Silence, le RM Hamm coule…

Embourbé dans les bas fonds du classement de BGL Ligue après seulement quatre journées, le RM Hamm Benfica continue sa lente descente aux enfers. Plus qu’un simple échec sportif, c’est tout un club qui voit rouge.

Dimanche 29 août 2021, 18h50. Le RM Hamm Benfica concède face à l’Union Titus Pétange sa quatrième défaite de la saison en autant de rencontres. Une défaite 3-0 qui paraîtrait presque légère comparé aux fessées concédées face à la Jeunesse Esch (5-0) et l’US Hostert (6-0) lors des deux premières journées. Zéro point engrangé, quinze buts encaissés, aucun but marqué, Hamm réalise là l’un des pires début de saison de l’histoire du championnat luxembourgeois. Un démarrage qui laisse présager le pire pour un club un club qui avait déjà vécu une majeure partie de la saison 2020/2021 de façon cauchemardesque avant de légèrement relever la tête en fin de championnat. Et pourtant, nul ne peut s’étonner de la situation telle qu’elle est actuellement pour le club de la capitale grand-ducale.

Itinéraire d’une descente aux enfers

Pour expliquer une telle débandade, il serait inopportun d’occulter l’autre crise que traverse le club. Car voilà, ce n’est plus un secret pour personne que Hamm est actuellement en proie à des problèmes financiers sans précédents. La crise du Covid-19 a durement touché le club des Cents, même si on s’imagine que les finances n’étaient pas des plus solides auparavant. Plus de recettes de match, des investisseurs douteux aux abonnés absents… Tant de paramètres à prendre en compte pour expliquer ce qui ressemble à un chemin vers la mort. La saison dernière, les joueurs commençaient à ne plus être payés et forcément, les langues ont commencé à se délier. Maxime Deruffe, depuis parti du côté de la Jeunesse Esch, s’était confié à nos confrères du Quotidien en mars dernier, expliquant la situation difficile que lui et ses coéquipiers étaient en train de vivre, notamment pour ceux qui ne vivaient que du football ou qui n’avaient pas de proches pour les aider. Heureusement, l’ensemble de l’effectif est resté professionnel jusqu’à la dernière minute de la saison, comprenant les difficultés du club : « le club fait son maximum pour trouver des solutions » avouait Deruffe. Pedro Resende, ex-coach de Hamm qui officie désormais à Differdange, se souvient d’« un groupe fantastique avec des joueurs qui faisaient d’énormes efforts au niveau financier. Ils venaient toujours à l’entrainement et ceux qui avaient l’opportunité de jouer le dimanche se donnaient toujours à fond, alors qu’ils auraient pu en faire autrement ». Des joueurs hors du commun qui ont tenu jusqu’au bout mais qui ont, en toute logique et pour la quasi totalité d’entre eux, quitté le navire à l’intersaison. Deruffe, Correia, Bei… Avec quasiment vingt départs dont la plupart des titulaires, difficile de se remettre d’un tel changement. Car qui dit départs, dit arrivées. Et là encore, ça coince. Pour reconstruire toute une équipe sans argent, Hamm a dû se débrouiller comme il pouvait et faire appel en partie à des juniors. La moyenne d’âge de cette saison s’élève à 22,3 ans, faisant de leur équipe la plus jeune de BGL Ligue.

Le club a bien tenté de garder quelques éléments, à l’image de Bilal Hadraoui, qui a également quitté le club cet été en direction de la Jeunesse et qui en juin dernier avait révélé au Quotidien qu’il s’était vu proposer de rester à Hamm pour un salaire de 1 000 euros, en ajoutant que ses coéquipiers seraient seulement « payés à la prime de match ».

Une fusion avec le Racing Luxembourg un temps envisagée

Pour sauver le club de la capitale, les rumeurs avaient un temps émises l’idée d’une fusion entre Hamm et… le Racing Luxembourg. Alliance qui peut paraitre surprenante pour deux clubs qui partagent une certaine rivalité, mais l’idée a réellement trotté dans la tête des deux clubs. Du côté de Hamm, le président Paul Lopes avait bien confirmé des discussions entre les différentes parties. Un projet loin d’être du goût des supporters benfiquistes, qui en avril dernier avaient sorti les banderoles assassines à l’encontre de la direction de leur club. « La capitale est rouge et blanche et elle se trouve au Cents » pouvait-on lire, et surtout « Non au clan Cartel Lopes et fils, non aux traîtres, non à la fusion ». Des supporters, mais aussi des membres du club hostiles à une fusion qui aurait signé la probable fin prématurée du club. 

De l’autre côté, Philip Ciancanelli, vice-président du Racing Luxembourg, nous affirme que le projet est désormais « définitivement entériné. Il y a eu quelques discussions, des questionnements, mais ça n’est jamais allé jusqu’au bout et aujourd’hui, on n’en parle plus. Il y avait plus de fumée que de feu ». Car en cas de fusion, le Racing n’aurait pu disputer de compétition européenne pendant trois ans. Une aubaine pour un club qui a, entre autres, remporté le premier match de Ligue des Champions dans l’histoire du football féminin luxembourgeois il y a quelques semaines. C’est donc seul que le RM Hamm a démarré cette saison le 8 août dernier.

Quoi qu’il en soit, les mots nous manquent pour dire à quel point Hamm est à la peine en ce début de championnat et on ne voit pas ce qui pourrait changer la donne. Le prochain match face à un Ettelbruck qui n’a pas non plus pris le moindre point à l’allure d’un

Ce qui est (quasiment) certain, c’est que sur le terrain, ce n’est pas le Covid qui sauvera les fesses du RM Hamm Benfica cette saison. Peut-être un juste retour des choses pour un club qui, il y a 2 ans, était revenu dans l’élite en fusionnant avec les Blue Boys Muhlenbach, alors qu’il végétait en milieu de tableau de Promotion d’Honneur.

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