Tentative de putsch au Brésil : la police militaire mise en cause

Considérée comme acquise à l’ex-président d’extrême-droite Jair Bolsonaro, la police militaire de Brasilia n’a rien fait pour empêcher l’envahissement et la dégradation des institutions de la capitale, alors qu’elle était parfaitement au courant de ce risque.

Les révélations et les suites de la tentative de putsch au Brésil par les pro-Bolsonaro, le 8 janvier dernier, n’ont pas fini d’interroger sur le rôle et les responsabilités de différentes structures et fonctionnaires d’Etat. Dernière mise en cause : la police militaire. Forte de 10 000 hommes, elle est aujourd’hui accusée de connivence avec les putschistes bolsonaristes et de ne pas être intervenue volontairement lors de l’assaut du Congrès, du palais présidentiel du Planalto et du Tribunal suprême fédéral. Certains spécialistes de la sécurité publique vont même jusqu’à affirmer que « tout cela a été construit, prémédité, permis, autorisé, incité, et désiré par beaucoup au sommet de la hiérarchie policière ».

Les têtes commencent à tomber

Parfaitement au courant des risques d’invasion et du projet des militants bolsonaristes, la police militaire a laissé faire. Les manifestants ont ainsi pénétré et circulé librement sans être gênés dans les lieux de pouvoir brésiliens, avant de les saccager en partie. Certains policiers militaires ont même libéré l’accès aux salles du Congrès à une partie des manifestants. Le problème est profond, les policiers étant depuis toujours la base électorale de Jair Bolsonaro.

Outre la police militaire, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction de l’armée au moment des saccages. Après cet assaut d’une gravité sans précédents, les têtes commencent à tomber. Fabio Augusto Vieira, commandant de la police militaire de Brasilia, a été placé en détention, et le gouverneur Ibaneis Rocha pourrait être le prochain sur la liste. Les secousses de ce terrible événement du 8 janvier vont encore secouer le pays sur la durée.

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