Nicole Kuhn-Di Centa (LASEP) : « Du mal à joindre les deux bouts »

La présidente de la LASEP (Ligue des Associations Sportives de l’Enseignement Fondamental) évoque la situation actuelle de la structure qu’elle dirige depuis 4 ans. 

A l’heure où on entend beaucoup dire que les enfants ne font pas assez de sport, cela vient une nouvelle fois renforcer l’importance prépondérante que revêt la structure que vous dirigez ? 

Nous sommes conventionnés avec le Ministère de l’éducation nationale, et nous proposons des activités sportives en dehors du temps scolaire, que ce soit entre midi et 14h, autrement les après-midi libres, ou alors à 16h. Nous apportons un surplus d’éducation physique aux enfants, car c’est important de les faire bouger. 

Au niveau de vos relations avec le Ministère de l’éducation comment cela se déroule ?

Très bien, nous avons de très bonnes relations avec Claude Meisch, il est vraiment à l’écoute. Si on a un problème, il est présent.

Combien d’heures de sport pratiquent-ils en dehors de celles dispensées avec la LASEP ?

Jusqu’au cycle 3 ils ont 3 heures de sport, c’est à dire natation, et éducation physique. Au cycle 4, ils ont ensuite seulement 2h. 

Vous trouvez que c’est suffisant ?

Cela dépend, si c’est bien organisé oui, car par exemple pour la natation, on peut vite perdre du temps avec le trajet en bus, le temps de se changer aux vestiaires… On a au final moins de pratique effective sur les trois heures prévues. 

L’année prochaine la LASEP va fêter ses 60 ans, comment vous parvenez à maintenir le navire à flots ?

C’est pas facile. Nous avons beaucoup de problème de personnel, le recrutement est difficile. Même si nous sommes maintenant inscrits dans la loi scolaire du 6 février 2009, et que les enseignants peuvent venir renforcer les rangs de la LASEP c’est difficile, car ils ont déjà beaucoup à faire à l’école, et c’est un surplus. L’année dernière il y a 8000 enfants qui sont passés par la LASEP, c’est beaucoup, et cela augmente chaque année. On était présent dans 78 communes, et cette année dans cinq communes supplémentaires. La demande est là, mais il n’y a pas assez de personnes qui veulent venir enseigner. 

Vous recherchez quel type de profil ? 

Les instituteurs, les éducateurs des maisons-relais, et naturellement aussi des entraîneurs sportifs qui ont une qualification pour enseigner auprès des enfants de 3 à 12 ans. On a beaucoup de profils différents, il y a 900 personnes au total chez nous. Mais ce n’est toujours pas assez, car on a aussi des enfants en difficulté, et pour bien réussir l’inclusion sportive, il nous faut des éducateurs en plus. En tout cas on fonctionne bien quand même. 

Il vous manque combien d’éducateurs ?

C’est difficile à dire, je ne peux pas vous donner un chiffre. Cela dépend des communes et des groupes d’enfants. Mais il y a quelque chose de très important que je veux dire, c’est que notre budget n’a pas augmenté, et comme on a plus de personnel et d’enfants, tout coute plus cher, les transports en bus par exemple, les prix ont tellement augmenté. On arrive pas à joindre les deux bouts. Les finances jouent un très grand rôle, et maintenant on attend les élections. On laisse passer cela et puis on va prendre tout de suite rendez-vous auprès du ministère pour voir comment on peut continuer.

Un des autres atouts de la LASEP, c’est aussi la diversité des sports proposés ?

Oui c’est vraiment multi-sports. C’est notre philosophie, faire bouger les enfants, qu’ils se sentent bien dans leur corps, la compétition occupe seulement un tiers des programmes. Que les enfants aient la joie de bouger. 

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