Le Luxembourg brille t-il de plus en plus sur la scène internationale ?

Alors que la réponse nous paraissait évidente, à bien y réfléchir, et à bien analyser, nous n’étions plus si sûrs du constat. Alors qu’on parle régulièrement d’une progression globale du sport Luxembourgeois à l’échelle internationale, est-ce réellement le cas, ou certaines disciplines ne prennent-elles pas un peu trop de lumière ?

Le 11 juin dernier, le Luxembourg recevait la Turquie, dans un match capital de la Ligue des Nations. Malgré les propos d’un Luc Holtz qui ne cessait de rappeler le niveau d’écart entre les deux équipes, les chuchotements étaient de sortie. Et si ? Et si les Roud Léiwen réussissaient à battre leur adversaire ? Une excitation particulièrement surprenante, qui révèlent du changement de statut de la sélection. 

Une véritable progression qui montre réellement tout le chemin parcouru par notre petit pays, qui, il convient de le rappeler, est arrivé dans le marché du sport avec des décennies de retard sur ses confrères anglais, français ou allemands. Ce n’est en effet vraiment qu’à la fin du XIXe siècle que la pratique sportive est devenu « commune » au sein du Grand-Duché. Un travail de longue haleine donc, fait de défaites, humiliations, mais enseignements, et qui aboutit aujourd’hui à une sélection qui, de son propre aveu, regarde dorénavant ses adversaires droits dans les yeux. Une évolution tout aussi constatée au sein d’autres disciplines collectives, telles que le basket, le handball ou encore le volleyball. Le Luxembourg n’est plus, depuis de longues années, un sparring partner. Une nouvelle identité qui à commencer à se définir à l’orée des années 2000, tant dans le sport de sélection que de club. Le VC Strassen ou le F91 Dudelange ont là aussi chacun réussi de précieux exploits qui ont permis de faire comprendre aux autres pays que jouer une équipe du Grand-Duché n’était plus une sinécure.

Cette élévation de statut de la part de certains des sports les plus médiatisés au Luxembourg a contribué à donner la sensation que les résultats globaux étaient en nette progression. Et dans un sens, cela est vrai. Le Luxembourg ne réside plus nécessairement dans les bas-fonds du classement comme cela a pu être le cas dans les décennies antérieures. Mais les capacités à trôner tout en haut de la montagne demeure, fort logiquement et sans critique – rares.

En sport individuels, quelles sont véritablement les grandes performances marquantes de ces dix dernières années ? On pense évidemment à Gilles Muller, qui, il y a cinq ans, avait offert une prestation absolument homérique, ponctuée d’une victoire, en cinq sets, face à Rafael Nadal. Raquette toujours, Ni Xia Lian et Sarah de Nutte sont depuis un an sur un nuage, allant jusqu’à trôner en tête du classement européen et tutoyer le sommet du classement mondial. Et Bob Jungels, en 2018, réussit à remporter la classique Liège-Bastogne-Liège. On mentionnera évidemment Jenny Warling, qui depuis, 2015, enchaîne les médailles dans diverses compétitions, avec en point d’orgue, celle d’or en 2019 lors des championnats d’Europe, ainsi que Dylan Pereira, de plus en plus impressionnant.

Pour autant, peut-on parler de véritables progressions en termes de résultats ? Dur à dire. Dès 1909, Francois Faber devient le premier Luxembourgeois à remporter le Tour de France. Il est également le premier étranger à le gagner. Mais assurément pas le dernier Luxembourgeois. Nicolas Frantz, par deux fois, en 1927 et 1928… Charly Gaul, lui vainqueur en 1958. Et évidemment Andy Schleck, qui réussira cet exploit en 2010.

Mais le cyclisme n’aura pas été la seule discipline à offrir des moments de gloire à nos athlètes luxembourgeois. Aux Jeux Olympiques, Joseph Alzin en 1920, l’inoubliable Josy Barthel en 1952, et Girardelli, par deux fois en 1992, ont permis à notre petite nation de briller au sein de la compétition la plus prestigieuse au monde. On pense évidemment à d’autres sportifs et sportives tels que Nicolas Koob, vainqueur des 24 heures du Mans en 1970, ou encore Claudine Schaul, lauréate du tournoi de Strasbourg en 2004, grâce à une victoire contre Lindsay Davenport. Sa compatriote Anne Kremer, elle, sera la première joueuse Luxembourgeoise à atteindre le top 20 du classement WTA. Mais aussi certains noms moins connus, tels que Romain Wolff, champion d’Europe de la Montagne en 1979 au volant de sa Ford Escort 2000 RS. Et, plus récémment, Jeannot Peters, champion d’Europe d’Autocross en 1996. De nombreux succès éclatants au fil des décennies qui, s’ils ne réduisent en rien les coups d’éclats de nos athlètes aujourd’hui, montrent que le Luxembourg a toujours su réussir à se dépasser et rivaliser avec les plus grandes nations mondiales, si ce n’est par à-coups.

La vision du sport d’élite, où la recherche de titre est constante, a évolué dans son entièreté. De l’alimentation au travail mental, d’un staff conséquent à un exercice de communication, tout est aujourd’hui encadré. Dans ce contexte, il devient logiquement plus difficile à un petit pays comme le Luxembourg, qui, malgré des infrastructures de haut niveau, de réussir à rivaliser sur tous les domaines qui permettent à un athlète d’atteindre le maximum de potentiel. À cela, il convient d’ajouter la possibilité de départ tôt à l’étranger, et bien entendu, la bi-nationalité. Tant de facteurs qui, imbriqués ensemble, éclairent sur les difficultés de pouvoir rivaliser avec des nations aux moyens et populations infiniment supérieurs. Ce qui n’empêche pas de constater qu’en ce sens, la progression du sport luxembourgeoise est, sur le plan collectif, une évidence, mais moins brillante dans les disciplines individuelles.

Les résultats marquants du sport Luxembourgeois :

1909 : François Faber premier Luxembourgeois à remporter le Tour de France

1914 : Première victoire de la sélection de football, 5-4 contre la France

1920 : Joseph Alzin premier médaillé olympique pour le Luxembourg avec une médaille d’argent aux JO d’Anvers en haltérophilie

1933 : Création de la Fédération de Basket-Ball

1936 : Plus large défaite de l’histoire de l’équipe de football (0-9 contre l’Allemagne)

1952 : Josy Barthel premier et seul médaillé d’or Luxembourgeois

1959 : La Jeunesse Esch affronte le Real Madrid : score final : 2 – 12

1969 : Formation d’une équipe nationale féminine de Basket-Ball

1970 : Nicolas Koob remporte les 24 heures du Mans

1973-1987 : La Jeunesse Esch est l’équipe qui détient le record de 16 défaites consécutives de Coupe des Clubs Champions Européens

1992 : Marc Girardelli double médaillé olympique à Albertville

2010 : Andy Schleck remporte le Tour de France

2011 : Le Volley-club Strassen crée l’exploit en éliminant les professionnels de Modene en Challenge Cup !

2017 : Gilles Muller élimine Rafael Nadal à Wimbledon, en 8e de finale après 04h48 de jeu !

2018 : Le F91 Dudelange, première équipe luxembourgeoise à se qualifier pour une phase finale de compétition européenne !

2019 : Jenny Warling emporte les Championnats d’Europe de Karaté

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