La (difficile) renaissance du Femina Ëlwen 

Cette saison, le Racing Troisvierges a réinscrit une équipe féminine pour la première fois depuis 2015. Ce retour à la compétition ne se fait pas sans difficultés, mais tout le monde au club est bien décidé à les surmonter. 

« Offrir des perspectives aux jeunes filles » 

Le club de Troisvierges fait partie de ces clubs de tradition qui ont traversé une très longue crise. Fondé en 1933, le Racing a connu une descente aux enfers depuis 1998, lorsqu’il a disputé son dernier match de Promotion d’Honneur. Il fallait changer quelque chose et l’arrivée de Carmelo Giunta comme directeur sportif du club et entraîneur de l’équipe a semblé être la bonne solution, comme le prouve la montée de l’équipe première en D2. Mais ce changement de dynamique ne se limite pas qu’à la seule équipe première. C’est toute la structure de formation qui a été redynamisée, comme le prouve le FC Porto Dragon Force Camp (stage avec les entraîneurs du centre de formation du FC Porto) organisé en avril ou encore le tournoi international jeunes, auquel le RSC Anderlecht ou encore le Football Club liégeois ont participé. Il manquait encore un secteur pour être complet. C’était celui des féminines.  

« On était 4 » 

Et pour cause, Troisvierges ne comptait plus d’équipe féminine depuis la fusion avec Wincrange à l’aube de la saison 2015-2016. Pour relancer le Femina, quoi de mieux que de reprendre une joueuse qui a commencé son parcours footballistique à Troisvierges ? Justement, Mélanie Rodrigues, formée à Troisvierges et passée par Larochette, Mertzig et Hosingen était à la recherche d’un nouveau challenge.  

« Quand je me suis engagée ici, ils m’ont ajoutée dans un groupe WhatsApp avec toutes les autres joueuses de l’équipe. On était 4. Je m’attendais à un noyau un peu plus gros », souriait la capitaine fraîchement nommée. Sa première tâche était donc de trouver des joueuses. « Au premier entraînement, on était 4. Au deuxième, on était 6. Après une semaine, on était 14, et maintenant, on est à 27 », détaillait-elle. 

« Cela fait partie de l’apprentissage » 

Les premiers matchs du Femina Ëlwen sont très compliqués. Les nordistes ont concédé la bagatelle de 51 buts en l’espace de 3 matchs. La défaite 0-17 face à Vianden fut la claque de trop pour Carlo Calmes qui a démissionné de son poste d’entraîneur. C’est Rosa Rodrigues qui reprend le flambeau. « Il y en a moins de 10 qui ont de l’expérience dans le football », justifiait Mélanie Rodrigues. Se renforcer est donc primordial à court terme. Mais les solutions se trouveraient peut-être bien en interne, comme nous l’expliquait Carmelo Giunta : « Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, 50 % de nos minimes sont des filles. » Dans cette catégorie, les équipes sont encore mixtes, une bonne chose selon Mélanie Rodrigues : « C’est dans les équipes mixtes qu’une fille apprend le plus. » Autre raison d’être optimiste, la gardienne des minimes a été appelée en équipe nationale par Dan Santos et devrait intégrer l’équipe première dès la saison prochaine. 

Il s’agira donc de conserver la motivation, malgré les défaites sur des scores-fleuves. « Cela fait partie de l’apprentissage. Il faut être patient », justifiait Carmelo Giunta, le directeur sportif. Le son de cloche n’est pas différent chez Mélanie Rodrigues : « Quand j’ai commencé le foot au Femina, on perdait aussi sur de tels scores. Mais en persévérant, nous nous sommes améliorées et nous avons accédé à la D1. Rien n’est impossible. »  

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