Pour le meilleur et pour le pire : Roby Langers

Le mythique attaquant de Nice ou de l’OM, entre autres, Roby Langers, partage quelques moments savoureux de son riche parcours. Un quadruplé pour le maintien en première division, une mâchoire fracassée par un Écossais, ou encore une grosse ambiance à San Paolo face à l’Italie future championne du monde en 1982…

Quel est votre plus beau souvenir sur un terrain de football ?

Certainement les quatre buts que je marque contre Strasbourg le 29 mai 1990 pour le match retour de barrage, qui nous permet de nous sauver en première division. On avait perdu 3-1 au match aller, on devait gagner par deux buts d’écart au retour. On a finalement gagné 6-0, et j’ai inscrit ce quadruplé.

Mais je pense aussi au match avec la sélection contre l’Allemagne, championne du monde en titre, un an après. On perd 3-2 ici, au Luxembourg. On aurait pu faire match nul, on avait réussi à les mettre en difficulté. C’est aussi un très beau souvenir.

Quel est le défenseur le plus fort que vous ayez affronté ?

J’en citerais deux : Amoros et Lizarazu.

Quel est votre plus beau but ?

Celui avec Orléans contre le PSG en match retour de Coupe de France. J’ai mis une superbe frappe de 35 m.

Quel est votre pire souvenir sur un terrain de foot ?

Une blessure aux adducteurs avec Nice, alors que je suis meilleur buteur du championnat après quinze matchs. Je rate neuf matchs… À la fin, Jean-Pierre Papin termine meilleur buteur. Sans cette blessure, je pense que j’aurais fini devant.

Et puis il y a un match avec la sélection dont je me rappellerai toute ma vie, le 2 décembre 1987. Les Écossais étaient frustrés, et à quelques minutes de la fin, le défenseur Miller me casse volontairement la mâchoire. Aujourd’hui, c’est rouge direct, mais à l’époque, l’arbitre ne sort qu’un jaune. Il n’y avait pas la VAR… J’ai souffert et j’en ai eu pour trois mois d’arrêt.

Quel est le meilleur joueur avec lequel vous ayez joué ?

Je suis obligé de répondre Zinédine Zidane, avec qui j’ai joué à l’AS Cannes. J’ajouterais Jules Bocandé à Nice, qui était vraiment un grand joueur, et Guy Hellers en sélection.

Quel a été votre meilleur coach ?

J’en retiens trois, dans le désordre : Jacky Lemée à Orléans, Jean-Noël Huck à Guinguamp et à Nice, et évidemment Paul Philippe.

Quelle est la plus grosse ambiance que vous ayez vécue dans un stade ?

À Nice, quand je marque ces quatre buts contre Strasbourg pour le maintien en division 1. C’était fou, le stade était bondé, en feu. Après le match, tout Nice était dehors. C’était incroyable.

Quelle est votre plus belle et plus grosse troisième mi-temps ?

Après ce même match ! À Cannes, on en faisait des belles aussi avec le président Alain Pedretti, qui aimait faire la fête. Je m’en souviens d’une notamment, quand on a passé le premier tour de Coupe d’Europe.

Quel est le plus beau maillot que vous ayez porté ?

Tous les maillots que j’ai portés ont une forte valeur sentimentale pour moi, vraiment. Comme celui de la sélection nationale. Je ne peux pas en choisir un en particulier.

Quelle est la pire défaite de votre vie ?

Un 7-0 avec Guingamp contre Quimper en deuxième division. Le match était arrangé… J’ai joué avec les deux clubs, c’était un derby, et prendre 7-0 sur un derby, c’est horrible… J’étais anéanti sur le terrain.

Quelle a été votre plus grosse engueulade sur un terrain ou dans un vestiaire ?

C’était en amateur, lorsque je jouais mon dernier match à l’Union. L’entraîneur me sort à la mi-temps, pensant que je n’étais plus motivé parce que je partais… J’ai gueulé comme jamais, j’étais furieux !

Quel est le stade ou la destination la plus exotique que vous ayez connus ?

À Naples, avec la sélection. On jouait dans un San Paolo blindé, l’Italie gagne seulement 1-0. Il s’agissait d’un match important puisque c’était les qualifications pour la Coupe du Monde 1982. Il y avait une superbe ambiance. Six mois plus tard, ils sont champions du monde…

Quelle est la meilleure chose quand on prend sa retraite de joueur ?

C’est de ne plus entendre « Langers enculé ! » dans les tribunes ! (rires)

Quel est le club que vous préférez regarder jouer aujourd’hui ?

Je dirais le championnat anglais, globalement. J’aime bien regarder, évidemment, mes anciens clubs : Nice, l’OM. Je regarde aussi le PSG, car ils ont une belle équipe. Je suis aussi tous les jeunes joueurs luxembourgeois à l’étranger.

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