Olivier Thill : Ambitions assumées

Dorénavant au Vorksla Poltava, Olivier Thill aborde sa situation dans son nouveau club ainsi que son ressenti avant d’affronter le Portugal. S’il admet que l’adversaire de prestige est supérieur, son objectif d’aller chercher quelque chose de ce match est bien réel.

Avant tout, comment ça se passe pour toi en Ukraine ?

Pour le moment tout se passe très bien. Il fait un peu froid, mais sinon je suis vraiment très heureux. Ma femme et mon fils m’ont rejoint ce qui me fait énormément de bien. Pour le moment c’est parfait au-delà du temps.

Quel style de football est pratiqué ? Tu arrives a t’épanouir dans ce style ?

Il y a énormément de pressing. Ici, les attaquants sont véritablement les premiers défenseurs, on court énormément. Quant au championnat, il est assez costaud, ce qui implique beaucoup de duels. Le football passe parfois un peu au second plan devant l’engagement physique, ça peut être difficile. Mais dans notre équipe (NDLR :le Volska Poltava), on a des joueurs avec de grandes qualités, qui jouent très bien au foot. Le seul problème du moment c’est que notre terrain à l’heure actuelle est dans un sale état – un peu comme toutes les équipes du championnat – ce qui complique un peu la tâche et oblige à avoir recours à beaucoup de jeu aérien. 

Quest-ce que tu gardes de ton expérience en Russie ?

Beaucoup de choses. C’était réellement un autre monde, aussi bien le pays que la découverte du monde professionnel. Cela m’a permis d’énormément m’améliorer au niveau du jeu comme sur le plan physique. Après tout n’a pas été positif, il y a eu quelques trucs plus négatifs, mais je préfère me concentrer sur le bon. Cela a été une très bonne expérience dans l’ensemble.

Dans des pays qui ont une telle barrière de langues, de culture, à quel point est-ce que ça joue dans tes performances, ta manière de t’intégrer ?

Sur le terrain, j’ai envie de dire que tout le monde parle le même langage. Il n’y a pas trop besoin de parler. En dehors des pelouses, tout le monde parle le russe ici, ce qui facilite mon acclimatation puisque je le maîtrise plutôt bien. Et si jamais, on a aussi un traducteur – ce qui n’était pas le cas en Russie – pour les étrangers. Mais sincèrement, pour la pratique de mon sport, j’estime que ça ne joue pas un grand rôle.

Venons-en à Portugal Luxembourg : à titre personnel, lorsque tu apprends le tirage, tu es heureux de rejouer cette équipe ou tu aurais préféré te frotter à une autre grande nation du football ?

C’est toujours un match de prestige. Après, on a encore une fois dans notre groupe la Serbie, le Portugal… Cela aurait pu être sympa de varier un peu plus. J’aurais bien aimé jouer contre d’autres nations.

Les derniers matchs ont montré un resserrement au score mais aussi des rencontres plus serrées, à limage de la dernière rencontre. Quest-ce quil vous manque encore pour aller chercher un résultat ?

C’est compliqué. Je pense que ce qui est certain, c’est que devant, on n’est pas assez tueurs. Il faut vraiment concrétiser nos actions car on n’en n’aura pas beaucoup. Après, ça se joue beaucoup sur des détails. On est tous des professionnels, mais il faut être honnête et admettre que les joueurs en face sont encore un cran au dessus. C’est à nous de bosser, de tout donner, et de marquer sur les peu de chances que l’on aura.

Le groupe semble relativement fixe depuis quelques années. Est-ce que tu vois ça comme un positif, ou estimes-tu quil faudrait réussir à amener plus de sang neuf, plus de concurrence ?

Sincèrement, l’équipe nationale tourne bien en ce moment, on fait des gros matchs, donc je pense que c’est difficile pour d’autres joueurs de rentrer dans un groupe qui fait du bon boulot. Après, ce n’est pas vraiment à moi, à nous, de décider qui est appelé ou pas, c’est le rôle du coach. Je suis content quand je suis sélectionné et quand mes frères le sont aussi. Mais passé cela, c’est à nous de venir, nous donner à fond et de prendre le maximum de points. Ce qui est très positif c’est que le groupe s’entend très très bien, car cela fait un moment que l’on joue tous ensemble, et je pense que ça se ressent sur le terrain.

Est-ce que c’est gênant de jouer à domicile sans le soutien de tout un stade, ou arrive t’on à passer au dessus ?

C’est clair que c’est un coup dur. Les supporters nous manquent énormément. Ça aide beaucoup, surtout en fin de match si le score est serré et qu’on a besoin de ce surplus de motivation qu’ils peuvent nous donner. Ils savent nous donner envie de nous battre encore plus. Maintenant, on commence à être habitué à la situation. Cela va bientôt faire plus d’un an que la situation est comme cela. Mais c’est certain qu’on a tous envie de les retrouver.

Malheureusement, la rencontre ne se passera pas au nouveau stade mais bien au Josy Barthel. Cest une déception à tes yeux, ou au fond, un terrain cest un terrain ?

Sincèrement c’est vraiment chiant. C’est une vraie déception. Le nouveau terrain promet d’être super, c’est dommage de ne pas pouvoir en profiter. Néanmoins, on est habitué au Josy Barthel donc… on fera le boulot. Mais j’espère qu’au plus vite on sera capable de découvrir notre nouvelle antre.

On voit cette année beaucoup de résultats surprises entre les habituels gros et des équipes moins prestigieuses, et beaucoup estiment que labsence de public tend à moins intimider les petits, qui se lâchent plus facilement sur la pelouse. Est-ce que tu penses que la solution nest peut-être pas là ? Arrêter de voir Cristiano Ronaldo ou Bruno Fernandes, mais juste voir un attaquant ou un milieu ?

Je ne sais pas sincèrement si cette approche est due à l’absence de supporters. Je pense que c’est aussi une question de personnalité. Moi, personnellement, quand je rentre sur un terrain, je ne vois pas de grands noms. Je ne vois pas qu’un adversaire.  J’essaye juste de me battre, me donner à fond et jouer mon meilleur football. Si on commence à réfléchir en pensant aux grands noms, on va se compliquer la tâche. On sait qu’ils sont au dessus de nous, oui. Mais sur le terrain c’est onze contre onze. On est le Luxembourg, on n’a pas à se cacher, on a quand même des points forts, et il faut jouer sur ceux-ci.

Au-delà de cette rencontre, quel est lobjectif du Luxembourg dans ces qualifications ?

C’est dur de se prononcer pour le moment. Les premiers résultats nous permettront d’y voir plus clair et de mettre en place des objectifs plus précis.

Pour finir, un petit pronostic sur le score final ?

Allez, un petit 1-0 pour -nous, ça m’irait très bien.

Le buteur ?

Je m’en fous (rires) ! Tant qu’il y a la victoire je suis aux anges.

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