Sélection recherche n°9

Opposés à une défense compacte en première période face à la Slovaquie, les Luxembourgeois ont manqué le coche offensivement et auraient bien besoin d’un point de fixation à la pointe de l’attaque.

Face à la Slovaquie, hier soir, l’animation offensive, trop brouillonne, aura cruellement manqué d’un attaquant de pointe servant de fixation pour ses coéquipiers. En première période et notamment lors des vingt premières minutes, le Luxembourg a eu la mainmise sur le jeu et aurait pu mieux profiter de sa domination territoriale dans le camp slovaque pour mener au score. Hélas, les approximations étaient trop présentes et l’absence d’un buteur présent dans la surface de réparation s’est trop souvent faite ressentir pour réceptionner les centres de Mica Pinto et Florian Bohnert.

Si en contre-attaque, l’absence d’un finisseur qui pèse sur les défenses a moins sauté aux yeux et que la vitesse et l’impact d’un Danel Sinani, d’un Yvandro Borges ou d’un Gerson Rodrigues ont semblé suffisantes, aucun d’entre eux n’a véritablement le profil de pivot qui pourrait justement leur faciliter la tâche. Ce dernier, placé en pointe face à la Slovaquie, a trop souvent dézoné pour avoir cette étiquette de buteur. Un constat partagé par le sélectionneur. « Aujourd’hui, on n’a pas ce profil d’attaquant comme on a eu à une époque, c’est un manque, analyse Luc Holtz. J’essaie de varier, de mettre deux éléments devant. Je dois faire avec les qualités de chacun, mais malheureusement on n’a pas ce profil d’un numéro neuf pur. »

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En attendant un certain Dany Mota ?

À l’heure actuelle, l’attaquant qui pourrait convenir à Luc Holtz pour ce poste n’est pas encore arrivé mais pourrait bien pointer le bout de son nez, et il se nomme… Dany Mota. L’attaquant de Monza, qui évolue cette saison en Serie A, a opté pour la nationalité sportive portugais et y a connu seize sélections (7 buts) avec les U21. Mais à désormais 24 ans, l’opportunité d’une convocation avec la A est compromise par la présence dans le secteur offensif de joueurs historiques (Cristiano Ronaldo) et d’expérience (André Silva) et l’éclosion de pépites (Gonçalo Ramos, Vitinha).

Alexandre Ribeiro, fondateur et rédacteur en chef de Trivela, média français consacré au football portugais, analyse le joueur. « Il est plutôt connu au Portugal, notamment pour son passage chez les espoirs. Lors de l’Euro U21, en 2021, il avait marqué les esprits en s’imposant comme un titulaire. Ceci dit, même s’il a su être efficace, on a souvent vu qu’il avait des lacunes techniques par rapport à d’autres membres de sa génération comme Jota ou Trincão. Il était parvenu à passer devant Rafael Leão parce que ce dernier manquait clairement d’implication durant le tournoi, contrairement à Dany Mota qui faisait preuve d’énormément de combativité. Ceci étant, je pense qu’il a un plafond. En sélection portugais, il y a vraiment du monde à son poste. Gonçalo Ramos explose, Vitinha de l’OM est également un grand talent, et on peut ajouter à cela des joueurs comme André Silva, Beto ou Paulinho. La nouvelle génération, représentée par Youssef Chermiti ou encore Henrique Araujo va également faire du bruit dans les prochaines années. Pour que Dany Mota entre dans l’équation, il faudra réaliser un exploit, comme une saison à plus de 20 buts dans un grand championnat comme la Serie A. Pour l’instant, on en est encore très loin. »

Si l’on en croit ses dires, Dany Mota aurait encore énormément de chemin à parcourir pour pouvoir se faire un jour une place dans la liste de Roberto Martinez. Une place toujours vacante au Luxembourg, qui recherche son numéro 9 depuis qu’un Aurélien Joachim ou un Dan Da Mota n’y sont plus. L’attaquant d’Ettelbruck, qui a connu 100 sélections sous la tunique luxembourgeoise, mise d’ailleurs sur une arrivée de l’attaquant de Monza d’ici les trois prochaines années, comme il l’expliquait dans Club House, lundi dernier. « Il attend encore probablement que l’équipe A l’appelle, mais tant qu’il reste à Monza et qu’il ne joue pas dans un club renommé, ce sera difficile pour lui d’y être au vu des joueurs qui sont autour. Je pense qu’autour de ses 26-27 ans, il prendra sa décision » estime Da Mota, qui pense à se reconvertir comme entraineur à l’issue de cette saison. À bientôt 25 ans, le natif de Niederkorn, qui a fait ses classes à Pétange jusqu’en 2016, pourrait effectivement opter pour le Luxembourg dans les mois ou les années à venir, et devenir une solution pour Luc Holtz dans une attaque qui a besoin d’un buteur pour poursuivre une progression constante depuis plusieurs années.

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Quelles autres options ?

Pour l’instant, Luc Holtz doit donc faire sans véritable numéro 9 titulaire et les remplaçants au poste semblent à l’heure actuelle encore trop légers pour espérer obtenir régulièrement une place dans le onze de départ luxembourgeois. Alessio Curci, qui a connu ses deux premières sélections lors des amicaux de novembre dernier (pour un but, face à la Hongrie), joue encore avec la réserve de Mayence et Michael Omosanya, qui a aussi deux capes à son actif, n’a pas été appelé lors de ce rassemblement, lui qui n’a toujours pas ouvert son compteur en Regionalliga sous les couleurs de l’Eintracht Trier. Edvin Muratovic, enfin, n’a pas été convoqué par Luc Holtz depuis la campagne de Ligue des Nations en juin 2022, lors de laquelle il n’avait joué qu’en Lituanie, avant de rester sur le banc lors des trois rencontres suivantes, et semble désormais troisième dans la hiérarchie des attaquants de pointe mentionnés ci-dessus.

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