On a testé Kirby et le monde oublié !

Il a beau fêter ses 30 ans cette année, Kirby pète toujours la forme et compte bien nous le prouver dans son aventure la plus ambitieuse depuis ses débuts sur Game Boy. Plus fraîche que jamais et toujours aussi gourmande, la boule rose la plus héroïque du jeu vidéo revient donc dans Kirby et le monde oublié, un jeu de plate-forme tout en 3D qui n’hésite pas à s’inspirer de l’Odyssey de son pote Mario.

Le post-apo mignon

Alors qu’il vivait sa petite vie tranquille sur la planète Pop, Kirby se fait aspirer dans un mystérieux vortex. Un portail qui le laissera seul, la tête dans le sable, tel un Robinson Crusoé rose bonbon après un naufrage… Alors qu’il progresse dans une forêt luxuriante, notre héros se rend vite compte qu’il se trouve dans un monde à l’abandon, où il ne reste que les vestiges d’une civilisation disparue depuis belle lurette. Très vite, il sera confronté à l’enlèvement des Waddle Dees, petites bestioles toutes mignonnes qui l’ont bien souvent aidé dans ses aventures. N’écoutant que son courage, et épaulé par Elfilin, une créature étrange qu’il sauvera au début de son périple, Kirby va redoubler d’efforts pour comprendre ce qu’il se passe et sauver ses nombreux amis, qui pourront ainsi reconstruire leur précieux village, qui nous sera bien utile à nous aussi.

Clairement destiné à un large public, le jeu nous propose deux modes de difficulté au lancement de son aventure. Le mode « brise » vous proposera une épopée plus simple, grâce à une barre de santé plus importante, contrairement au mode « ouragan », dit plus difficile, où vous gagnerez beaucoup moins de pièces d’étoiles, monnaie qui vous permettra entre autres d’augmenter vos capacités en progressant.

Alors attention, pas de méprise, le mode ouragan reste parfaitement accessible et il sera rare de vous retrouver en difficulté lors de votre voyage dans ce monde oublié, surtout si vous êtes un joueur ou une joueuse expérimenté(e). Pour avoir parcouru l’ensemble du jeu en compagnie d’une petite gameuse de sept ans – le jeu se fait intégralement en coopération –, nous vous confirmons que ce nouveau titre made in Nintendo est parfait pour le jeune public pas encore habitué à s’orienter dans un univers tout en 3 D.

En revanche, alors qu’il semblait s’ouvrir sur un monde ouvert d’après les différents trailers, il se montre beaucoup plus classique et linéaire que prévu. Construit comme un plateformer 3D à l’ancienne, structuré en différents stages thématisés, eux-mêmes découpés en niveaux, ce nouveau Kirby n’est donc pas le titre « bac à sable » qu’il semblait être au départ.

Le retour de bouffe-tout

Plus modeste qu’attendu dans sa conception, il n’en reste pas moins d’une redoutable efficacité quand il s’agit de nous embarquer dans son univers chatoyant. C’est le sourire aux lèvres que l’on progresse dans les différents niveaux proposés grâce au savoir-faire des équipes de HAL Laboratory, qui mettent leur talent et leur expérience au service d’un jeu accueillant, faisant ce qu’il faut pour que l’on s’amuse. Dans sa prise en main par exemple, il est rarement pris en défaut, grâce notamment à une gestion quasiment parfaite de la caméra, qui est un élément primordial dans ce type de production. Que ce soit dans les phases d’exploration ou les combats de boss, nous naviguons sans problème au point d’oublier que nous avons la possibilité d’utiliser le stick droit pour réajuster si besoin. C’est suffisamment rare dans les productions de ce genre pour être signalé.

