Neil Pattison : « On n’a jamais baissé les bras »

L’été a été particulièrement mouvementé du côté d’Ettelbrück avec des catastrophes naturelles, des joueurs touchés par le Covid, et un marché des transferts longtemps incertain. Des évènements extra-sportifs qui peuvent expliquer le retard à l’allumage du club d’Etzella. Pourtant, après la victoire face à Rodange, l’entraîneur du club Neil Pattinson dresse un constat lucide du début de saison mitigée de ses joueurs. Entretien.

La pré-saison a été très compliquée, entre Covid, la nature qui fait des ravages, et des transferts durs à mettre en place. Comment avez-vous réussi à conserver le groupe focaliser ?

C’est une question que je me suis très souvent posé (rires) ! Avant tout, tous ces évènements extra-sportifs sont des faits, mais pas des excuses. On doit toujours rester sur le bon chemin, et ne pas se laisser distraire par toutes les choses à droite et à gauche, même si c’est compliqué. Si on avait réussi à avoir un résultat positif plus tôt, cela aurait sûrement arrangé certains trucs. On a du attendre longtemps, mais ce que je retiens, c’est qu’on n’a jamais baissé la tête, on a continué de travailler. A chaque match, on a pu voir qu’on progressait. On a aussi pu recruter un nouveau défenseur juste avant la fin du mercato. Lex Nicolay s’est blessé dès le deuxième match ce qui nous a obligé de changer la défense très souvent. J’espère que maintenant on va réussir à trouver une plus grande continuité. Cela a été compliqué de les encourager dans ce contexte. Nous avons aussi sept nouveaux joueurs qui doivent s’adapter. Mais jouer quatre match, les perdre sans marquer et en encaissant beaucoup, c’est très difficile. Ça rend l’ambiance dans le groupe plus complexe, mais c’est exactement là qu’il faut rester fort, faire les bons choix en fonction des performances, parler beaucoup et continuer de se battre. On a vu une très bonne réaction lors du match face à Rodange, cela prouve qu’il y a clairement de la vie dans l’équipe.

La victoire face à Rodange peut-elle servir de déclic ?

Je l’espère. Mais ça n’est pas parce que nous avons remporté ce match que nous devons nous voir trop beaux, et nous dire que les résultats vont s’enchaîner facilement. La victoire ne sert à rien si on se dit « allez c’est fait ». Il faut utiliser cette victoire pour s’améliorer, encore, être discipliné dans tout ce que l’on fait, et tirer du profit de ce résultat positif. Hamm n’a pas encore gagné de match, mais c’est une équipe avec beaucoup de nouveaux joueurs, qui auront eux aussi un déclic à un moment. Leur terrain est toujours compliqué avec une pelouse qui n’est pas la meilleure. Mais quand je vois l’entraînement d’hier, qui se fait après un succès, la différence dans l’attitude, dans l’ambiance est évidente et il faut absolument capitaliser dessus. Maintenant, à nous de trouver nos repères avec les nouveaux venus qui s’adaptent encore.

Si vous deviez tirer un bilan de ce début de saison, lequel serait-il ?

On a fait un mauvais début, tout simplement. Personnellement comme entraîneur je voulais remporter la première rencontre contre Rosport et prendre un point contre Strassen. J’espérais être à sept points aujourd’hui, ça n’est pas le cas. On a loupé le coche contre certaines équipes contre lesquelles on doit repartir avec quelque chose. Maintenant, il ne faut pas regarder vers l’arrière, il faut simplement en tirer des conclusions et améliorer les choses.

Précisément, quels sont les points à améliorer encore dans votre effectif à vos yeux ?

Les automatismes, déjà. Mais aussi la stabilité dans l’équipe. Je pense aussi que la trêve nous a permis d’améliorer la mentalité des joueurs, avec une plus grande rage de vaincre, une envie plus poussée de gagner tous les ballons. Défensivement, on travaille aussi beaucoup mieux. Maintenant, il ne faut pas tirer des conclusions en prenant un seul match comme exemple. Oui, on n’a pas encaissé de but contre Rodange, mais il faut aussi dire qu’en attaque ils n’ont pas fait un bon match. On ne doit pas se voir trop beau et continuer de travailler.

Vous avez fait jouer beaucoup de juniors l’an passé. Pensez-vous continuer dans cette manière de faire cette saison, alors que cette fois-ci les conséquences d’un mauvais classement peuvent amener en PH ?

On a un junior (NDLR : Lucas Figueiredo) qui a été titulaire trois matchs et est rentré dans les deux autres, donc on peut clairement le considérer comme un membre à part entière de l’effectif, et ce à l’âge de dix-huit ans. On a aussi un autre joueur qui a fait partie du groupe l’année passée et qui est sur le banc cette saison. On doit continuer à intégrer ces jeunes. Même si nous sommes plus complets que l’année passée, on doit toujours donner la chance aux joueurs de progresser. Il faut que ces jeunes soient patients et qu’ils continuent de travailler, et leur heure viendra. Mais oui, c’est certain qu’avec des enjeux plus élevés, à l’image de la rencontre contre Rodange, jouer avec des footballeurs d’expérience est utile, pour gérer en particulier sur le plan mental. Mais la philosophie de ce club est de faire progresser les juniors, et je veux continuer dans ce sens, dans le maximum du possible.

Vous allez jouer une rencontre qui parait déjà importante face au RM Hamm ce week-end. Au vu de la situation extrêmement compliquée du club, l’objectif est-il de trois points et rien d’autre ?

Bien sûr. C’est l’objectif assumé. Cela va être une rencontre très difficile, il va falloir se bagarrer sur le terrain face à une équipe qui veut vraiment débloquer son compteur. C’est déjà une première finale dans la saison. On y va pour gagner, c’est sûr et certain.

L’année dernière, l’absence de relégation a t-elle pu jouer un rôle dans les résultats du club ou le classement aurait été le même dans tous les cas ?

Je pense que cela a fait une différence. Si nous avions joué une saison normale, on aurait eu une certaine pression. Je ne sais pas si on aurait su la gérer avec autant de jeunes. L’envergure des rencontres aurait été tout autre. Sans trop de pression, les joueurs étaient plus libérés, et on a réussi à faire de bons résultats contre de bons clubs. Après, tout ceci a été fait avec un petit effectif. A partir de février, nous avons joué les rencontres avec 17 joueurs de champ, en période de semaines anglaises. Donc forcément, cela a joué.

À titre personnel, le défi d’être dans un club qui va régulièrement perdre ses meilleurs cadres n’est-il pas usant ?

Nous sommes un club formateur. On travaille beaucoup avec les jeunes, et on n’a pas les mêmes moyens que les grands clubs. C’est évident que si nous avons un joueur qui perce vraiment, il va partir. C’est comme ça. Notre boulot, c’est de les faire jouer pendant deux ou trois saisons, qu’ils gagnent en expérience avant d’aller plus haut. On sait qu’on ne pourra pas les garder et on fait avec. A l’heure actuelle, c’est cette politique que nous mettons en place, qui plus est vis-à-vis de notre budget. Si ce dernier venait à grossir, évidemment nous pourrions garder nos meilleurs talents. Mais d’un point de vue personnel ça n’est pas frustrant. C’est très intéressant et gratifiant de voir le nombre de joueurs présents dans la BGL qui sont passés par Ettelbrück. Quel que soit notre adversaire, on a toujours des joueurs d’Etzella sur le terrain (rires).

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