Des portes papillon, un arrière trapu, une carrosserie en acier inoxydable… Qui n’a jamais rêvé de voyager dans le temps à 88 Miles/h à bord de la mythique DeLorean DMC-12 et de son convecteur temporel ?
Lorsque Retour vers le futur voit le jour au cinéma, en 1985, la production de la DeLorean DMC-12 est déjà stoppée depuis quelques années. Il faut dire que cette voiture à l’archétype futuriste pourtant vite démodé avait connu un terrible flop commercial. Les premiers couacs avaient d’ailleurs commencé avant même que la voiture soit mise sur le marché. L’entrée en production, qui devait démarrer en 1979, a finalement été retardée de deux ans pour des problèmes de mise au point, et les ouvriers recrutés manquaient pour la plupart d’expérience dans le milieu. Comme on pouvait s’y attendre, les critiques qui suivent la sortie de la DMC-12 (« 12 » pour 12 000 dollars, le prix de vente initial de cette voiture) sont loin d’être dithyrambiques : trop chère, pas assez performante ni assez fiable. Bref, le succès attendu n’est finalement pas au rendez-vous, les ventes ne décollent pas et la DeLorean voit sa production s’arrêter à… 9 000 modèles. Le constructeur, la DeLorean Motor Company voit déjà rouge et accuse une dette abyssale de 175 millions de dollars. Un échec cuisant additionné aux problèmes de son fondateur, John Zachary DeLorean, piégé par le FBI en octobre 1982 pour avoir tenté de vendre près de 100 kilos de cocaïne (pour 24 millions de dollars) afin de remettre son entreprise sur les bon rails. Hélas, la société dépose définitivement le bilan et la DeLorean DMC-12 n’est désormais plus que de l’histoire ancienne.
Robert Zemeckis relance la machine
Du moins, elle ne devient pas tout à fait de l’histoire ancienne. Car en 1985, Robert Zemeckis, réalisateur d’un certain Retour vers le futur, va choisir la DMC-12 pour en faire l’une des vedettes de son film. « On a tout d’abord imaginé que la machine était un caisson, un vieux frigo qu’on avait trafiqué. Mais il est rapidement devenu évident qu’une machine à voyager dans le temps devait être un véhicule »explique le réalisateur.« Un véhicule à chenilles, comme un tank. En effet, si l’on voyage dans des époques sans rues pavées, il faut bien pouvoir circuler. On a décidé d’utiliser une DeLorean à cause de la blague qu’on avait dans le film. Lorsque la machine arrive dans le passé, les habitants de la ferme pensent que c’est un vaisseau spatial. La voiture a des portières en papillon, ça ressemble vraiment à un engin futuriste venu de l’espace ». Et d’ajouter :« On n’avait pas prévu cette histoire de cocaïne ni qu’elle deviendrait aussi tristement célèbre. John DeLorean nous a écrit une lettre exprimant son admiration pour le film peu de temps après sa sortie, nous remerciant de perpétuer son rêve et proposant d’embaucher comme concepteurs tous ceux qui avaient travaillé sur la voiture du film au sein de son équipe de design ». On peut légitimement se dire que si le film avait été sorti cinq ans plus tôt, le destin tragique de la DeLorean DMC-12 et de la DMC toute entière aurait été tout autre.
Un destin qui pourrait bientôt changer puisque DeLorean Motor Company a récemment annoncé le retour d’une DeLorean, mais cette fois-ci en électrique !
