Idir Boutrif : « Aller chercher cette qualification »

Il a rejoint le CS Fola Esch en janvier dernier. Depuis, Idir Boutrif est devenu champion et est devenu un joueur sur lequel Sebastien Grandjean compte. À quelques jours du match retour de tour préliminaire de Ligue des Champions, il fait le point avec nous sur le match aller, la saison passée, et les objectifs pour la suivante. Entretien.

La saison dernière, tu rejoins le Fola en janvier et termine champion en marquant 4 buts et en donnant deux passes décisives, le tout en étant blessé pendant 7 semaines. Quel bilan tires-tu de ta saison ?

Personnellement, c’est une année qui m’a fait grandir parce que c’était la première saison où j’étais pleinement avec un noyau senior. Avec Virton et mes clubs précédents, j’avais eu l’occasion de m’entraîner avec les pros, mais jamais de participer aux matchs officiels. C’était donc une première pour moi, qui m’a fait beaucoup progresser, et sur ce plan-là, évidemment que c’est une année importante pour moi. Ensuite, au niveau des résultats, le fait de venir et d’être champion directement, c’est que du bonus, et un réel plaisir d’avoir pu apporter ma pierre à l’édifice. C’est que du plaisir.

Tu es satisfait de ta saison sur le plan personnel ?

Franchement, oui. Je savais que j’arrivais dans une équipe qui tournait bien, avec des joueurs en place. Au-delà de cela, je suis un jeune joueur, donc par rapport au rendement que j’ai eu et comment j’ai su m’adapter rapidement au championnat, oui, je peux dire que je suis satisfait de ma demie saison.

Mardi soir, tu as joué 18 minutes pour ton premier match international avec le Fola. Que retenir de ce match ? La satisfaction d’être revenu à 2-2 ou la déception de ne pas l’avoir emporté ?

Dans un premier temps c’est plus la déception de ne pas avoir gagné à domicile. Cela nous tenait vraiment à coeur, et c’était l’objectif affiché. Après, il y a la satisfaction d’être revenu à 2-2, oui, mais on n’aurait pas du en arriver là. On a tout de montré qu’on avait un gros mental, et dans les matchs européens, tout est possible donc il faut en retirer le positif tout en se rappelant de nos erreurs pour ne pas les répéter la semaine prochaine.

Que faut-il améliorer pour réussir à aller chercher sa qualification en terres extérieures ?

Avec le coach on a fait un debriefing. Il nous a expliqué tous les problèmes qu’on a eu, en particulier dans l’animation offensive. On a aussi beaucoup de nouveaux joueurs, ce qui fait que les automatismes ne sont pas aussi présents que l’année passée. Mais dans la mentalité, on y était tous. On est confiants. On peut aller chercher cette qualification.

On imagine que les vacances ont été courtes. Est-ce que c’est difficile d’avoir une si petite trêve et de devoir jouer des échéances capitales si tôt ? Le manque de fraîcheur physique a t-il pu jouer dans le résultat final ?

Oui, cela a pu jouer, c’est certain. On a des joueurs qui viennent d’arriver. Certains étaient dans des divisions inférieures, et leur championnat avait été arrêté à cause du COVID. On s’est arrêté très peu de temps, donc oui, cela a pu être un facteur, mais on ne peut pas prendre cela comme une excuse. C’était sûrement la même situation pour l’adversaire, qui n’a pas dû avoir beaucoup de vacances non plus. On ne peut pas se cacher derrière ça.

Depuis ton arrivée au Fola, tu as fait tes vrais débuts dans une équipe senior. Qu’est-ce qui à ton avis t’a permis d’emmagasiner plus de temps de jeu ici ?

Dans un premier temps l’état d’esprit. Quand je suis arrivé au début, sans beaucoup jouer, je me suis toujours donné à 100% aux entraînements. Et même quand je discutais avec le coach il semblait satisfait de ce que j’apportais. Il m’a simplement demandé de la patience. Après c’est certain que les qualités sont aussi importantes. Quand l’entraîneur m’a donné ma chance en me faisant rentrer dix minutes, je marque directement. Et après ma blessure, dès ma première titularisation, j’ai encore réussi à mettre la balle au fond des filets contre Hostert, donc c’était très bon pour la confiance, et je lui rendais la sienne tout en montrant mes qualités. J’ai donné le maximum, mais comme tout le monde le sait, c’est le travail qui paye. Donc à mes yeux, c’était naturel d’être autant investi.

À vingt ans, tu es champion de BGL Ligue pour ta première saison dans ce club. Cela a été plus compliqué que prévu, avec une vraie peur de passer à côté à un moment. Qu’est-ce qui à tes yeux vous a permis d’aller chercher ce titre ?

C’est vrai qu’à un moment nous avions une grosse avance, et que la majorité des observateurs pensait que c’était plié. Puis on s’est fait peur en perdant trois matchs sur quatre. On a alors su tous se remettre en question, se dire les choses les yeux dans les yeux. On est retourné au charbon, en équipe. On a pris les rencontres les unes après les autres, sans se focaliser sur les résultats de nos concurrents. C’est comme cela qu’on y est arrivé. On savait que dans le jeu on était bon, mais il y a peut-être eu du relâchement à un moment. Mais on a su reprendre les choses en main et au final cela s’est bien terminé.

Quel est votre objectif pour la nouvelle saison de BGL Ligue ?

Les places européennes. Pour le titre, il faut voir au fil des matchs de la saison. Cela ne sert à rien de parler trop vite, on ne sait pas comment les choses vont se dérouler. Mais c’est certain que les places européennes sont notre objectif.

Considères-tu que jouer au Fola est une vitrine pour jouer plus tard dans d’autres ligues plus renommées ? L’objectif est-il de partir ailleurs ?

Cela dépendra de mes performances. On sait que le championnat du Luxembourg se développe en ce moment. Pas mal de joueurs ont réussi à rejoindre des championnats plus huppés en se démarquant notamment en Coupe d’Europe. Donc bien sûr que j’ai pour objectif d’aller le plus haut possible et jouer au sein d’une compétition totalement professionnelle. Quand ? Je ne sais pas. Cela peut être la saison prochaine comme dans deux, trois ans… Je ne me fais pas d’objectif précis. Il faut tout aborder au jour le jour et essayer de s’améliorer constamment.

Dans quelle position te sens-tu le plus à l’aise : sur les ailes, ou en tant qu’attaquant central ?

De base, je suis un pur 9. Mais j’ai déjà joué sur les ailes étant plus jeune, donc cela ne me dérange pas forcément. Ajouté à cela, notre système de jeu consiste à ce que nos ailiers soient assez libres, et proposent énormément de permutations y compris avec le buteur. Le coach nous laisse énormément de libertés là-dessus. J’ai évolué aux trois postes et ça m’allait bien.

Entretien réalisé par Valentina Claverie

Dernières nouvelles