Kevin Marques : « On ne lâche pas »

Présent au club depuis sept ans, Kevin Marques est un ancien de la maison, au sein du Victoria Rosport. Le joueur offensif revient sur l’entame de saison difficile de son club, les raisons d’y croire, et sa situation personnelle.

Comment est-ce que tu qualifierais le début de saison de Rosport ?

Compliqué. Notre effectif n’a été complet que très tard dans la préparation. On peut prendre par exemple Crowther, qui est arrivé il y a seulement deux semaines et qui a joué hier. Tout ceci n’a pas facilité les choses. La préparation, en particulier avec un nouveau coach, des nouveaux joueurs, doit servir à créer ces premiers automatismes qui vont être très importants. Cela n’a pas toujours été possible cet été, entre les joueurs en test, des nouvelles têtes parfois à l’entraînement, etc… Forcément, cela n’a pas arrangé notre entame. C’est sûr qu’on espérait avoir un autre début de saison que ça, surtout au vu du calendrier. On pensait, contre Mondercange et Wiltz, jouer deux concurrents directs, et on commence par une claque… Avec une équipe jeune comme la nôtre, ce n’est pas évident de passer à autre chose.

Le changement d’entraîneur a t-il été quelque chose qu’il a fallu digérer au sein du groupe ?

C’est certain que c’est différent. Quelqu’un comme Marc Thomé connaissait sur le bout des doigts le football luxembourgeois. Il sait tout. Pour Martin Forkel, c’est une découverte au sein de l’élite. Mais selon moi, il fait un travail exemplaire. Chaque semaine, chaque entraînement, il nous met dans les meilleurs conditions pour que l’on réussisse. Il fait très attention aux détails, il fait le maximum pour nous mettre en confiance, et beaucoup d’intensité dans les entraînements. C’est une approche différente, mais jusqu’à maintenant, il n’y a que du positif à noter.

Ce nul face à Hostert, ce sont des regrets, de la satisfaction ? Quel sentiment prédomine ?

Des regrets, clairement. Si on regarde la physionomie du match, on doit revenir à la mi-temps avec au moins un ou deux buts d’avance. Mais c’est un problème récurrent cette saison, nos difficultés à mettre les ballons au fond. On ne se met pas à l’abri. Tu reviens alors de la pause, en voulant mettre encore plus d’intensité,  et tu prends un but au bout de cinq minutes… Encore une fois, comme cela a été le cas toute la saison, tu dois courir après le score. On réussit à faire le plus difficile, à passer devant, et on n’arrive pas à tenir… On va dire que c’est un point ce qui est mieux que rien, mais il ne faut pas se mentir : l’objectif était de prendre les trois points, et il était réalisable, au vu des opportunités que nous avons eu.

Y a-t-il quand même des motifs de satisfaction dans cette rencontre ?

Oui, bien sûr. D’abord, le fait que nous nous soyons crées toutes ces opportunités. Cela fait aussi deux matchs que défensivement, on est plus costaud. Nos adversaires ont du mal à créer des occasions. Si je reprends le match d’hier, Hostert a apporté le danger sur coups de pieds arrêtés, ou sur des erreurs de notre part. Enfin, la résilience que l’on montre est belle à voir. On a toujours été mené cette saison, sans jamais baisser les bras. On ne lâche pas. Il faut se souvenir de ça. On joue de malchance, mais dans l’attitude, c’est encourageant.

Vous n’avez pas perdu à domicile encore, tandis qu’à l’extérieur les choses ont été plus compliqués. Y a -t-il un facteur « soutien du public » qui rentre en compte ?

Oui, c’est certain. Tous les clubs de BGL Ligue savent qu’aller à Rosport, c’est difficile. On a d’abord un des terrains les plus petits du pays, mais aussi des supporters qui ne nous lâchent jamais. Je suis convaincu que même si on était en troisième division, il y aurait autant de fans. Ils vivent le club, sont toujours là, et vont constamment nous porter, en particulier dans les moments difficiles. Même hier, lorsqu’on est mené 1-0, il n’y a pas de négativité qui vient des tribunes. Ils ont toujours cru en nous. Maintenant, il ne faut pas oublier que l’on n’a plus gagné à la maison depuis novembre 2021. Ils nous aident, oui, mais c’est à nous de reconstruire ce sentiment de forteresse quand on joue à domicile.

D’un point de vue personnel, comment évalues-tu ton entame de championnat ?

Je dirais que les deux derniers matchs, où on a changé un peu le système, me mettent un peu plus à l’aise. Je suis en train de revenir en forme. Les premières rencontres sont toujours un peu difficiles avec un nouveau groupe, où il faut trouver ses repères. Mais dans l’ensemble, c’est positif.

Après plusieurs années à lutter contre le maintien avec Rosport, est-ce qu’une part de toi se dit que c’est peut-être le moment d’aller voir ailleurs ?

C’est une très bonne question (rires) ! N’importe quel footballeur veut aller le plus haut possible. Que cela soit l’Europe, ou vivre une campagne européenne, c’est extraordinaire, et on aspire tous à ça. Maintenant, je suis ici depuis sept ans, j’ai encore deux ans de contrat, et je me sens si bien ici, depuis la première minute. Rosport, c’est une famille pour moi. Le footballeur en moi dit que oui, c’est peut-être le moment de voir ailleurs. Mais l’être humain, pour tout ce que Rosport m’a donné, pour les sept années splendides ici, me fait dire que pour l’instant, je ne me vois pas changer de club.

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