Jeunesse décomplexée, épisode 2 : Gullit Ramos

Dans le sport professionnel de tous horizons, on voit l’avènement d’une jeunesse précoce qui performe très rapidement. Que ce soit Emma Raducanu (18 ans) en tennis, Pedri (18 ans) en football, Tadej Pogacar (23 ans) en cyclisme ou encore Fernando Tatis Jr. (22 ans) en baseball, tous brillent au plus jeune âge dans leur sport respectif. Ce qui s’observe au niveau professionnel se remarque ensuite au niveau amateur. C’est ainsi qu’à Mamer, en Promotion d’Honneur, pour suppléer le gardien et capitaine Mike Federspiel, blessé, le staff n’a pas hésité à lancer Arthur Rao (17 ans) dans le grand bain lors du match au sommet contre Mondercange. Rao n’est pas un cas isolé. Un nombre non négligeable de joueurs de moins de 21 ans, voire encore teenagers, ont déjà leur mot à dire dans ce championnat. Voici le second, Gullit Ramos :

Gullit Ramos n’est pas prêté. Il appartient au Marisca Mersch. Dans sa formation, il est entre autres passé par Lintgen et l’académie de Dudelange. Malheureusement, comme pour Dany De Sousa, il n’a pas reçu sa chance en équipe première. « Quand j’étais à Dudelange, j’étais le seul jeune qui s’entraînait avec l’équipe première. Mais pour un jeune, jouer en équipe première, c’est compliqué. C’est dommage, parce qu’il y a de bons jeunes quand même », regrettait-il.

Celui qui tient son prénom de la légende batave Ruud Gullit, joueur préféré de son papa, est alors parti au Progrès Niederkorn, mais tout ne s’est malheureusement pas passé comme il l’avait envisagé : « Je suis parti à Niederkorn, et malheureusement le coach qui me voulait a été remercié juste avant la fin de la saison. Pour convaincre le nouveau coach, je devais donc recommencer à zéro. J’ai fait toute la préparation. J’ai même été sur le banc en Europa League. Malheureusement je me suis ensuite blessé et j’étais indisponible pendant deux, voire trois mois. Quand je suis revenu, je n’ai pas eu ma chance. Je n’ai pas eu non plus la moindre explication. » 

Il lui a donc fallu trouver un nouveau point de chute, et pour ce faire, il est retourné à Mersch. Il connaissait déjà bien le club pour y être passé pendant son parcours en équipes d’âges. C’est ce qui l’a décidé à y revenir. « À Mersch, je connais tout le monde. Quand j’ai parlé avec eux, j’ai tout de suite remarqué qu’ils étaient intéressés par mon profil et qu’ils avaient confiance en moi. J’étais emballé par ce challenge et c’était le bon choix, parce que je m’y sens très bien. »

C’est en tant que titulaire qu’il démarre la saison 2020/2021, malheureusement la saison allait s’arrêter aussi rapidement qu’elle n’avait commencé, sans que l’attaquant n’ait pu débloquer son compteur but. Il a su changer sa frustration en motivation pour revenir plus fort cette saison-ci. « Le Covid m’a motivé. Malgré l’arrêt, même si on n’avait pas entraînement, j’allais m’entraîner. Même seul. J’ai entretenu ma forme et ça a porté ses fruits cette saison », expliquait-il.

Cette attitude lui a réussi. Il a entamé cette saison 2021/2022 tambour battant en inscrivant en huit matchs la bagatelle de six buts et en délivrant deux assists. Quand lui et son comparse Tun Held sont dans un bon jour, la paire peut faire de très gros dégâts dans une défense. Cette complémentarité vaut d’ailleurs aussi bien sur le terrain qu’en dehors. « Tun, c’est un bon ami. On se connaît depuis tout petit. On a le même âge. Tous les ans on jouait un contre l’autre. Maintenant on joue ensemble. Je suis content de jouer avec lui, parce que j’ai toujours voulu jouer avec lui », nous racontait Gullit Ramos.

Selon lui, le Marisca pourrait venir jouer les trouble-fête cette saison : « Même si peu de personnes nous pensent capables de jouer devant, je suis certain qu’on peut créer la surprise, parce qu’on a un bon groupe et un bon état d’esprit. Je sens qu’on peut faire quelque chose cette année. »

Son rêve est de porter un jour les couleurs de l’équipe nationale. Si le chemin qui le conduira peut-être vers ce rêve passera encore quelques saisons par Mersch, il n’en sait rien. « Je vais me concentrer sur Mersch et sur la Promotion d’Honneur. Ensuite, ce qui viendra, viendra. Personnellement, je vise toujours de jouer plus haut. C’est normal », concluait-il.

Andy Foyen

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