L’Euro 2024 avec le Luxembourg ?

En 2024 aura lieu la 17e édition du championnat d’Europe des Nations. Une compétition qui se déroulera dans le pays voisin de l’Allemagne et qui revêtira le même format qu’en 2016 et 2020, avec vingt-quatre équipes participants. Dans cet ensemble d’équipes, est-il possible d’imaginer le Luxembourg présent ? Si la tâche parait compliquée, certains signes nous font croire que la qualification est envisageable. Décryptage des raisons qui nous poussent à l’optimisme.

Des poules plus accessibles qu’auparavant

Jusqu’en 2016, il paraissait compliqué, voire impossible d’imaginer de petites nations telles que le Luxembourg participer à une compétition aussi prestigieuse que le Championnat d’Europe des Nations. Une situation difficile qui a changé avec l’augmentation du nombre de participants. En élargissant le total d’équipes qualifiées à 24 au lieu de 16 auparavant, l’UEFA a permis à de nombreuses nations de pouvoir revendiquer une place dans le tournoi.
On a ainsi pu voir, lors de ces quatre dernières années quelques petits nouveaux débarquer dans les phases de poules. C’est le cas de l’Islande ou du Pays de Galles, auteurs de forts jolis parcours lors de l’Euro 2016 en France, ou encore de la Macédoine du Nord ou de la Finlande pour cette édition 2020. Des pays modestes qui permettent au Luxembourg de croire en ses chances d’accéder à cet échelon supérieur. Tant par la taille (l’Islande ne compte que 350 000 habitants, soit presque deux fois moins que le Grand-Duché) que par la compétitivité (la Macédoine du Nord n’étant pas réputée, tant au niveau domestique qu’international pour son haut niveau de football…), l’équipe nationale peut légitimement revendiquer de rivaliser avec certaines autres nations qualifiées. Car l’augmentation d’équipes participantes à la phase finale signifie aussi des poules moins relevées. Alors qu’auparavant, il n’était pas rare de tomber dans un groupe composé d’au moins deux équipes jugées intouchables, la possibilité aujourd’hui
est réelle d’être opposé à seulement un adversaire appartenant au gratin mondial et de devoir affronter d’autres équipes plus accessibles dans la lutte pour la deuxième place qualificative. Enfin, et il est bon de le rappeler, finir sur la troisième marche du classement peut aussi ouvrir la voie à des barrages via la Ligue des Nations. Une double confrontation évidemment compliquée, mais comme tout amateur de football sait, tout peut arriver en 180 minutes.

Une amélioration notable de l’équipe nationale

À l’image de ces débuts de qualifications pour la Coupe du Monde 2022, le constat semble limpide : le Luxembourg progresse. Sous l’égide de Luc Holtz, les Lions Rouges n’ont fait que confirmer les améliorations entrevues lors des dix dernières années. Et, au niveau de jeu de plus en plus ambitieux commencent doucement mais indubitablement à s’ajouter les résultats. Capables de dominer les petites nations, les joueurs du Grand-Duché arrivent aussi aujourd’hui à réaliser de jolis coups, à l’image de la victoire inoubliable face à l’Irlande il y a de ça quelques mois. Et, il parait important de se souvenir que ce succès n’a pas été acquis par le biais d’une formation frileuse et archi défensive, espérant le coup du sort sur une rare sortie dans le camp adverse. Non, ce 27 mars 2021, les joueurs du Grand-Duché ont fait preuve d’un niveau de jeu impressionnant, bien loin de l’image que l’on peut attendre d’un historique petit poucet.

Une progression visible tant sur le terrain qu’en dehors, la dernière place des campagnes qualificatives n’étant plus forcément réservée aux Roud Léiwen. Habitué à être le cancre, le Grand-Duché aspire dorénavant à bien plus, et, au vu de la concurrence, peut légitimement espérer mieux. Il suffit pour cela d’analyser le groupe dans lequel est tombé le Luxembourg pour la Coupe du Monde : Portugal, Serbie, Irlande et Azerbaïdjan. Si la Seleção parait intouchable, un enchaînement de circonstances favorables peut aboutir sur un beau classement final. Ajouté à cela, les adversaires des phases qualificatives pour l’Euro 2024 devraient être d’un niveau plus modeste. Tant de raison de croire en ce qui serait certes un exploit, mais absolument plus une utopie.

Des ambitions assumées

Au-delà d’une amélioration des résultats, un constat saute aux yeux depuis maintenant quelques temps. Plus que jamais, les Lions Rouges n’abordent plus les rencontres dans le rôle de victime expiatoire. Une mentalité qui fut particulièrement criante lors de son dernier affrontement contre le Portugal, où le Luxembourg a regardé les membres de la péninsule droit dans les yeux, et fait douter les hommes de Fernando Santos jusque dans le dernier quart d’heure. Une attitude dans la continuité de ce que l’on a pu apercevoir face à l’Irlande où, loin de se satisfaire du match nul, l’équipe a poussé jusqu’à marquer le but précieux de la victoire.

C’est cet état d’esprit, conjugué à une indéniable amélioration de l’effectif
qui nous permet de croire en une participation à l’Euro 2024. Évidemment, il serait impossible d’apposer le terme « déception » en cas de non-qualification pour cette compétition. Mais, pour la première fois dans l’histoire de la sélection, il est permis, sans être jugé ou moqué, de rêver en un exploit qui, jusqu’à la fin du XXe siècle semblait n’être rien d’autre qu’une chimère. Et en cela, les hommes de Luc Holtz ont déjà remporté une fort belle victoire. À eux de prolonger cette belle réussite par d’autres succès, cette fois-ci sur le terrain.

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