Cette gestion parfaite de la caméra est un peu à l’image de ce que propose techniquement le jeu, aussi agréable à jouer qu’à regarder. Bien sûr, loin de nous l’idée de vous vendre cette mignonnerie comme un titre graphiquement éblouissant, mais il met clairement la simplicité à son avantage. Coloré comme un cupcake bien sucré, le voyage de Kirby est aussi rempli de créatures aux mimiques rigolotes qui se baladent dans des décors se voulant réalistes, mais bourrés de détails assez fun. S’il n’est pas rare dans les moments les plus chargés de subir des baisses de frame rate et de voir ici ou là quelques effets graphiques disgracieux, ce qui se joue devant nous reste vraiment honorable, surtout au vu de la profondeur de champ proposée. Signalons aussi que les différentes thématiques des niveaux (plage, montagne, parc d’attractions, etc.) ne brillent pas par leur originalité, mais ont le mérite de proposer un univers varié, et qu’il est possible de participer régulièrement à des épreuves bonus mettant en avant les différentes capacités de notre boule rose préférée.

Un diamant d’innocence?

Comme dans tous les épisodes de la saga, ce Kirby version postapocalyptique arc-en-ciel repose sur les fameux dons que notre personnage peut assimiler en avalant tout ce qui se trouve devant lui.

Si, comme d’habitude, il est possible de devenir franc-tireur pour flinguer ses ennemis ou de cracher du feu après en avoir ingurgité un qui était un peu trop chaud, il est également envisageable cette fois de se la jouer « transmorphisme » – à vos souhaits – en gobant des objets bien plus imposants. Voiture de course, échafaudage, cône de signalisation, distributeur de boissons, monte-charge, fontaine ou encore deltaplane, il n’y a plus de limite et il faudra en faire bon usage pour se sortir de certaines situations ou espérer terminer le jeu à 100 % en trouvant les nombreux secrets éparpillés dans les niveaux.

D’ailleurs, même si, comme nous vous l’avons fait remarquer, le jeu n’a rien d’un monde ouvert, il essaye quand même de vous pousser à la curiosité pour débloquer un maximum d’éléments pour le fameux village des Waddle Dees, afin d’ajouter des activités annexes. Une fois les différents paliers atteints en libérant vos amis, des lieux comme la boutique d’amélioration ou une buvette s’offriront à vous, ainsi que des minijeux sans prétention, situés autour de votre maison. Si rien n’est insurmontable pour parvenir à débloquer le tout, il faudra faire preuve de patience et de curiosité pour récupérer les trésors cachés par les décors.

Si l’on s’amuse à essayer de découvrir les nombreux parchemins nous permettant de faire évoluer nos différents pouvoirs ou à chercher à sauver le maximum de Waddle Dees, il faut aussi admettre que nous sommes rarement surpris par ce monde, qui a aussi oublié d’apporter un peu de neuf et de folie dans sa formule, peut-être un peu trop scolaire.

Quelques nouveautés sont les bienvenues, comme l’utilisation du mobilier urbain, mais notre bon Kirby reste bien trop conformiste pour un transmorphiste… C’est comme ça, il faut croire qu’il ne changera pas, le bougre ! Et il faut bien avouer que l’on a du mal à vraiment lui en vouloir, surtout quand on observe nos chérubins qui s’amusent comme des fous, nous rappelant que le jeu vidéo n’est pas qu’une histoire de challenge. Sur les 10 heures qu’il nous propose, il fait souvent mouche, à défaut de véritablement nous surprendre, et c’est avec la banane que vous en viendrez à bout.

S’il se montre bien trop facile pour les joueuses et joueurs qui roulent leur bosse depuis des lustres dans le monde des jeux de plate-forme, Kirby et le monde oublié est un jeu idéal pour les plus jeunes, ou pour celles et ceux qui veulent tout simplement passer quelques heures en bonne compagnie. Parfaitement jouable et mignon tout plein visuellement, malgré quelques accrocs techniques, c’est un modèle de finition. Si l’on regrette son manque de surprise et de challenge, il est difficile de résister au charme de son univers et des personnages qui s’y promènent. Mignon/10.

Les plus :

  • c’est choupi et ça fait du bien ;
  • une bande-son réussie ;
  • idéal pour les plus jeunes ;
  • aventure jouable en coop ;
  • une caméra exemplaire.

Les moins :

  • classique dans son approche ;
  • vraiment simple ;
  • quelques baisses de frame rate.

Kirby et le monde oublié

HAL Laboratory Nintendo

Disponible sur Nintendo Switch

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