Le bal des promus

Promus il y a six mois, Mondercange et Kaerjeng se retrouvent pour la première fois depuis leur dernier affrontement en Promotion d’Honneur. Une affiche entre deux équipes qui se talonnent au classement, mais qui pourraient, en cas de défaite, commencer à regarder avec grande attention le bas de classement. 

Mondercange, recherche victoire

C’était l’équipe frisson de ce début de saison. Avec une entame de championnat emballante, trois victoires en quatre rencontres, 13 pions marqués, M’Barki meilleur buteur de BGL Ligue… Le promu Mondercange détonnait et offrait un vent de fraîcheur au sein de l’élite du championnat luxembourgeois. Et, au lendemain de la victoire sans appel face a Fola 3-0, le 28 août dernier, personne n’aurait pu prédire que plus de trois mois plus tard, le FCM n’aurait jamais goûté de nouveau à l’ivresse du succès. Et pourtant, telle est la réalité aujourd’hui : dix matchs consécutifs achevés sans prendre les trois points, et une dégringolade assez logique au classement. Avec seulement deux points d’avance sur les places de barragistes, Mondercange a perdu tout son matelas de début de saison. De quoi créer un réel sentiment d’inquiétude ? « Toutes les équipes qui ne gagnent pas pendant un certain temps sont inquiètes » confirme Dinis De Sousa, entraîneur du club promu. Intronisé cet été des suites du départ d’Angelo Fiorucci, le technicien tient à rappeler qu’au-delà des résultats, ses joueurs ont offert un bon paquet de prestations intéressantes non récompensées. « Face à Ettelbruck, le Racing, Dudelange et le Swift, on a encaissé des buts dans les toutes dernières minutes après des très bons matchs. Ce sont des déceptions qui ont coûté pas mal de points, mais aussi créé un réel sentiment de frustration. Il y a eu, je pense, pas mal de malchance, que cela soit contre le Racing, Dudelange sur le dernier corner, ou face au Swift, avec les orages, et la reprise de la rencontre… Si on prend rien que ces quatre points, cela fait une grosse différence. Et c’est démotivant : les joueurs ont tout donné, et tu es puni sur une phase de jeu arrêtée, qui implique toujours de la réussite. Avec un peu de plus de points, on serait plus tranquilles, plus motivés. Après notre très bon départ de championnat, c’est sûr que c’est frustrant. » Une déception assumée, donc, mais qui pourrait aussi cacher quelques manques sur le plan mental. « On sait depuis le début de saison que les matchs en BGL Ligue sont toujours très disputés. Il faut tout donner jusqu’à la dernière minute, et rester concentré. Les phases arrêtées, on les travaille à l’entraînement, mais c’est autre chose en match. On manque peut-être un peu de maturité. On se voit peut-être déjà vainqueur alors que l’arbitre n’a pas sifflé la fin. C’est tous ces petits détails qui font la différence. Si cela arrive une fois, on peut parler de manque de chance. Mais cela nous est déjà arrivé quatre fois cette saison, donc on ne peut pas parler de hasard… »

L’UNK dans le dur

Pour Kaerjeng, qui trône un peu plus haut au classement avec un petit point de plus, le parcours n’a pas été similaire, mais le bilan, lui, est fort proche. Et l’euphorie de début de saison semble disparaitre au profit de la réalité de la lutte pour le maintien. Avec un petit point pris en quatre matchs, l’UNK a vu sa place au classement chuter au fil des journées, et se retrouve, lui aussi, aux portes des places de barragistes. Une série compliquée qui n’est pas néanmoins source d’inquiétudes pour l’effectif. « On n’est pas du tout inquiet. Les deux dernières journées, on a affronté les deux immenses favoris du championnat » assure Stefan Lopes, titulaire indéboulonnable depuis le début de saison. « On ne se pose pas vraiment de questions vis-à-vis de ça. On a fait un très bon début de saison ». Si, évidemment, les deux défaites consécutives face au Swift et le F91 sont faciles à comprendre, l’indigence offensive de l’UNK elle, interroge plus. Avec seulement quinze buts en treize rencontres, le promu fait partie des équipes les moins prolifiques du championnat. L’ailier essaie d’expliquer les raisons derrière cette faible statistique : « Devant, on doit être plus tueurs. On a des occasions dans les matchs, mais on n’arrive pas à finir les actions. On sait qu’on doit faire mieux. On manque peut être de lucidité dans le dernier geste. Mais on ne peut pas dire que c’est à cause de la pression ». Source d’espoir, Kaerjeng, lors de ses affrontements face au mastodontes du championnat a réussi à marquer quatre fois. De bonne augure avant les deux dernières rencontres contre Mondercange et Rosport. Une chose est sûre, il faudra marquer dans ces retrouvailles entre les deux clubs promus. Car tant l’un que l’autre assume clairement l’objectif : repartir avec trois points dans les valises. « Les objectifs sont clairs sur les deux derniers matchs : viser les six points. Si on les a, on aura fait un excellent début de saison » confirme Lopes. Même son de cloche du côté de De Sousa qui assure que quel que soit l’adversaire, la finalité reste la même : l’emporter. « On a toujours dit depuis le début de saison qu’on allait essayer de jouer tous les adversaires les yeux dans les yeux, et dans l’optique de prendre les trois points. Peut-être que c’est une erreur, peut-être qu’on devrait faire comme certaines équipes en produisant moins, avec un bloc bas et balancer devant, mais on ne part pas dans ce sens ».

Gare au perdant

Ce samedi, sur les coups de 18h, les deux promus de l’an passé vont donc se retrouver pour la première fois depuis la saison dernière, dans un tout autre contexte. Après une belle entame de championnat, les résultats récents ont relégué petit à petit Mondercange et Kaerjeng vers le bas du classement. Une défaite ce week-end pourrait gâcher un bilan satisfaisant jusque là. En cas de succès, la possibilité de prendre un « petit coussin », comme l’explique De Sousa, sur les places de barragistes, sera réel. Et, avec un ultime match avant la trêve, pourrait permettre de dormir confortablement lors de la longue pause hivernale.

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