Neil Pattison : « On est sur la bonne voie »

Ettelbruck a réussi un début de saison idéal, avec deux victoires en deux rencontres. Alors que se profile un déplacement sur la pelouse du Fola – lui aussi auteur d’un sans faute – Neil Pattison revient sur cette nouvelle campagne, particulièrement bien entamée.

Vous faites le début de saison idéal, avec deux victoires en deux rencontres disputées. Est-ce que vous êtes surpris par ces résultats ?

Je ne peux pas dire que je sois surpris, car l’objectif était de gagner ces deux premiers matchs. Mais je suis très satisfait, dans le sens où les performances n’ont pas toujours été à 100% sur ces deux matchs. On peut parler d’une certaine réussite en notre faveur.

Depuis de nombreuses années, Ettelbruck perdait sa première rencontre de la journée. A quel point débuter par une victoire permet de lancer une dynamique ?

C’est extrêmement important de débuter ainsi. Mais cela commence dès la préparation, qui permet de créer une certaine confiance en notre travail. Et le test est le premier match. Cette victoire nous a offert une bonne dynamique, même s’il demeure des lacunes dans notre jeu que l’on doit travailler. Mais c’est toujours plus simple d’analyser nos fautes et les rectifier après un résultat positif. La confiance amène le jeu, et la progression globale. On est sur une bonne voie.

Vous avez perdu beaucoup de monde cet été, avec le départ du capitaine Soares, Celani, Einsiedler, mais aussi Gustavo, considéré comme un des meilleurs joueurs offensifs de la BGL Ligue. Cela a t-il impliqué un changement dans la manière de jouer de l’équipe ?

Oui, forcément. On a essayé de compenser les départs, mais un joueur comme Gustavo, avec nos moyens, n’est pas remplaçable. Les rôles sont donc maintenant partagés autrement. Il y a plusieurs joueurs qui doivent maintenant porter cette responsabilité, ce qui change notre jeu. Mais cela nous rend d’une certaine manière plus difficile à jouer : avant, beaucoup d’entraîneurs donnaient pour consignes de sortir Gustavo du jeu, et ce n’est plus possible aujourd’hui. Donc c’est en effet une nouvelle approche. Je pense que nous avons fait un mercato très intéressant, avec des arrivées de bonnes qualités, et qui se sont très bien intégrées dans le groupe. Tout s’est bien passé. 

Vous avez aussi signé le retour de Daniel Da Mota, qui a offert une passe décisive contre Mondercange. Avez-vous discuté avec lui de son temps de jeu ?

Quand nous avons lancé les discussions, il était encore blessé. Il n’a pas fini la saison dernière, ce qui a fait que nous n’avons pas vraiment parlé de temps de jeu. Mais le plus important pour lui et moi, c’était définir le rôle qu’il pouvait prendre sur le terrain, mais aussi dans le vestiaire. Dan a une formidable expérience, ce qui peut donner énormément à nos jeunes joueurs, qui cherchent à avoir une carrière similaire à lui. Ce n’est pas qu’une question de minute de jeu, mais plus un encadrement global. Et par rapport à son apport sur le terrain, il est logé à la même enseigne que les autres : il va devoir gagner sa place. L’entraîneur met toujours sur la pelouse les meilleurs joueurs, il n’y a pas de postes assurés. Il a déjà fait contre Mondercange une passe décisive, mais aussi tiré le corner du premier but, donc il est impliqué sur nos deux buts. C’est déjà très intéressant.

Ce week-end, vous vous déplacez sur la pelouse du Fola, auteur d’un début parfait lui aussi. Y va t-on pour le nul ? Plus ?

On doit y aller pour les trois points. Je n’ai jamais gagné contre le Fola à Esch en tant qu’entraîneur, donc c’est déjà une motivation personnelle (rires) ! On joue un adversaire qui a eu beaucoup de changement, et l’arrivée d’un grand nombre de jeunes. Cela demeure évidemment une opposition de qualité, et cela sera très compliqué, mais on a à coeur d’aller chercher une victoire. Mais on est conscient que l’on a fait quelques erreurs lors de ces deux premiers matchs, et qu’il faudra les corriger.

Un nouveau résultat positif pourrait-il remettre en question les objectifs du club, et de viser plus haut que la classique opération maintien ?

Non. Dans les prochaines journées, on va jouer Differdange, Hesperange et Dudelange, ce qui sera un programme vraiment costaud. C’est pour cela qu’il nous faut ces neuf points avant d’affronter ces adversaires-là, afin d’éviter de se retrouver en bas de tableau à nouveau. Les objectifs restent les mêmes : prendre le maximum de points pour garantir le maintien.

On constate, années après années, des tribunes de moins en moins remplies. Dans ce contexte, l’avantage de jouer à domicile est-il toujours aussi présent ?

Avec le public, c’est vrai que c’est compliqué. À Ettelbruck, nous avons fait un recrutement de beaucoup de luxembourgeois, en espérant que les gens viennent voir plus régulièrement. Mais en effet, il n’y a pas grand monde qui nous suit… Ces dernières années, on a néanmoins toujours eu des meilleurs résultats à la maison que sur les pelouses des adversaires. On essaye dans notre ADN de faire de notre stade une forteresse, et jusqu’à présent, cela se voit dans les résultats.

Vous entamez votre quatrième saison en tant qu’entraîneur d’Ettelbruck. Comment fait-on pour lutter contre la lassitude après ce nombre d’années ?

Vous savez, tous les ans, on perd tellement de joueurs qu’on a toujours la sensation de devoir repartir presque de zéro. Cela crée une forme de stimulation, et chercher des footballeurs qui partagent la philosophie du club et du staff, cela motive. Mais ce n’est en effet pas toujours facile de ne pas répéter les mêmes phrases, refaire les mêmes exercices, etc… On essaye de constamment faire évoluer notre philosophie de jeu par rapport à des tendances. Si on prend l’exemple de Dudelange qui travaille énormément les phases arrêtés, cela fait réfléchir. Il ne faut pas conserver constamment les mêmes standards. 

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