Stade de Luxembourg : l’attente se prolonge…

Longtemps on a cru que ce Luxembourg – Portugal allait se dérouler dans le nouveau stade de Luxembourg… Finalement c’est dans ce bon vieux stade Josy Barthel que les Portugais viendront taquiner le cuir avec la sélection. En quelques semaines, des derniers retards dans les travaux, et la crise sanitaire ont finalement repoussé la date de son baptême.

Décidément, le feuilleton du nouveau stade aura alimenté bon nombre de discussions depuis le lancement de ses travaux. Énième rebondissement, l’annonce lundi 22 février dernier par la Ville de Luxembourg que le stade de Kockelscheuer ne sera pas prêt pour la rencontre tant attendue face au Portugal. Un véritable crève-cœur tant cette rencontre était l’opportunité parfaite de lancer comme il se doit cette nouvelle enceinte.

Un nouveau stade qui on le rappelle est l’aboutissement d’une saga qui aura longtemps tenu en haleine tout les acteurs impliqués dans sa construction. Officiellement lancés le 21 août 2017, les travaux du Stadion vu Lëtzebuerg ont pris plusieurs fois du retard, et pas seulement en raison du Covid. Les coûts supplémentaires de sa mise en service ont également fait jaser. Mais le Luxembourg ne pouvait plus se permettre de repousser l’échéance, et l’antédiluvien stade Josy Barthel faisait plutôt tâche au niveau du fameux « nation branding ». C’est en 2011 que tout commence, avec le projet de stade à Livange, tellement critiqué qu’il ne verra jamais le jour. En 2013, l’idée d’une nouvelle enceinte revient sur la table, à l’occasion de la visite au Luxembourg du président de l’UEFA à l’époque, Michel Platini. L’ancien numéro 10 de l’équipe de France s’était montré d’ailleurs assez acerbe en ce qui concerne le stade Josy Barthel: « Un des stades les plus pourris que j’ai vu ». Il devenait donc urgent de réagir. Et en février 2014, le site du futur stade était enfin défini, le long de l’autoroute A6 entre Kockelscheuer et Gasperich. Terminé donc le projet de rénovation du stade Josy Barthel, voué à la démolition. En juin 2014, les appels d’offre sont lancés, et c’est le consortium allemand Gerkan, Marg und Partner (GMP), en collaboration avec les architectes luxembourgeois BENG Associés qui sont retenus en septembre de cette même année. Les travaux du futur écrin du football ainsi que du rugby luxembourgeois peuvent alors débuter pour faire sortir de terre l’enceinte aux 9595 places. Construit selon les normes UEFA de catégorie 4 mais aussi celles de l’IRB, le nouveau stade comprend également des espaces réservés aux VIP, des autres consacrés à la restauration, ainsi qu’un business club, la traditionnelle salle de presse et bien sûr les vestiaires.

Des problèmes informatiques

Et finalement ce n’est pas tant le coronavirus comme on pouvait le craindre mais plutôt l’informatique du stade qui est venue jouer un bien vilain tour aux têtes pensantes des travaux du stade. Comme l’explique le communiqué publié le 22 février dernier par la Ville de Luxembourg: « À l’issue d’une visite des représentants de l’UEFA dans l’enceinte du Stade de Luxembourg, les 11 et 12 février 2021, à l’occasion de laquelle ces derniers n’ont pas manqué de féliciter la Ville de Luxembourg pour cette nouvelle infrastructure sportive extraordinaire, il s’est avéré que l’état d’avancement des travaux ne permet pas de réaliser un match-test obligatoire dans des conditions ‘réelles’. Par conséquent, la tenue d’un premier match officiel dans le Stade de Luxembourg ne pourra avoir lieu le 30 mars 2021.

Le principal manquement auquel il s’agit de remédier repose sur le réseau informatique, qui est indispensable au bon fonctionnement de l’infrastructure, à savoir: le système de vidéosurveillance, le contrôle d’accès informatisé, le réseau d’internet wireless de la presse (commentateurs TV, commentateurs radio, presse écrite, photographes), la transmission TV et la détection incendie. Alors que les premiers tests du réseau informatique n’ont pas apporté satisfaction à tous les acteurs impliqués, de nouveaux tests s’imposent avant de pouvoir procéder à la mise en place finale de l’appareillage et à l’écolage de l’exploitant, afin de pouvoir garantir la sécurité des visiteurs. Malgré les efforts infatigables de toutes les équipes impliquées, bon nombre d’interventions ont dû être reportées depuis le début de la crise sanitaire, ce qui a retardé l’avancement des travaux. Une nouvelle évaluation de la situation se fera aux alentours de Pâques 2021. »

Le diable se cache dans les détails, et il faudra donc de nouveau s’armer de patience… Et mis à part ce communiqué, la Ville de Luxembourg n’a pas vraiment été plus loin dans les détails, comme l’explique son service de communication: « Les services de la Ville de Luxembourg ainsi que tous les acteurs impliqués se concentrent actuellement sur la finalisation des travaux. Etant donné qu’à l’heure actuelle il est difficile de se prononcer sur l’aboutissement de ces derniers ».Des problèmes informatiques liés a-t-on appris finalement, à la défection de la société responsable de l’installation du réseau informatique, il a donc fallu trouver une autre entreprise pour prendre le relais à ce niveau, entraînant à nouveau des retards sur le plan de marche… Autre préoccupation, celle de l’absence de public qui aurait été certaine pour ce match contre le Portugal, et dont on espère un retour progressif au stade dans les prochains mois. Reculer pour mieux sauter…

Le feu vert en juin ?

Du côté de la FLF, si l’on était optimiste il y a quelques semaines, c’est avec une pointe de déception que l’on a du se résoudre à abandonner l’idée d’inaugurer le nouveau stade le 30 mars prochain: « Naturellement on est déçu, tout le monde est déçu. On attends depuis plus d’un an de pouvoir jouer au nouveau stade, et surtout contre le Portugal qui est le match phare dans ces éliminatoires » comme l’explique Erny Decker. Et encore une fois, il faut se lancer dans des suppositions pour savoir quand finalement les joueurs de la sélection pourront enfin fouler la pelouse de ce nouveau stade: « De nouveau c’est reporté, peut-être au mois de juin, mais on ne sait pas encore précisément quand on pourra jouer ce premier match. Il faut voir… Mais la bourgmestre de Luxembourg a dit également à RTL qu’elle ne pouvait pas promettre que ce soit fini pour le mois de juin ».

Après tout ce temps, et ces rebondissements à n’en plus finir, tous les acteurs impliqués, mais aussi les fans de football luxembourgeois, attendent donc avec impatience le feu vert final. Le 30 mars prochain, les travaux auront été lancés depuis 1317 jours…

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