Danel Sinani, la vie en jaune

Deux ans après sa signature en provenance du F91 Dudelange, Danel Sinani porte enfin le maillot jaune du Norwich City FC cette saison en Championship. Un accomplissement, mais pas une fin en soi pour celui qui a dû s’exiler en prêt au Waasland-Beveren puis à Huddersfield avant de se faire une place chez les Canaries. Entretien.

Pour ta première année en Championship avec Huddersfield, tu as réalisé une saison plutôt prometteuse avec six buts et quatre passes décisives. Ça a été facile de s’adapter à la vie et au championnat anglais ? 

Le Championship est un championnat complètement différent de ce que j’ai connu auparavant. C’est bien plus intense et il y a beaucoup plus de matchs, donc le temps de récupération est minime, il fallait vite se mettre dans le rythme des rencontres. Au début, ça a été un peu difficile, mais j’ai finalement réussi à enchaîner sans me blesser, donc j’ai fait une saison complète. Pour ce qui est de mon intégration dans l’équipe, je n’avais pas trop de difficultés avec la langue, et le groupe et le staff m’ont bien aidé. C’était un plaisir de venir à l’entraînement tous les jours, tout le monde se comprenait bien, et ça s’est vu dans nos résultats.

Vous vous étiez d’ailleurs hissés jusqu’en finale des play-offs et vous êtes finalement passés près d’une accession en Premier League. Aurais-tu continué à Huddersfield en cas de promotion ?

Quand je suis arrivé à Huddersfield, tout le monde pensait que le club descendrait en Ligue One. Finalement, on était un peu l’équipe surprise de la saison, même la direction ne pensait pas qu’on arriverait aussi loin ! Le club était content de moi et en cas d’accession en Premier League, j’aurais probablement continué avec eux. Mais on a perdu la finale des play-offs, donc au niveau du budget, ça n’a pas pu se faire.

Malgré la défaite, tu as pu découvrir Wembley et ses 80 000 spectateurs…

Jouer dans de grands stades avec beaucoup de supporters, c’est le rêve de tout footballeur. En Angleterre qui plus est, Wembley a une grosse signification. L’ambiance était magnifique, les supporters aussi, mais dès que le coup d’envoi a été donné, on s’est focalisés sur le match, c’était une très belle expérience. 

Jouer en Premier League, c’est un objectif pour toi ?

Évidemment que la Premier League, c’est un rêve. Je pense que pour un joueur professionnel, l’Angleterre est déjà un objectif parce que le Championship est déjà à un très haut niveau. Je mentirais si je disais que ça ne m’intéresse pas. 

Au moment d’arriver à Norwich, tu n’as pas eu la chance d’évoluer tout de suite avec l’équipe dirigée par Daniel Farke à l’époque. Est-ce que tu t’attendais à être prêté dans la foulée de ton arrivée ?

Au début, je ne pensais pas être prêté tout de suite. J’ai fait la préparation et le stage avec l’équipe première. Je ne m’attendais pas à jouer tous les matchs, mais j’espérais au moins avoir une chance, mais il y avait beaucoup de joueurs à ce moment-là à mon poste, et l’entraîneur m’a dit que ce serait très difficile, donc je suis parti en Belgique une saison. 

Après deux prêts successifs, tu fais désormais partie de l’effectif de Norwich cette saison. À la reprise, qu’est-ce qui a changé par rapport aux saisons précédentes ?

Déjà, quand je suis arrivé de Dudelange à Norwich, en 2020, ça a été un énorme step. Je n’étais pas forcément habitué au rythme là-bas, donc ça a été compliqué de se faire accepter. Cette année, quand je suis revenu, les gens me voyaient déjà différemment, ils ont vu que j’avais joué une saison complète en Championship et que je pouvais enfin m’imposer ici.

Tu as réussi à gagner la confiance d’un nouvel entraîneur, Dean Smith…

Oui, et c’était important, car je ne voulais absolument pas être prêté une nouvelle fois. Après la saison que j’avais réalisée avec Norwich, je ne voyais pas pourquoi ce serait le cas. Donc on a discuté avec le coach, il m’a dit qu’il compterait sur moi pour apporter de la créativité dans l’entrejeu. Je lui ai rendu cette confiance et même si au début de la saison, il a continué avec l’équipe en place la saison passée, il m’a donné m’a chance et a vu ce que je pouvais apporter.

Photo : Norwich City FC

Que penses-tu de ton début de saison ?

J’en suis très satisfait. Dès que j’ai eu cette chance, je l’ai saisie. Pour l’instant, mes statistiques sont plutôt pas mal, je suis bien parti pour les améliorer par rapport à la saison dernière. Mais le club veut directement remonter en Premier League, donc la concurrence est forcément plus grande qu’à Huddersfield.

Qu’est-ce qu’il te manque pour être un titulaire régulier ?

C’est une bonne question. En tant que joueur offensif, je sais quel rôle je dois avoir. Être dangereux, créer des occasions, marquer et faire marquer, c’est ça qui compte, surtout avec le style de jeu de l’équipe, qui privilégie la possession de balle.

En sélection nationale, tu es devenu au fil du temps l’un des leaders techniques de l’effectif et de l’attaque. Le sélectionneur te parle-t-il du rôle que tu dois avoir quand tu es en sélection ?

On ne parle pas forcément du rôle précis que je dois avoir, mais le sélectionneur sait de quoi je suis capable. Le plus important, c’est que les joueurs avec qui j’évolue en sélection me connaissent. Ils me font confiance avec et sans la balle. Quand je suis passé professionnel, j’ai pris un autre rythme que celui que j’avais en BGL Ligue, j’ai gagné de l’expérience et j’ai naturellement acquis un autre statut.

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