La menace de la Chine de « punir » les athlètes olympiques pour leur liberté d’expression « très préoccupante ».

Les restrictions potentielles sur le discours des athlètes aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin sont « très préoccupantes ». Une déclaration du ministre australien des Sports, Richard Colbeck, après que la Chine a mis en garde contre une « punition » pour les commentaires politiques lors des Jeux du mois prochain.

Colbeck a déclaré que le gouvernement australien s’opposait à l’avis de la Chine et maintenait que les athlètes avaient le droit de s’exprimer librement sur la scène olympique.

« Le CIO a clairement indiqué que tous les athlètes ont le droit d’avoir des opinions politiques. Ceci implique la liberté de les exprimer par le biais des médias sociaux ou interviews », a déclaré Colbeck.

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Yang Shu, directeur adjoint des relations internationales du comité d’organisation de Pékin, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse que des « départements dédiés » enquêteraient sur les commentaires des athlètes lors des Jeux. « Toute expression conforme à l’esprit olympique, j’en suis sûr, sera protégée », a déclaré Yang. « Tout comportement ou discours contraire à l’esprit olympique, en particulier au règlement chinois, est passible de sanctions. »

Yang a ajouté que la « politisation du sport » était combattue par la Charte olympique.

L’Australie se joindra aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada dans un boycott diplomatique des Jeux de Pékin. Le Premier ministre, Scott Morrison, a déclaré en décembre que la décision du gouvernement fédéral « défendait les intérêts de l’Australie ».

Des groupes de défense des droits de l’homme avaient mis en garde les athlètes contre les commentaires concernant le bilan de la Chine en matière de droits de l’homme ou le traitement des musulmans ouïghours aux Jeux de Pékin. Human Rights Watch a également fait part de ses inquiétudes concernant les mesures « d’État de surveillance orwellienne. Des inquiétudes existent concernant une application téléphonique que les autorités chinoises ont demandé aux spectateurs, athlètes et fans d’utiliser.

Silence sur le génocide des Ouïghours ?

Les comités olympiques de plusieurs pays, ont mis en garde les athlètes sur la sécurité de leurs appareils mobiles. Les athlètes britanniques ont été encouragés à ne pas apporter leurs téléphones personnels et se sont vu proposer des remplacements.

La charte du Comité international olympique stipule qu' »aucune sorte de manifestation ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée sur les sites, lieux ou autres zones olympiques ». Cependant, une exception a été ajoutée à cette règle l’année dernière avant les Jeux olympiques de Tokyo. Les athlètes ont la « possibilité d’exprimer leur point de vue » lors d’entretiens sur le terrain ou les réseaux sociaux.

Ce changement de règle a également noté que les athlètes « sont censés respecter les lois applicables et les valeurs olympiques ».

Les commentaires de Colbeck interviennent quelques jours après des déclarations polémiques de John Coates, vice-président du CIO. Dans une interview aux médias d’État chinois, Coates a salué les préparatifs « incroyables » et « merveilleux » de Pékin.

« J’ai une très haute estime pour les Chinois et leur capacité à organiser des Jeux olympiques », a déclaré Coates.

« J’étais le chef de mission de l’équipe australienne pour les Jeux olympiques de 2008, qui ont été un grand succès. Je m’attends à ce que les Jeux olympiques d’hiver de Pékin soient un succès similaire. »

Levée de boucliers des groupes de défense des droits de l’homme

Coates a été exhorté par des groupes de défense des droits de l’homme et le sénateur fédéral Rex Patrick à soulever des préoccupations humanitaires auprès des autorités chinoises, notamment la détention par la Chine des Australiens Yang Hengjun et Cheng Lei. Mais dans un discours prononcé devant le National Press Club en octobre 2021, Coates a déclaré que les responsables olympiques n’avaient « pas la possibilité d’entrer dans un pays et de leur dire quoi faire ».

« Le CIO veille à ce qu’il n’y ait pas de violations des droits de l’homme », a aussi déclaré Coates. « Nous ne sommes pas un gouvernement mondial. Nous devons respecter la souveraineté des pays qui accueillent les Jeux. Les situations auxquelles vous avez fait référence, les situations humanitaires en Chine, ne sont pas de notre ressort. »

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