Mario Mutsch : « Savourer et profiter »

Les U17 luxembourgeois viennent de décrocher une qualification historique pour l’Euro qui se déroulera en mai, en Israël. Pour leur entraîneur, Mario Mutsch, il s’agira de savourer des moments qu’ils n’ont encore jamais vécus. Il en profite pour rappeler que son objectif numéro un est de préparer cette génération à jouer un jour pour l’équipe première.

Racontez-nous cet exploit. Qu’avez-vous ressenti au coup de sifflet final de cette victoire 2-0 contre l’Angleterre ?

C’est la récompense du travail des joueurs. J’ai ressenti beaucoup de fierté pour eux. Mais je suis quelqu’un qui ne montre pas trop ses émotions à l’extérieur, je ne verse pas dans l’euphorie. A l’intérieur, oui, je suis très fier. Il s’agit de beaucoup de soirées de travail, d’analyse vidéo… Au fond de moi, il y a de la satisfaction. On a eu un match plus difficile contre la France, mes joueurs étaient impressionnés par leur physique, ils étaient très athlétiques. Ils ont aussi plus d’expérience du niveau international. Mais justement, on grandit avec ce genre de matchs.

Les Anglais étaient censés être plus forts sur le papier. Quels ingrédients avez-vous mis dans cette patie pour inverser la tendance et l’emporter ? Sur quoi s’est jouée cette victoire ?

Déjà, dès le début, je leur ai dit de ne pas trop les respecter, de laisser ça aux vestiaires. C’était le problème contre la France et on a retenu la leçon. Ensuite, on a été bien en place et les joueurs ont cru en eux. On marque ce pénalty mérité, puis le deuxième but, et à partir de là le match avait basculé en notre faveur. Il s’agit d’un exploit, certes, mais c’est surtout le travail qui paie, et vue notre parcours, cette victoire n’est pas si surprenante que cela. Il y a de la qualité dans ce groupe, je trouve que ce résultat est davantage une confirmation qu’une surprise. Les gamins commencent à comprendre de tout ce qui est possible s’ils croient en eux.

Après cette victoire, il a fallu attendre les résultats des autres groupes pour savoir si vous étiez parmi les meilleurs deuxièmes et qualifiés pour l’Euro en mai, en Israël, jusqu’à la libération ! Que représente cette qualification pour vous ?

Pour toute la fédération, c’est quelque chose de super ! C’est historique, la première fois sportivement (on y a participé une fois, mais on était le pays organisateur). Ce n’est pas que moi, c’est tout un travail collectif. On a des joueurs qui jouent à un haut niveau à l’étranger et cela nous aide. Le mérite revient également à tout le travail fourni à la fédération.

Justement, quel est le profil de la majorité de vos joueurs ? Où jouent-ils ?

Dans cette catégorie, on a entre neuf et dix joueurs qui évoluent à l’étranger, beaucoup en Allemagne, à Karlshrue, Nuremberg, Hanovre. On en a également deux à Metz. 

Pensiez-vous vivre autant d’émotions en prenant cette catégorie il y a deux ans et demie ?

On ne sait jamais à l’avance, c’est un développement. Quand je les ai connus, ils avaient 14 ans. Le plus important, c’est qu’on travaille pour l’avenir, pour l’équipe A, qu’on ait des joueurs de 21 ans sélectionnables. On échange tous les jours avec Luc Holtz, on voit où on en est, notamment quand on se mesure aux grandes nations comme contre la France ou l’Angleterre. Après, je regarde l’évolution au jour le jour.

Sentez-vous que cette équipe a une marge de progression ?

C’est sûr. Ils ont 16 ans, presque 17. En tout cas, il est important qu’ils partent voir autre chose, qu’ils jouent à l’étranger pour prendre de l’expérience dans des championnats compétitifs.

Quel sera l’objectif à l’Euro au mois de mai ?

L’objectif sera de savourer et de profiter de moments qu’ils n’ont encore jamais vécus. Sur le fond, nous n’allons rien changer. J’alignerai les meilleurs et nous allons préparer tout ça step by step. Ce qui m’intéresse vraiment, je le répète, c’est qu’ils puissent jouer un jour pour l’équipe A. Mon objectif est de les préparer pour cela.

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