Turquie 3 – 3 Luxembourg : Splendide… mais rageant.

Lors d’un match complètement fou, le Luxembourg est allé chercher un match nul historique face à la Turquie. Un superbe résultat au terme d’une splendide rencontre qui laisse tout de même quelques regrets…

Lors de la traditionnelle conférence d’avant-match, Luc Holtz avait insisté sur la détermination. Celle de jouer, de ne pas craindre cette équipe turque, et de pratiquer un football sûr et solidaire. Force est de constater que durant cette première période, ses joueurs ont compris le message de leur coach. 

Football champagne, buts en cavales, et regrets

Si après une minute, Unal se procure déjà une belle occasion sous la clameur d’un public survolté, les visiteurs eux, répondent vite. Et font rapidement comprendre aux 17 000 supporters présents que le Luxembourg n’est pas venu en victime expiatoire, bien au contraire. Ainsi, durant quarante -cinq minutes, les occasions vont se succéder à un rythme ébouriffant, offrant le plus beau des spectacles pour les spectateurs. Si la Turquie, par le biais d’un Under longtemps insaisissable appuie et force Moris et ses partenaires à la parade à plusieurs reprises, les Roud Léiwen jaillissent eux aussi. Avec une transition offensive particulièrement fluide et une exploitation des espaces laissés par les locaux, le Luxembourg pose de grandes difficultés à l’arrière-garde turque. À l’image de ce dégagement, ou plutôt ballon en profondeur transmis par Anthony Moris à Marvin Martins qui poursuit son effort. Profitant d’un malentendu entre Çakir et Elmali, le latéral récupère, et malgré un retour désespéré de Soyuncu, convertit son opportunité (0-1, 8e). Un avantage de courte durée puisque quelques minutes plus tard, Chanot, en difficulté sur cette première période, concède un penalty pour un crochet sur Akturkoglu. Under ne laisse pas passer l’opportunité et ramène ses coéquipiers a égalité (1-1, 16e). S’en suivent alors vingt minutes d’un football formidable, presque révolu, où deux équipes se rendent coup pour coup. Parfaitement en place, le Luxembourg profite à merveille de l’attitude offensive adverse pour approcher les cages de Çakir. Sous le sillage d’un Danel Sinani formidable en tant que métronome, Borges, Rodrigues et Vincent Thill élargissent au maximum pour s’offrir des un contre un et prendre de vitesse leurs vis-à-vis. Une physionomie de match qui offre des opportunités de part et d’autre. Unal, à plusieurs reprises, ne peut conclure, la faute à une imprécision ou un solide Anthony Moris, tandis que Borges et Thill passent proche à plusieurs reprises de faire mouche, échouant dans le dernier geste. 

Alors que les minutes tombent aussi rapidement que la pluie sur la pelouse du Stade Fatih Terim, le sentiment d’être proche d’une énorme surprise grandit, tant pour les acteurs sur la pelouse que les observateurs dans les tribunes. Une intuition qui se confirme à la 37e quand Yvandro Borges s’arrache et récupère la balle des pieds de Celik. Le numéro 6 continue sa percée et transmet parfaitement à Sinani qui confirme avec un sang-froid exemplaire (1-2, 37e). Un but qui, au décompte des opportunités n’est pas nécessairement mérité. Mais au niveau de l’engagement, activité, et en rappelant l’écart qui sépare les deux équipes, parait comme une juste récompense. Malheureusement, cet avantage sera galvaudé quelques secondes plus tard. Une frappe anodine d’Under est contré par Chanot, qui trompe alors un Moris impuissant (2-2, 38e). Un véritable coup dur pour les visiteurs, qui par deux fois auront été rejoints rapidement.

Trois fois devant, trois fois rejoints…

Après une première mi-temps sans le moindre répit, on aurait pu s’attendre à ce que la seconde reparte plus docilement. Il n’en sera rien. Dès les premiers instants, la physionomie demeure similaire à celle des quarante-cinq premières minutes. La Turquie pousse, et le Luxembourg contre. Les deux équipes se procurent ainsi vite plusieurs opportunités, avant de voir, progressivement la Turquie renforcer sa domination. Pendant vingt longues minutes, les occasions s’enchaînent pour les locaux. Mais, malgré toute la détermination turque, un homme, encore et toujours, se dresse en dernier rempart infranchissable : Anthony Moris. Le portier, que cela soit sur une frappe lointaine de Kahveci (51e), une tête d’Unal pourtant esseulé (60e), ou une tentative d’Akturkoglu, arrête tout. Et, lors d’une des rares fois où il est battu, peut compter sur Lars Gerson, rentré à la mi-temps, pour sauver sur sa ligne. Une abnégation collective qui donne des idées à ceux de devant, plus discrets mais prompts à exploiter leurs chances. Sur une des rares incursions dans le camp adverse depuis de longues minutes, le Luxembourg va faire mouche. Bohnert, fraichement rentré en jeu est trouvé côté droit. Le latéral fixe parfaitement son vis-à-vis avant de trouver impeccablement Gerson Rodrigues. Le numéro 10 conclut sans sourciller et offre pour la troisième fois de la rencontre, l’avatange aux visiteurs (2-3, 69e). Un avantage qui perturbe définitivement des locaux et fans sonnés, mais qui repartent vite au combat. Moins dans la construction, et plus dans la volonté, la Turquie enchaîne les centres sur la surface d’Anthony Moris et les siens, qui dégagent, parfois avec assurance, parfois en catastrophe, les offensives adverses. Bien que brouillonnes, ces dernières, à seulement cinq minutes du terme, finissent par faire mouche… Une frappe phénoménale de Yuksek aux vingt-cinq mètres laisse cette fois Moris, pourtant héroïque, vaincu (3-3, 87e). Si les dernières minutes seront une succession d’attaques de la part de locaux de nouveau portés par un public survolté, et qu’Anthony Moris, encore une fois, devra s’employer pour sauver les siens, le sentiment d’être passé à côté de quelque chose de très grand demeure. Car ce match nul, au demeurant historique, aurait pu, à quelques minutes près, être une victoire extraordinaire…

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