut international officiel). Ces derniers regroupent les couples cavaliers-chevaux d’excellence, la hauteur des obstacles pouvant aller jusqu’à 1,60 m !

À tous niveaux et pour toutes les catégories, il y a une reconnaissance de parcours avant l’épreuve. Le cavalier l’effectue à pied de manière à le mémoriser et à en découvrir la technicité. Cette reconnaissance permet aussi de découvrir les différents profils des obstacles ainsi que les combinaisons, de compter le nombre de foulées entre chaque obstacle, etc.

Le temps de reconnaissance est défini par le jury (en général 10 à 15 minutes).

Avant de s’élancer sur le parcours, le cavalier s’échauffe, ainsi que son cheval, sur une carrière ou un manège dédié à cet usage. On nomme cet espace « paddock de détente ». Il s’agit là de travailler son cheval aux trois allures, ainsi que sur un obstacle isolé. La détente dure environ une vingtaine de minutes bien que la durée reste définie par le cavalier ou encore l’entraîneur.

LES DIFFÉRENTS PROFILS D’OBSTACLES

  • Le vertical ou « droit » : tout l’obstacle est construit selon un seul plan vertical.
  • L’oxer : obstacle sur deux plans, le premier étant toujours plus bas que le second. La largeur de cet obstacle peut-être plus importante que sa hauteur.
  • L’obstacle de volée, ou « barres de spa » : celui-ci est construit sur plusieurs plans de différentes hauteurs (toujours de hauteur croissante).
  • La rivière : il s’agit d’un plan d’eau qui doit avoir un front de minimum 3,50m. Cette dernière peut être barrée ou non.
  • Les combinaisons : il en existe deux types. Les doubles et les triples. Il s’agit d’un enchaînement de deux ou trois obstacles séparés d’une ou deux foulées (exemple : vertical – une foulée – vertical – deux foulées – oxer).

Il est à noter que les parcours d’obstacles ne sont pas construits au hasard. Ils sont conçus, mesurés et agencés par des chefs de piste.

LE JARGON DU CSO

Comme tout sport, le CSO a son vocabulaire bien à lui. En voici une liste non exhaustive.

  • Taxi ou « se prendre un taxi » : cette expression est utilisée lorsque le cavalier est en retard sur le saut de son cheval.
  • Georgette : se dit lorsque le cavalier précède le saut du cheval, ce qui a pour effet général de le faire se retrouver sur l’encolure de son cheval à la réception de l’obstacle.
  • « Une longue » : se dit lorsque le cheval commence son saut en s’éloignant (trop) de l’obstacle.
  • « Un petit pied » : s’utilise lorsque le cheval se rapproche de l’obstacle en « retapant » une toute petite foulée juste avant de sauter.
  • « Faire panache » : c’est le cauchemar de tous, on utilise cette expression lorsque le couple cavalier-cheval chute à la réception d’un obstacle.

LES RECORDS MONDIAUX 

  • 1906 : Conspirateur, monté par le capitaine Crousse, à Paris, saute 2,35m.
  • 1912 : Biskra, monté par M.F. de Juge Montespieu et Montjoie III, monté par René Ricard sautent tous les deux à Vittel 2,36m.
  • 1933 : Vol-au-Vent, monté par le lieutenant Christian de Castries saute, à Paris, 2,38 m.
  • 1938 : Osoppo, monté par le capitaine Antonio Gutierrez a sauté, à Rome, 2,44m.
  • 1949 : Huaso, monté par le capitaine Alberto Larraguibel Morales a sauté, à Viña del Mar (Chili), 2,47m.

Pour ne pas manquer les prochains concours de saut d’obstacles qui auront lieu au Grand-Duché du Luxembourg, n’hésitez pas à consulter le site de notre partenaire, la Fédération luxembourgeoise des sports équestres (FLSE).

Vous pourrez également y trouver en temps réel le classement international de nos cavaliers : Victor Bettendorf, Charlotte Bettendorf, Marcel Ewen, et d’autres…

www.flse.lu

Catherine Wasmer

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