L’analyse tactique de Racing – Fola

Pour cette 14ème journée de BGL Ligue, l’affiche de haut de tableau opposait les 2 prétendants au podium que sont le Racing et le Fola.

Malgré la « complète » froid-pluie-vent, les joueurs ont réussi à livrer un match plaisant avec beaucoup d’intensité.

Ce samedi, chacune des deux équipes est arrivé avec des plans de jeu bien définis.

Le Racing a passé son match à appuyer sur la défense de son adversaire avec ses deux schémas de jeu préférentiels, mais réussir à convertir ses actions.

Le Fola, lui, est venu au Stade Hammerel avec un plan de jeu défensif bien précis pour gérer les déplacements offensifs du Racing bien identifiés par son staff.

Offensivement, les joueurs de Grandjean ont également eu un circuit préférentiel que nous verrons dans cette analyse.

Les deux équipes ont fait jeu égal dans la qualité technique, l’intensité physique et dans le respect des consignes de leur entraineur.

Il était donc logique de voir la différence se faire sur un détail, comme un coup de pied arrêté. (Même si ce but illustre la montée en puissance du Fola dans ce match)

Après sa défaite à Rosport, le Racing avait cramé un joker qui lui aurait été bien utile face aux Eschois, ce qui était encore plus vrai après le coup de sifflet final.

Le Fola, lui, a fait du Fola.

Il est venu en outsider, pensant d’abord à bien défendre avant de provoquer et se servir des erreurs de son adversaire pour l’enfoncer.

Et tout a bien fonctionné avec une victoire 0-1 et un carton rouge provoqué.

Un vrai « classique » pour le Fola, que l’on a pu voir lors d’un paquet de match mais qui fonctionne pratiquement à chaque fois.

 

Quels ont été les circuits offensifs préférentiels du Racing et quelles ont été ses limites ?

Jeff Saibene mettait en place un système en 4-4-2.

Face à un bloc défensif adverse, médian mais surtout avec des lignes bien serrées, on a pu observer des phases d’attaques placées habituelles chez les joueurs du Racing, mais toujours bien huilées.

La plus régulière concernait les deux attaquants que sont Rossi et Mabella.

En effet, à chaque préparation d’attaque placée des défenseurs centraux du Racing, on pouvait voir l’un des attaquants décrocher vers le porteur de balle pour aspirer un défenseur eschois et créer un espace en profondeur.

Cet espace permettait au second attaquant d’effectuer un appel en profondeur.

Nous verrons, dans le chapitre consacré au Fola, ce qu’a mis en place Sebastien Grandjean pour gérer les deux attaquants de la capitale.

Malgré une discipline défensive du côté eschois, cette profondeur a régulièrement été trouvée et les Racingmen se sont créés des occasions qui n’ont jamais abouti, du fait de maladresses dans la dernière passe ou dans le dernier geste. (sans compter un Cabral bien dans son match)

Le second circuit préférentiel concernait les joueurs de côté.

On observait les ailiers Ikene et Françoise rentrer dans le cœur du jeu pour libérer les montées de leurs latéraux, Mersch et Büch.

Ces phases d’attaques étaient majoritairement déclenchées par les milieux centraux Nakache et Holter.

Ici aussi, les centres amenés par ces mouvements ont souvent été renvoyés par la défense eschoise, performante dans les duels aériens.

Chaque circuit préférentiel marquait la prise de risque habituelle des matchs du Racing : celle de concerner entre 5 et 7 joueurs.

Lors des pertes de balle, logiquement hautes dans le camp du Fola, on observait un contre-pressing immédiat.

Celui-ci était nécessaire puisqu’il devait empêcher les Eschois de réussir leur première relance.

Le bloc du Racing étant coupé en 2 à chaque attaque, cette première relance, si elle était réussie, éliminait tous les joueurs de la capitale ayant participé à l’attaque.

Face à un Fola réputé pour se nourrir des erreurs de son adversaire, le danger était donc doublé et c’est très souvent de cette façon que les Eschois ont apporté le danger dans la surface de Ruffier.

 

Qu’a mis en place Sébastien Grandjean pour gérer le duo Mabella-Rossi et quel rôle clé a-t-il donné à Denis Ahmetxhekaj ?

Le coach Eschois mettait en place un bloc défensif en 4-1-4-1.

On observait des lignes bien serrées entre elles, avec une distance de 30 à 40 mètres entre la ligne de défenseurs et l’avant-centre Caron.

Pour maintenir cette distance, on observait d’ailleurs que Caron n’allait pas presser les défenseurs centraux du Racing mais se positionnait plutôt devant les deux milieux centraux Nakache et Holter.

L’idée première était déjà de réduire les espaces de décrochage de Mabella et Rossi.

Lorsque ces espaces existaient, et que Mabella ou Rossi décrochait, on observait comment Sébastien Grandjean avait fait en sorte que les 2 joueurs soient toujours gérés par le triangle Klein-Dragovic-Ahmetxhekaj.

L’idée était qu’à chaque fois, un défenseur eschois puisse compenser une différence faite par un attaquant adverse et couvrir les arrières de ses 2 collègues.

 

On pouvait donc observer 3 cas de figure :

Comme évoqué plus tôt, et malgré une grosse discipline défensive, les Folamen ont assez souvent eu du mal à gérer la vitesse des attaquants du Racing et ont concédé des occasions franches.

 

Quel a été le circuit préférentiel offensif du Fola et pourquoi celui-ci a-t-il été bonifié par la hauteur de récupération de balle de ses joueurs ?

Avant de montrer ce schéma de jeu, il est important de mettre en lumière l’ambition des joueurs du Fola de repartir de derrière le plus au sol possible.

Face au pressing haut des Racingmen, évoqué plus haut, les défenseurs du Fola ont toujours recherché une première relance, éliminant 4 à 5 joueurs adverses d’un coup, qui permettait de lancer une transition offensive la plus rapide possible.

Lors des phases d’attaques placées, on observait souvent que le premier joueur recherché était Gauthier Caron dans un rôle de pivot.

Ce dernier avait 2 options :

Dans les deux cas, le Fola arrivait rapidement au bout de ses actions avec un nombre de passes minimum afin de garder l’avance qu’il avait sur le replacement défensif des Racingmen ayant participé, plus tôt, à l’attaque de leur équipe.

En 1ère mi-temps, les Folamen ont démarré leurs phases offensives dans leurs 30-35 mètres, ce qui a augmenté le chemin à parcourir jusqu’au but de Ruffier et donc rendu difficile le fait de garder leur avance sur leurs adversaires.

Au retour des vestiaires, l’intensité défensive eschoise, toujours aussi forte, combinée au fait que les joueurs du Racing ont mis moins de qualité technique dans leurs gestes, a permis au Fola d’avoir un vrai temps fort.

Ce temps fort a été illustré par l’important nombre de ballons récupérés dans le camp des joueurs de la capitale ce qui avait rarement été le cas en 1ère mi-temps.

Pas en reste, par rapport à son adversaire, dans la qualité technique et la vitesse de ses offensifs, le Fola a réussi à faire reculer le bloc du Racing.

Ce temps fort démarré à la 45ème minute a permis aux Eschois de se créer des occasions franches et d’obtenir des coups de pieds arrêtés.

C’est un second corner d’affilé qui va permettre aux Folamen de convertir ce temps fort et d’ouvrir le score après une nouvelle récupération haute, du buteur, sur le renvoi de la défense adverse. (0-1, 61ème, Pimentel).

Thomas Fullenwarth

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