Le Fola en sous-marin

On ne parle que peu de lui cette saison, mais rencontre après rencontre, le champion en titre est en train de rattraper son retard à l’allumage, et pointe de plus en plus proche de la première place. Un retour en haut du tableau qui s’explique aisément, les demandes intenses de la campagne européenne ayant été enfin digérées. Dans une position de chasseur de plus en plus visible, le Fola semble avoir trouvé la bonne carburation.

Cela peut surprendre au premier abord, mais dans les compétitions domestiques, le Fola n’a plus perdu depuis le 8 août 2022. Soit presque trois mois  et tout de même neuf rencontres (dont un match de Coupe) sans connaître la défaite. Cet enchaînement plus que positif reste jusque maintenant peu mis en avant. Tout comme le fait que lors des deux dernières rassemblements internationaux, deux joueurs de l’effectif ont été appelés pour la première fois en sélection. Jusqu’à présent, les déboires d’un Swift de plus en plus en difficulté, ou le début de saison très prometteur du F91 ont fait plus de bruit qu’un Fola qui avance en sous-marin. Et qui, après un début de saison compliqué sur le plan domestique, semble tranquillement trouver son rythme de croisière.

Un groupe qui prend

L’intensité de la compétition européenne, arrivée si tôt dans la saison et extrêmement gourmande en termes de débauche physique et mentale a aussi peut-être fait de l’ombre à un autre facteur bien moins mis en valeur : un nouvel effectif. Le champion en titre a perdu l’an passé un grand nombre de joueurs, et non des moindres : Zachary Hadji, Cédric Sacras ou encore Dejvid Sinani ont en effet quitté le bateau. Plusieurs renforts sont depuis arrivés pour maintenir le niveau du groupe, mais il fallait évidemment que la mayonnaise prenne. Omosanya – récemment appelé par Luc Holtz -, Grisez ou encore Mustafic ont en effet rejoint le club, et il fallait nécessairement un certain temps pour ces derniers pour se fondre dans le jeu demandé par Grandjean. Il est aussi compliqué parfois pour quelques éléments de réussir à renvoyer le même niveau de jeu que lors de la saison du titre. On pense évidemment à Lucas Correia, qui n’a pas hésité à parler lui-même d’une difficulté à retrouver son insouciance, trait de caractère particulièrement utile l’an passé lors de la conquête de la BGL Ligue.

Solide face aux gros

Il y a toujours plusieurs réponses à l’éternelle question de ce qui fait gagner un championnat : certains arguent que c’est face aux plus modestes qu’un titre se remporte. D’autres tendant à penser que ce sont lors des rencontres entre gros que la différence se fait. Il est évidemment compliqué d’avoir la réponse tant chaque situation est au final assez unique, mais pour ce qui est remporter les matchs à six points, le Fola est au rendez-vous. Et, plus rassurant encore, le club Eschois a su apposer la manière aux résultats. Que cela soit face au Progrès ou plus récemment contre le Swift Hesperange, le tenant du titre l’a emporté plus que logiquement, ses joueurs ayant parfaitement réussi à se mettre au niveau de l’enjeu. Ce genre de prestations conquérantes et abouties sont de celles qui marquent les esprits.

Quelques couacs

Pourtant, il serait encore bien osé de dire que le champion en titre est guéri de tous les maux. Les compétitions européennes se sont en effet arrêtées depuis un certain temps, et quelques résultats depuis ont obligatoirement dû décevoir Sebastien Grandjean. On pense évidemment au nul extraordinaire contre Rosport où, après avoir mené 3-0, puis repris l’avantage 4-3 dans les toutes dernières secondes, le Fola avait encore une fois concédé l’égalisation perdu deux points bien embarrassant. La rencontre face à Strassen, dans la quasi continuité s’était elle aussi conclu par un match nul, même si le parcours depuis des joueurs de Christian Lutz permet de tempérer cette mauvaise opération sur le plan comptable.

Sur le plan des résultats, si cette quatrième place au classement et une dynamique intéressante tend à l’optimisme, il convient aussi de remarquer que les statistiques ne sont pas aussi glorieuses que l’an passé. Avec « seulement » 17 buts marqués, le Fola tourne donc à moins de deux buts par matchs, tandis que l’an passé, le club avait tutoyé les 3 pions par rencontres. Une puissance offensive qui peut s’expliquer évidemment par le départ de Zachary Hadji, auteur d’un tiers des réalisations lors de la saison 2020/2021. La blessure de Stefano Bensi assez tôt dans le début de saison justifie aussi un rendement moins prolifique que lors de la dernière saison du titre.

Quoi qu’il en soit, le Fola semble définitivement lancé dans cette nouvelle saison. Et les résultats en dents de scie de la plupart de ses concurrents joue évidemment en sa faveur. Avec seulement deux points de retard sur la première place, et la majorité de ses problèmes en début de saison derrière lui, le tenant du titre semble plus que jamais en place pour se succéder. Et le fait que personne ne semble réellement le remarquer jusque maintenant semble être tout sauf un souci pour le Fola. 

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