Liaison dangereuse

Il est délicat d’appareiller les termes zones de confort et vélo. La violence de
l’effort, la répétition des sorties, les affres de la course : le cyclisme
professionnel est loin d’être un monde de Bisounours. Il faut en apprivoiser
les codes, palper l’environnement qui vous convient le mieux et bénéficier
d’un brin de chance. Ce dernier détail n’a pas encore accompagné Bob
Jungels depuis son passage chez AG2R Citroën. Le multiple champion
national a manqué son début de saison. Parce qu’il a souffert du dos s’est-il
justifié. Peut-être aussi parce qu’il est difficile de se réinventer lorsqu’on
quitte Patrick Lefevere et sa structure Deceuninck – Quick Step. Elia Viviani,
Niki Terpstra, Fernando Gaviria, Marcel Kittel : les exemples foisonnent. Mais
ce n’est pas au cœur d’une saison que l’on tirera le bilan. On n’installera pas
non plus Kevin Geniets sur un piédestal même si c’est lui le coureur
luxembourgeois de ces premiers mois de l’année. Il lui reste quelques mois
et un premier grand Tour pour être adoubé dans le cercle restreint des
coureurs que l’on se met à surveiller. Le garçon a tout pour lui. La tête et les
jambes. Le sens du sacrifice personnel à l’entraînement et en course où il
n’a jamais joué les francs-tireurs. C’est la meilleure façon d’imposer le
respect. Mais attention aux liaisons dangereuses. Passer des classiques aux
grands Tours est parfois aussi délicat que d’être transféré d’une équipe à
l’autre.

Dernières nouvelles