Il y a 80 ans, l’attaque de Pearl Harbor précipitait l’entrée en guerre des Etats-Unis

Le 7 décembre 1941, l’Empire du Japon procédait à une attaque surprise visant la base américaine de Pearl Harbor à Hawaï, ce qui provoqua l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde guerre mondiale. 

Dans la mémoire collective américaine, la date du 7 décembre 1941 reste solidement ancrée, tout comme le discours radiophonique du président Roosevelt au lendemain de l’attaque surprise japonaise: « Hier, 7 décembre 1941 — une date qui restera à jamais marquée dans l’Histoire comme un jour d’infamie — les États-Unis d’Amérique ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l’empire du Japon. Les États-Unis étaient en paix avec le Japon et étaient même, à la demande de ce pays, en pourparlers avec son gouvernement et son empereur sur les conditions du maintien de la paix dans le Pacifique ».

Car en effet, l’Oncle Sam était bien loin de se douter du plan machiavélique que concoctait les forces aéronavales japonaises. Une attaque rapide, planifiée parfaitement, et exécutée au petit matin alors que Pearl Harbor se réveille lentement. Le bilan des pertes infligées aux Américains par les Japonais menés par les amiraux Yamamoto et Nagumo, sera très lourd: 2403 morts, 1178 blessés, et la flotte du Pacifique de l’US Navy quasiment anéantie. Les cuirassés USS Arizona et l’USS Oklahoma sont coulés, six autres sont fortement endommagés et cinq bâtiments supplémentaires sont hors services, tandis que 188 avions sont détruits. 

Un succès relatif

Si les historiens s’accordent de nos jours pour qualifier l’attaque japonaise de Pearl Harbor comme une réussite sur le plan tactique, elle le fut moins sur le plan stratégique. En effet, l’armada japonaise n’est pas parvenue à couler le moindre porte-avions américain, des bâtiments de guerre que l’on verra par la suite être d’une importance décisive lors de la guerre du Pacifique. De plus les navires coulés étaient d’ancienne génération, et la base hawaïenne de Pearl Harbor resta opérationnelle (port, pistes, réservoirs de carburants…). Ce qui fit dire à l’amiral Yamamoto en charge de l’attaque: « Je crains que tout ce que nous avons réussi à faire est de réveiller un géant endormi et de le remplir d’une terrible résolution »

Le haut gradé japonais ne croyait pas si bien dire, car il sera abattu au-dessus des îles Salomon par un escadron de l’US Air Force en avril 1943, après la batailla de Guadalcanal. Après l’attaque de Pearl Harbor, le Congrès américain déclare officiellement la guerre à l’Empire du Japon, et la Seconde guerre « mondiale » prend alors encore plus son sens. Dans la foulée, le Royaume-Uni déclare lui aussi la guerre au Japon. 

Le sentiment anti-japonais exacerbé aux USA

Les mois qui suivirent l’entrée en guerre des Etats-Unis furent également le théâtre de la poussée d’un sentiment anti-japonais aux Etats-Unis, avec la création de camps d’internement principalement dans l’ouest du pays ou furent regroupés 110 000 japonais et citoyens américains d’origine japonaise, par peur de l’espionnage ou du sabotage. Ce n’est qu’en 1988 que le Congrès présenta ses excuses et indemnisa les victimes qui étaient encore vivantes. 

Tournant dans la guerre mondiale, Pearl Harbor fut la première attaque menée sur le sol américain par une force étrangère depuis la guerre anglo-américaine de 1812. C’est également une des raisons pour laquelle les attentats du 11 septembre 2001 ont été comparé à l’époque à ce fameux 7 décembre 1941. Autre point commun entre les deux événements, les théories du complot qui en ont découlé. Une thèse apparue dans les années 50 et portée par d’anciens officiers de la marine américaine a même mis en cause le président Roosevelt, coupable selon eux d’avoir été au courant des attaques et de les avoir laissé se perpétrer pour convaincre l’opinion américaine de la nécessité d’entrer en guerre, mais rien n’a jamais permis de confirmer la véracité de cette théorie. 

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