L’échec européen

Alors que la sélection nationale joue très gros ce mercredi 1er septembre et peut se permettre de rêver à une lutte pour la place de barragiste, sur l’échelon domestique, la campagne européenne s’est – sauf surprise majeure* – achevée sur un fiasco. Malgré quatre clubs engagées, les pensionnaires de BGL Ligue ne participeront pas, pour la seconde année consécutive à une phase finale de compétitions continentales. Un échec inquiétant, tant sur le niveau global du championnat que sur les possibilités de développement.

Un zéro pointé qui fait tâche

Irlande, Islande, Slovénie, Gibraltar et Kazakhstan : tous ces pays, peu connus pour leur grande réussite sur le plan footballistique détiennent un point commun : ils ont en leur sein des clubs qui ont achevé les campagnes européennes cette saison des équipes de BGL Ligue. Un constat guère reluisant pour les pensionnaires de cette dernière, incapables d’atteindre les poules des trois compétitions continentales en activité.

Bien sûr, il n’est pas compliqué de trouver un grand nombre d’excuses pour justifier ce parcours peu glorieux. Le Racing affrontait une équipe Islandaise en plein milieu de son championnat et donc bien plus affûtée physiquement. Le Swift, avec énormément de changements dans son effectif ainsi qu’un nouvel entraîneur n’était surement pas encore prêt à affronter un adversaire d’une certaine envergure tout en apposant des nouveaux principes de jeu. Et le Fola, passé la claque inaugurale face aux Red Imps de Gibraltar a réussi un joli parcours en Conference League avant de finir par tomber contre tout simplement plus fort, en la personne de Kairat Almaty. Seul le F91, qui avait continué avec semblablement le même effectif que l’an passé et paraissait jouer un adversaire à sa portée ne trouve pas facilement d’explications à sa sortie de route. Mais quand bien même les justifications sont présentes, le constat lui, demeure implacable. Le Luxembourg, encore une fois, est absent des rencontres européennes de septembre. Il n’y aura pas d’excitation le jeudi à l’idée de se mesurer à des adversaires d’autres pays. 

Manque de soutien, ambition… et moyen

Les raisons derrière ce zéro pointé ne se trouveraient-elle pas ailleurs ? Loin de nous l’idée de transformer une théorie en vérité générale, mais ne manque t-on pas au pays d’une certaine forme d’ambition ? N’est-il pas temps d’affronter ces rencontres non pas dans une position de potentiel exploit, mais bien de véritable 50/50 ? L’amélioration ne commencerait t-elle pas par une ambition plus élevée en termes d’objectifs ? 

Ce n’est pas faire injure aux récents bourreaux des clubs luxembourgeois que de dire que ce ne sont pas des foudres de guerre. Leur niveau modeste n’est-il pas surévalué au pays ? À force de ne pas vouloir paraître prétentieux, les équipes de BGL Ligue auraient-elles fait une croix sur l’ambition ? Car c’est sûrement seulement de cette manière que le Grand-Duché saura grimper au sommet de montagnes paraissant inaccessibles.

La création de la Conference League était censé apporter des rencontres plus abordables pour les pays les plus modestes. Pourtant, l’état d’esprit est resté résolument le même, comme si, quel que soit le cas de figure, un club luxembourgeois devait nécessairement assumer le statut d’outsider. Et le bilan devient dès lors particulièrement inquiétant : si, avec la création d’une nouvelle coupe européenne, ni le Fola, Dudelange, le Swift ou le Racing sont capables d’accéder aux poules, comment réussira t-on à grimper à l’échelon continental ?

L’argument des moyens financiers est aussi souvent mis en avant. Et en soi, il est tout sauf faux. Factuellement, les équipes luxembourgeoises disposent de moins de moyens que l’immense majorité des adversaires affrontés. Mais, c’est de notre avis que le seul moyen de véritablement progresser dans ce sens est de trouver cette forme de dépassement de soi pour atteindre les poules, où l’argent engrangé peut réellement changer la vie de certains clubs ici. Une qualification du Fola en phase de groupe aurait pu aboutir peu ou prou à des gains de plusieurs millions d’euros, soit bien plus que le budget total du club. Les dotations de la Conference League, au vu des budgets moyens ici en BGL Ligue sont des cadeaux du ciel. Reste donc, à se faire violence pour aller les chercher. Au risque sinon, de terminer au purgatoire.

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