On a testé Elden Ring !

S’attaquer à la critique d’une œuvre comme Elden Ring n’est pas chose facile, tant la dernière production du studio FromSoftware déchaîne les passions depuis son annonce lors de l’E3 2019. Au cœur de toutes les discussions, et cumulant déjà plus de 12 millions de copies vendues au moment où nous rédigeons ces quelques lignes, le nouveau jeu de Hidetaka Miyazaki est ce que l’on peut sans problème appeler un phénomène qui risque de faire date. Quelques semaines après sa sortie, ce sont des Noob ! peu habitués aux Souls-like qui vous donnent leur avis sur ce titre qui marquera à n’en pas douter l’année 2022.

Avant de vous décrire notre expérience sur le jeu, laissez-nous vous plonger un peu dans l’ambiance afin de savoir où vous allez mettre les pieds pendant plusieurs dizaines d’heures. Le monde d’Entre-Terre – dont l’ordre était maintenu par lElden Ring et la prospérité assurée par l’Arbre-Monde – est en perdition depuis que le premier a été détruit et ses fragments tombés entre les mains des rejetons de la reine Marika l’Éternelle. Devenus des demi-dieux rongés par la folie, ils conduisent à présent le monde à son anéantissement en régnant chacun sur l’une des vastes régions d’Entre-terre. C’est là qu’entre en scène notre personnage, un Sans-Éclat privé de la grâce de l’Elden Ring, sur qui repose l’espoir ténu de restaurer l’équilibre du monde. Une quête solitaire et ardue qui commence par un premier trépas face à un monstre énorme et bien plus fort que nous, comme si FromSoftware voulait nous faire comprendre que nous étions tout petits dans leur univers. Remis sur pieds quelques instants plus tard, dans une grotte peu accueillante où il est possible d’apprendre les bases via un tutoriel bien pratique, notre aventure est vraiment sur le point de commencer.

L’aventure, c’est l’aventure !

Nous sommes donc là, avec le personnage que nous avons sélectionné parmi les 10 classes proposées. Après quelques essais peu concluants avec le samouraï et le guerrier, nous avons opté pour le prisonnier qui nous semblait être le plus polyvalent, donc le plus adapté, pour une première approche. Comme nous l’évoquions dans l’introduction, nous ne connaissions les jeux de FromSoftware que de réputation, nous voulions donc nous assurer d’être capables d’affronter leur univers, décrit comme impitoyable même par des joueurs expérimentés… Et clairement, préparez-vous à en prendre plein la tête dès les premières minutes de jeu.

Une fois sortis de cette grotte lugubre, nous voici donc largués sur les plaines immenses d’Entre-Terre, et le sentiment de liberté se fait directement ressentir. Seuls face à ce monde, nous ne savons pas vraiment où aller et commençons par errer en essayant de comprendre comme ce monde fonctionne. Après une première rencontre, nous découvrons et actionnons notre premier site de grâce, sorte d’avant-poste qui a son importance, puisqu’il nous permet de sauvegarder et de nous téléporter si besoin pour nous déplacer plus rapidement. Il y en a un peu partout sur la carte du jeu, et certains se caractérisent par un rayon de lumière indiquant la route à suivre pour enclencher le prochain site principal à explorer afin de faire progresser notre quête. Si nous n’avons pas directement saisi la différence entre les balises et secondaires, elle a cependant son importance, car en un coup d’œil il est possible de savoir où se rendre pour activer un point d’intérêt incontournable sans polluer la carte avec une icône disgracieuse. Indispensable pour se repérer, c’est une excellente idée pour les petits nouveaux comme nous.

On part donc à l’aventure en terre inconnue tout en découvrant progressivement – et parfois dans la douleur – la map gigantesque qui s’offre à nous. Heureusement, celle-ci se découvre petit à petit et il est possible d’y épingler toutes sortes d’indications ou de repères pour se souvenir d’un lieu, d’un monstre bien trop balèze pour nous sur le moment, ou pour mémoriser un endroit précis où trouver des ressources. La découverte et l’exploration sont la clé de la réussite dans Elden Ring, et nous n’avions pas ressenti ça depuis l’excellent Zelda : Breath of the Wild de Nintendo quelques années auparavant. Les équipes de FromSoftware nous laissent libres d’avancer comme nous le souhaitons et il faut avouer que même si on s’y est souvent cassé les dents en se retrouvant à des endroits bien trop compliqués pour nous (car on s’était laissé porter par l’ivresse de la découverte), il est gratifiant de progresser dans ce monde hostile qui semble constamment nous regarder de travers. À nous de tracer notre route jusqu’à la réussite, mais heureusement, nous serons rapidement aidés dans notre périple par l’utilisation de Torrent, une monture offerte par Mélina, personnage rencontré au début de notre périple. Grâce à cette créature que l’on peut invoquer à l’envi, nos déplacements seront plus rapides et nous pourrons même accéder plus facilement à des reliefs accidentés grâce à son très pratique double saut. Vous l’aurez compris, le monde d’Entre-Terre est riche, varié et foisonnant. Il faudra s’y plonger de nombreuses heures pour percer les secrets d’une aventure au départ nébuleuse, mais cohérente, élaborée en collaboration avec l’écrivain George R.R Martin, créateur de la saga Game of Thrones.

