Yves Defraigne : « Développer un jeu d’équipe »

Le coach belge a débarqué cet été sur le banc du T71 Dudelange avec sa riche expérience, notamment du monde professionnelle. Après quelques mois, sa patte commence à se faire sentir sur le jeu de son équipe qu’il souhaite hyper collectif et pas uniquement centré sur les Américains. Il en profite, au passage, pour partager ses premiers ressentis sur le championnat luxembourgeois.

Vous faites globalement un début de saison satisfaisant, mais vous restez sur trois défaites consécutives. Comment expliquez-vous cette mauvaise série ?

La défaite contre Steinsel (84-93), on a eu beaucoup de problèmes dans le jeu en zone, alors qu’en individuel on peut dire qu’on a fait jeu égal. Mais on n’était pas prêts pour ce match. Contre les Musel Pikes (75-82), Mihailo Andjelkovic était blessé, même si ce n’est pas une excuse. Encore une fois, on a eu du mal en zone et on n’a pas su trouver les solutions et la bonne rotation. Enfin à Walferdange (84-73), on a dominé le match pendant 37 minutes et les trois dernières, on s’est écroulé. On a eu un creux, clairement. Mais ce sont des choses qui font partie du sport et il faut aussi être capables de les accepter.

Vous êtes la meilleure défense du championnat, juste derrière Esch. C’est la clé pour aller loin selon vous ?

Oui, la défense est essentielle. Il faut coupler cela à d’autres paramètres : à Walferdange, si on domine, c’est également grâce à notre qualité de décision et notre capacité à imposer notre rythme, notre tempo. Il faut que l’on continue à travailler tout ça, la défense, l’emprise sur la rencontre et la prise de décision sur les shots. Mais cela prend du temps.

Vos Américains scorent moins que ceux des autres grosses écuries. Comment l’analysez-vous ?

On me pose beaucoup cette question. Le fait est que l’on ne base pas du tout notre jeu sur eux, on essaye vraiment de développer un jeu d’équipe. Nos Américains jouent pour le collectif, pas pour les stats. Ils évoluent des deux côtés du terrain et pas que face au panier adverse. D’autres Américains, dans ce championnat, ne jouent que pour les stats.

Vous êtes arrivés cet été avec votre expérience du monde professionnel. Qu’essayez-vous d’apporter au club et à l’équipe ?

L’approche du travail est complètement différente. Il faut être motivé, passionné. Le plus important pour moi est d’aller chercher le maximum du potentiel de mon équipe. On va essayer d’améliorer ensemble le fonctionnement du club sur certains aspects. Avec Tom Schumacher, on travaille aussi pour faire progresser la formation des jeunes. On est en train de mettre tout ça en place.

Quels sont les adversaires qui vous ont le plus impressionné depuis le début de la saison ?

Les quatre ou cinq équipes de tête ont vraiment de bons joueurs et beaucoup de qualités, dans un championnat où il y a beaucoup de facteurs extérieurs que tu ne peux pas contrôler et qui influent sur les résultats. Si un joueur se blesse, cela peut changer beaucoup de choses. C’est notamment dû au fait qu’ici, au Luxembourg, il n’y a pas de profondeur de banc et les équipes peuvent donc rapidement être déstabilisées en cas de pépins, même celles en haut de tableau. On l’a vu de notre côté avec la blessure de Mihailo Andjelkovic.

Après quelques mois, quel regard portez-vous sur le championnat luxembourgeois de manière générale ?

Je trouve qu’il y a de la qualité, avec de bons Américains et de bons Luxembourgeois. Toutes les équipes jouent pour gagner. Mais prendre trente minutes par match pour jouer en zone, ça n’aide pas à faire augmenter le niveau. Alors que le potentiel pour faire mieux est là. Mais ce qui est sût, c’est qu’il ne faut pas sous-estimer le championnat luxembourgeois et que beaucoup de joueurs sont prêts pour jouer au niveau supérieur.

Vous êtes, malgré les dernières contre-performances, bien partis pour jouer les playoffs. Quels sont les objectifs du club à l’instant où l’on se parle ?

Je pense que l’on peut aller très loin mais cela dépend de comment les joueurs vont continuer d’assimiler ce que l’on fait à l’entraînement. On n’a que quatre entraînements collectifs par semaine, ce n’est pas beaucoup, c’est limitant. Encore une fois, les facteurs extérieurs entrent énormément en compte. Mais les cinq équipes en tête peuvent gagner quelque chose. C’est bien pour le suspense !

Que vous reste-t-il à optimiser pour prendre le dessus sur ces concurrents ?

On travaille sur les fondamentaux aux entraînements et on se parle tous ensemble pour cibler le boulot et voir ce que l’on peut corriger. Cela prend du temps. Pas mal de joueurs n’avaient pas l’habitude de bosser comme ça, mais mon groupe est très ouvert, très motivé, souhaite progresser, et ça me plaît beaucoup !

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