Koray Ozcan : « Continuer sur cette belle lancée »

Gardien de la meilleure défense du championnat, Koray Ozcan a été déterminant dans la belle troisième place de l’UNA Strassen à mi-saison. Alors que la saison reprend dans deux semaines, le portier fait le point, et se confie sur la deuxième partie de championnat à venir.

Comment se passe cette trêve jusqu’à présent ?

Pour le moment, ça se passe bien. On a eu quelques départs qu’il a fallu accepter, comme ceux de Leandro Souza, Kevin Lourenco et Benjamin Schmidt. Et il faut aussi s’habituer à des conditions difficiles avec le froid et la neige, mais on conserve toujours le même état d’esprit, avec cette envie de faire quelque chose cette année.

Précisément, ces départs, est-ce qu’ils t’inquiètent pour la compétitivité du groupe ?

Sur le plan de la compétivité, non, mais sur le plan humain, oui. Le coach n’a pas fait beaucoup appel à eux cette année, et ils n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu. Mais ce sont des joueurs qui étaient très importants dans le vestiaire, et cela créera forcément un manque. Maintenant, c’est le monde du football : il y a des départs, des arrivées, et c’est à nous de faire face à ça.

A quel point l'instauration du 2G+ dans le monde du football a t-il pu gêner l’effectif ?

Le foot fait partie de la societé. Nous ne faisons pas partie d’un cas isolé ou unique. Si les autres doivent le faire, on doit aussi. Je ne m’oppose pas à ça : si on me demande de le faire, je le fais.  Personellement, le vaccin m’a bien calmé, et je n’étais pas très bien pendant une ou deux semaines, ce qui a pu perturber ma préparation. Mais aujourd'hui, tout va bien.

Et sur les autres membres du groupe, la décision a t-elle été acceptée ?

Beaucoup d’entre nous, et moi le premier, avons tenu aussi longtemps que possible, jusqu’à l’obligation du vaccin. C’est sûr que certains n’ont pas nécésairement été contents, mais ils se sont faits à l’idée, et ont réalisé qu’il y avait énormément à perdre si ils ne le faisaient pas. À l’heure actuelle, je ne vois pas vraiment de problèmes.

Sur le plan des arrivées, vous avez vécu un mercato très calme de votre côté. En fin de saison passée, on avait pu voir quelques signes de fatigue. Penses-tu que le groupe soit suffisamment armé pour aller au bout de la saison ?

Avant la première partie de saison, lorsque les gens pensaient aux équipes qui pourraient être sur le podium, jamais quelqu’un n’aurait proposé Strassen. Cela montre déjà les capacités de ce groupe. Sur le plan physique, je ne suis pas dans la tête de mes coéquipiers, donc je ne peux pas parler pour eux, mais l’état d’esprit de tous et chacun m’impressionne. Je suis certain qu’avec cette même envie, ce même désir de faire quelque chose de bien, le mental pourra prendre le dessus sur le physique. Tout le monde se rend compte qu’on a le potentiel pour faire une grande saison, et la détermination de chacun devrait permettre de contrecarrer les moindres déficits physiques hypothétiques durant cette seconde partie de saison. SI on gagne les trois-quatre premiers matchs, la fatigue physique passera derrière l’envie de gagner.

Précisément, vous êtes aujourd’hui troisième du championnat, et ce à la trêve, ce qui exclue la théorie d’un feu de paille. Maintenant qu’à mi-chemin, vous êtes si bien placés, quel est l’objectif pour cette deuxième partie de saison ?

Garder la solidité défensive avant tout, qui nous a permis de remporter de nombreux matchs. Et ensuite, gagner des matchs, tout simplement. Il faudra essayer d’éviter de refaire certaines erreurs qui ont pu nous coûter des points lors de la phase aller. Si on arrive à faire tout ça, on pourra grapiller et continuer à faire trembler les grandes équipes du championnat.

Mais ne pas terminer européen, cela serait une déception ?

