Dudelange – Swift : choc colossal

Ce dimanche à 16 h, les deux premiers du championnat vont s’affronter dans un choc absolument monstrueux. Alors que seulement deux points séparent le leader et son dauphin, forcément unis par une histoire commune, le terrain va donc permettre de révéler l’issue d’une saison décidément incertaine.

C’était il y a deux semaines. Alors que le F91 recevait le Fola, les conversations au sein de la rédaction tournaient autour du sacre officieux de Dudelange à venir. Certains parmi nous étaient catégoriques, d’autres plus hésitants. Cela ne serait peut-être pas pour ce week-end, mais en tout cas, il ne faisait nul doute que les joueurs de Carlos Fangueiro se dirigeaient tout droit vers la consécration. 

Et pourtant… Seulement deux week-ends plus tard, les cartes sont totalement rebattues. À qui la faute ? Elle revient à une défaite face à un Fola mordant et incisif, puis une nouvelle faillite sur la pelouse de l’UNA Strassen, qui a su jouer la rencontre parfaite pour piéger le leader. Zéro point sur six, et une avance conquise au fil d’un championnat jusque-là particulièrement bien géré, dilapidée en 180 minutes. Signe de la tension présente à l’heure actuelle chez le leader, aucun joueur n’a le droit de communiquer à la presse avant la rencontre fatidique.

Il n’est jamais aisé de définir et de cerner ce qui explique deux défaites consécutives, grande première pour le F91 dans ce championnat. Face au Fola, les visiteurs avaient offert une première mi-temps de grande qualité et parfaitement su déjouer leur adversaire avant de serrer les dents dans une fin de match haletante. Contre l’UNA, malgré quarante-cinq premières minutes d’une grande intensité et une pelletée d’opportunités, Dudelange était revenu à la pause sur un score équitable et injuste, piégé par un Strassen affolant de réalisme. Et il avait craqué en seconde période, encore une fois mystifié par un but des locaux sur leur seconde réelle occasion. Deux pions qui avaient alors enrayé la machine du leader, incapable de poursuivre sa mainmise sur la rencontre. Est-ce alors un simple manque de réussite ? Les corps sont-ils usés par ces efforts à répétition, y compris lors d’une prolongation éreintante face au Progrès quelques jours plus tôt ? Difficile à dire.

Mais une chose est certaine : le club de la Forge du Sud ne peut pas se permettre d’enchaîner un troisième revers consécutif. Forcément compliqué puisque le prochain affrontement se fera contre un dauphin bien décidé à renverser le championnat… 

C’est que le Swift carbure, en cette seconde partie de saison : aucune défaite depuis la reprise, neuf victoires en onze rencontres et une remontée prodigieuse ; Hesperange a trouvé la formule juste et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Un recrutement malin en janvier – les arrivées de Terki et Mokulu ayant fait énormément de bien à un groupe enfin solidaire et bagarreur – et la sensation d’un bloc équipe particulièrement dur à manœuvrer : le Swift impressionne et inquiète. 

Le Swift arrive déterminé

Hesperange n’aurait d’ailleurs pas pu espérer meilleur scénario. En revenant à portée de son adversaire, l’actuel dauphin peut devenir calife à la place du calife et ainsi joindre le geste à la parole, le nouveau riche n’ayant jamais dévié de son message officiel assurant viser le titre. L’an dernier déjà, le club alors entraîné par Pascal Carzaniga avait réussi une folle remontée avant de voir la première place lui filer entre les doigts lors de la dernière journée. Une mésaventure que le Swift ne veut pas revivre et qui serait évitable, en cas de succès sur la pelouse du Jos-Nosbaum. Dans ce clash, pour Cédric Sacras, la rencontre se jouera sur « l’efficacité dans les deux surfaces ». Et préfère ne pas prendre en compte les résultats récents comme une quelconque indication d’un potentiel lâcher prise : « Sincèrement, je ne pense pas que la dynamique récente va jouer dans la rencontre. On parle d’une finale. C’est un match où tout le monde va tout donner, et que le meilleur gagne ». Et, selon le latéral, c’est bien l’équipe qui joue à domicile qui sera sous pression, et non pas le Swift : «  La pression est plus sur eux. Il y a trois semaines, ils avaient huit points d’avance sur nous. Je pense qu’ils vont avoir un peu d’appréhension. Nous, on n’a rien à perdre, on y va pour gagner ». De là à voir le F91 se regrouper en bloc ? Peu probable d’après lui. « Je ne vois pas Dudelange reculer. Ils savent qu’en l’emportant, ils feront un pas énorme vers le titre. La victoire serait tout aussi bénéfique pour eux ». Un avis partagé par Clément Couturier qui estime tout de même qu’au vu des objectifs annoncés en début de saison, la déception serait présente du côté d’Hesperange en cas de résultats défavorables : « On connait les ambitions du Swift depuis le début de saison, on sait quels sont les objectifs. Si on n’arrive pas à prendre la victoire demain, cela sera compliqué et on sera forcément déçu. Mais il ne faut pas oublier qu’on revient de loin, et qu’aller chercher le podium est une belle remontée. Mais on est des compétiteurs, on veut toujours aller le plus haut possible. 

Les entraîneurs et joueurs aiment à se rassurer en période de difficultés en utilisant l’expression classique : « Nous avons notre destin entre nos mains. » Ce qui dans ce cas de figure est absolument vrai. Sauf que ce ne seront pas onze joueurs mais bien vingt-deux qui auront le contrôle de leur destinée au moment d’aborder la rencontre. Une situation excitante du point de vue de l’observateur neutre, mais forcément source de stress et d’anxiété pour les acteurs concernés. Une chose est certaine : après ce clash phénoménal, seule l’une des deux équipes sera effectivement maître de son futur. Reste à savoir qui, de Dudelange ou du Swift, aura ce précieux avantage…

À l’aller, le Swift avait trouvé la bonne formule

Ce match ne restera pas dans les annales, mais pourrait valoir son pesant d’or. Alors que Dudelange survolait la compétition et que le Swift cherchait encore le bon équilibre, les joueurs de Carlos Fangueiro s’étaient fait piéger par Hesperange lors de la rencontre de la phase aller. Une défaite 1-0 dans une affiche assez fermée et avare en occasions, qui pourrait insuffler une bonne dose de confiance à Parisi et ses hommes : si la tâche s’avère ardue, il n’est pas impossible de faire tomber le F91. Un avis partagé par Clément Couturier, qui préfère néanmoins relativiser : « C’est un autre championnat. Depuis janvier, tout est différent pour nous. L’équipe n’est plus la même, on joue différemment, et je pense que Dudelange aussi. Mais avoir gagné au match aller nous permet tout de même de nous dire qu’on l’a déjà fait et c’est possible. »

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