Vous avez péri?

Il est souvent question de difficulté quand on évoque le fait que nous sommes en train de jouer à un jeu FromSoftware, et nous n’allons pas vous dire que c’est une partie de plaisir de se lancer dans cette aventure. Oui, nous sommes morts un bon paquet de fois, et sûrement même plus que vous pourriez l’imaginer. Un titre comme Elden Ring vous apprend l’humilité face à un jeu vidéo, et ça ne nous était pas arrivé depuis longtemps.

Il faut presque réapprendre à jouer et accepter que tout ne nous soit pas livré sur un plateau pour flatter notre ego de joueur surpuissant. Il faut en quelque sorte apprendre à réapprendre, et si les débuts sont compliqués, le jeu en vaut la chandelle tant il est gratifiant de progresser. Oui, il est exigeant, et nous avons souffert face aux nombreux boss croisés au fil de nos aventures. Oui, il y a de nombreux paramètres à prendre en compte pour espérer évoluer correctement. Avec notre personnage, il était possible d’utiliser la magie ainsi qu’une arme blanche pour nous défendre contre les nombreux assaillants qui n’hésiteront jamais à nous mettre la misère, que nous soyons seuls ou en groupe. En plus de l’attaque, il est heureusement possible de se défendre en faisant des roulades (et croyez-en notre expérience, vous en ferez), en utilisant un bouclier ou en réalisant des contre-attaques puissantes au bon moment. Toutes ces actions ont forcément un coût, et il faut bien veiller aux différentes jauges d’énergie, d’endurance et de magie pour éviter de se retrouver en plein combat. Comme dans tout bon jeu utilisant des notions de RPG, il sera possible d’acheter ou revendre du matériel ou d’améliorer vos armes, et vous pourrez également créer des potions et bien d’autres éléments grâce aux différentes ressources que vous ramasserez sur votre route.

Très honnêtement, il n’est pas évident de s’y retrouver au début du jeu, car entre la gestion des cendres de guerre pour améliorer armes et boucliers et les affinités élémentaires, il nous a fallu quelques heures pour bien assimiler les possibilités qui nous étaient proposées afin d’améliorer notre personnage et son équipement. En plus des éléments de gameplay « classiques » pour se défendre et attaquer, le studio introduit également un système d’invocation d’esprits pour nous aider au combat. Par ailleurs, ils reprennent également des mécaniques de discrétion très pratiques provenant de Sekiro, leur jeu de ninja que nous avions beaucoup apprécié à l’époque, malgré là encore une difficulté assez élevée. Ça en fait des choses à garder en tête, mais une fois que l’on maîtrise, il est plus aisé d’appréhender les affrontements absolument dantesques qui nous attendent !

Plein la gueuleet plein les yeux?

Esthétiquement, Elden Ringest une réussite incontestable, Entre-Terre propose des panoramas incroyables et chaque combat contre un boss important est un régal à regarder. Même sans se soucier des quêtes qui nous entourent, c’est un vrai plaisir de se balader en profitant de l’ambiance si particulière qui se dégage du jeu. Nous avons adoré le design des monstres et des différents lieux visités, qu’il s’agisse d’une plaine immense ou d’une grotte, on perçoit le travail d’orfèvre réalisé par les équipes de FromSoftware. Pour autant, le titre de Hidetaka Miyazaki n’est pas non plus irréprochable sur le plan technique, et quelques mises à jour sont attendues pour corriger notamment le frame rate qui galère par moment et l’affichage tardif d’éléments du décor. Rien de pénalisant, mais il fallait quand même le signaler. Si, comme souvent aujourd’hui, vous avez le choix entre différents modes graphiques, nous vous encourageons à opter pour le mode performance qui vise les 60 images par seconde, permettant ainsi une fluidité quasi irréprochable.

Terminons par l’ambiance sonore incroyable, notamment la bande-son magnifique de Yuka Kitamura, compositrice qui avait déjà œuvré pour d’autres jeux du studio. Avec son thème épique et ses morceaux s’adaptant parfaitement aux différentes ambiances du jeu, cette OST est une merveille qui souligne encore le niveau de qualité de cette production hors norme, qui a fini par nous absorber malgré sa complexité et son exigence.

Vous l’avez compris, nous avons souffert sur Elden Ring, mais ses grandes qualités ludiques et esthétiques nous ont convaincus qu’il fallait s’accrocher pour aller le plus loin possible. Oui, nous sommes morts de nombreuses fois ; oui, nous avons parfois bloqué sur un boss pendant des heures avant de comprendre comment en venir à bout, mais nous en ressortons avec des images et souvenirs incroyables qui surpassent les moments de douleurs. Et ça, c’est la marque des grands jeux.

Elden Ring

FromSoftware – Bandai Namco

Aventure/RPG

Disponible sur PS4/PS5/Xbox One/Xbox Series et PC

Dernières nouvelles