Cela dépend de comment se déroule la saison. Si on termine à un ou deux points de l’Europe, évidemment, on sera déçu. Faire tant de matchs pour échouer si proche d’une belle récompense, cela serait douloureux. Mais il faut rappeler que ce n’était pas l’objectif du club. L’Europe viendra avec les résultats, tout simplement. Evidemment qu’aujourd’hui, c’est quelque chose que je veux. Mais on ne va pas non plus monter la sauce. On va prendre les matchs les uns après les autres, et on verra en fin de saison.

La reprise va commencer pour vous avec plusieurs matchs qu’on peut juger abordables. À quel point ces rencontres vont-elles conditionner selon toi cette 2e partie de saison ?

Tout va rentrer en compte. La qualité des terrains, les conditions météorologiques et sanitaires : tout va avoir un rôle. On va jouer Mondorf, Etzella, des équipes dans le dur et qui ont besoin de points. Pour être passé par Mondorf, je sais très bien que les rencontres là-bas sont toujours très compliquées, en particulier en février. Mais nous avons les qualités pour réussir de belles choses. Si l’attaque continue d’être aussi efficace, et si la défense continue d’être aussi solide, on peut continuer sur cette belle lancée. Et nous avons aussi le coach qui devrait grandement nous aider. Il sera là pour nous booster, et nous aider. Mais énormément de facteurs vont rentrer en compte… Le football, c’est de la tactique, du talent, mais aussi de la chance.

Vous avez la meilleure défense du championnat, et tu as été particulièrement déterminant dans cette excellente solidité jusque maintenant, avec beaucoup d’arrêts déterminants. Alors que c’était ta première saison à l'UNA Strassen, as-tu ressenti une forme de pression ou pas du tout ?

Honnêtement, pas vraiment. Il ya toujours une forme de pression quand on rejoint un nouveau club, et lorsqu’on sait qu’on doit prouver. Mais j’ai eu la chance d’avoir un entraîneur de gardiens, Emmanuel Andrien, qui m’aide à tout gérer. Que cela soit dans la préparation mentale ou les séances d’entraînements, il m’offre beaucoup. Je suis fier de ce que je fais, et j’espère continuer jusqu’à la fin de saison. Les gardiens ne sont pas dans la lumière, ils sont dans l’ombre, c’est inhérent à ce poste, et c’est à nous de faire notre boulot. Il faut savoir être concentré de la première à la 90e minute, et être décisif.

Evidemment, le talent est essentiel pour un gardien, comme pour tout poste, mais à quel point estimes-tu que la confiance est déterminante ?

Elle est importante, oui, mais elle ne se nourrit pas que par moi. C’est tout le groupe qui joue un rôle là-dedans. Quand toute l’équipe gagne, que tu vois le sourire des autres, la confiance de chacun s’élever, c’est forcément contagieux. Tu as alors envie de bien faire, et être au niveau du reste de l’équipe. Il y a un vrai effet boule de neiges. Si le groupe tourne bien, alors je serais impeccable. Et ça devient plus compliqué si l’effectif est dans le dur. Ce qui est important, c’est de se rappeler que mes performances servent à l’équipe. Donc tous les jours, je me bats contre moi-même pour être encore meilleur, et répondre aux attentes.

Forcément, avec de si bonnes performances, on commence à parler de toi. De ton côté, tu te vois rester longtemps à Strassen ?

C’est trop tôt pour parler de ça, ça fait six mois que je suis ici (rires) ! J’ai signé un contrat de deux ans ici. Dans ma tête, pour l’instant, l’idée est de faire les deux ans. Est-ce que je suis sollicité ? Je ne sais pas, on a des gens qui travaillent pour ça. Mais avec tout ce que Strassen m’a offert, la chance qu’ils m’ont donnée, j’ai forcément envie de leur rendre. J’ai envie de faire quelque chose de très grand ici, et l’Europe serait exactement ça. Et pour ce qui est de la suite… On verra bien.

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