Robert Smit, Président de la FELUBA : Nous n’avons pas organisé d’évènements depuis novembre »

Dans le but de mettre en lumière certains sports moins médiatisés que les plus populaires du pays, Mental! est allé à la rencontre des présidents de différentes fédérations pour faire le point sur leur situation et leur futur. Entretien avec Robert Smit, Président de la Fédération de Badminton.

Quelles ont été, et sont, les conséquences du coronavirus sur votre fédération ?

Au niveau fédéral, nous n’avons pas organisé d’évènements, tournois ou matchs de championnat depuis début novembre. On a disputé trois journées de championnats et deux week-ends de tournoi au début de la saison, et après on a dû fermer à cause des restrictions sanitaires qui nous empêchent d’organiser des tournois avec beaucoup de participants.
Pour ce qui est des clubs de Division 1 Nationale, ils avaient l’autorisation de reprendre en mars. Mais nous avons fait une enquête qui est arrivée à la conclusion qu’il ne valait mieux pas relancer. Avec les tests, qui sont assez coûteux, l’absence de spectateurs et d’autres facteurs, les clubs préféraient ne pas continuer la saison. Donc nous sommes à l’instant sans activité. On espère qu’à l’approche de l’été on pourra tout de même organiser quelque chose. On a dû reporter le championnat national individuel qui se tient généralement en février. Nous espérons pouvoir le placer entre juin et septembre.
Au niveau des clubs, les restrictions par groupe font que l’on peut s’entraîner avec un maximum de dix personnes. Cela nous laisse un champ d’action assez limité. Certains joueurs ne viennent plus ou beaucoup moins qu’avant. C’est assez pénalisant pour les clubs.

Estimez-vous que le contact a été bon durant cette période avec les institutions gouvernementales, ou avez-vous l’impression de devoir mener la barque tout seul ?

On a été informé à chaque fois des mesures et des précautions à mettre en place. On a toujours été mis au courant des actualités, de ce que l’on pouvait faire ou ne pas faire, et dans quel contexte. Sur le plan financier, en tant que fédération, on a aussi continué de recevoir des subsides pour les entraîneurs. A cela il faut ajouter pour les clubs le programme «restart sport » qui s’est concrétisé en des subsides assez extraordinaires. Donc dans ce domaine, je ne pense vraiment pas que l’on puisse se plaindre.

Au niveau des finances, arrivez-vous à survivre dans cette période ou est-ce compliqué ?

Nous nous portons plutôt bien. Les subsides, certes arrivés avec un peu de retard nous ont profondément aidé. Et, comme beaucoup de tournois ont été annulés en 2020, il n’y a eu que peu de dépenses. Nous avions donc à la fin de l’année des réserves qui n’étaient pas utilisées.

Parlons un peu de votre fédération. Combien avez-vous de membres, et y retrouvez-vous des femmes ?

La fédération regroupe 24 clubs, avec un total qui arrive à environ 1300 membres. Nous avons eu une augmentation assez importante ces dernières années avec la création de nouvelles licences. Plus de la moitié de nos licenciés sont des jeunes. Pour ce qui est du pourcentage de femmes, c’est difficile d’avoir un chiffre exact, mais je dirais que c’est moins de 50%. Les hommes sont tout de même majoritaires, du moins chez les adultes. Les jeunes jouent égalitairement, mais à la fin de l’école, ils partent à l’université ou à l’étranger. Beaucoup de femmes qui étaient alors présentes avant ces études ne reviennent plus, tandis que les hommes ont tendance à plus rester dans le sport.

Quel est le niveau du Luxembourg au niveau international ?

On n’est pas au sommet, c’est sûr. Mais on a tout de même depuis une vingtaine d’années des cadres nationaux dans les différentes catégories d’âge. Chez les Seniors, on essaye vraiment de pousser nos talents qui sont en train de jouer de plus en plus de tournois internationaux pour gagner des points et monter dans le ranking international. Ce n’est pas touojours simple. Il faut donc faire le bon choix en termes de niveau de tournoi pour pouvoir avoir des résultats et continuer de grimper au classement. Cela nous permet de monter doucement. Mais c’est un projet de longue haleine. Nous avions un joueur qui était dans le top 200, mais il vient d’arrêter. Et maintenant, on a un jeune de 17 ans qui est assez prometteur. On espère que la nouvelle génération va prendre la relève dans le classement international.

Avez-vous un message à faire passer pour attirer des nouvelles personnes à ce sport ?

C’est assez simple : le badminton peut-être pratiqué à tout niveau. On peut jouer pour le plaisir, ou à un niveau plus élevé. Beaucoup de gens assimilent ce sport à l’un que l’on peut pratiquer à la plage ou dans le jardin. C’est une bonne chose car beaucoup de gens en profitent ainsi. Mais le côté compétitif du sport, qui n’est pas très médiatisé est aussi très intéressant et permet de profiter pleinement de cette passion.

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