La Suisse a rompu son statut de neutralité historique pour sanctionner la Russie suite à son invasion de l’Ukraine.

Dans une déclaration faite lundi, le Conseil fédéral suisse a indiqué qu’il adopterait des sanctions contre la Russie avec effet immédiat.

Ces mesures, a-t-il précisé, seraient conformes à celles de l’Union européenne, dont la Suisse n’est pas membre.

Le train de sanctions vise diverses entreprises et personnes de nationalité russe et prévoit le gel des avoirs personnels du président Vladimir Poutine, du premier ministre Mikhail Mishustin et du ministre des affaires étrangères Sergey Lavrov.

Le Conseil a déclaré qu’il fermerait également son espace aérien à tous les vols en provenance de Russie et à « tous les mouvements d’aéronefs portant des marques russes ». Aussi, il a confié qu’il interdirait l’entrée en Suisse aux personnes proches de M. Poutine et enverrait des secours en Pologne pour aider à l’installation des réfugiés ukrainiens.

« La Suisse réaffirme sa solidarité avec l’Ukraine et son peuple », précise le communiqué.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont imposé des sanctions aux entreprises et aux particuliers russes après que Poutine a ordonné l’envoi de troupes en Ukraine le 24 février dernier.

Dimanche, Poutine a mis les forces de dissuasion nucléaire de la Russie en état d’alerte, déclarant qu’il s’agissait d’une réponse aux « sanctions illégitimes de l’Occident ».

L’invasion de l’Ukraine par la Russie – le plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale – a incité de nombreux pays occidentaux, historiquement neutres, à imposer des sanctions ou à envoyer des armes.

La Suède a déclaré dimanche qu’elle envoyait une aide militaire, notamment des armes antichars, à l’Ukraine, rompant ainsi avec sa tradition vieille de plusieurs décennies de ne pas envoyer d’armes aux pays en conflit armé. La dernière fois que la Suède l’a fait, c’était en 1939, lorsque l’Union soviétique a envahi la Finlande, a déclaré le Premier ministre Magdalena Andersson aux journalistes.

Dimanche également, l’Union Européenne a annoncé son intention d’acheter et de livrer des armes à l’Ukraine. Une première.