Le trio gagnant de Luc Holtz

Deux ans après son dernier déplacement au Portugal, le Luxembourg retrouve l’Estádio Algarve et la Seleção, ce lundi (20h45). Gerson Rodrigues mis à l’écart, Luc Holtz a peut-être trouver sa nouvelle formule magique pour animer l’attaque des Roud Léiwen.

Les rencontres avec le Portugal sont généralement synonymes d’avalanches de buts ces derniers temps. Le Luxembourg en a encaissé six à domicile en mars dernier, et cinq ici, à Faro, il y a deux ans, sans parvenir à faire trembler les filets adverses. De retour à l’Estádio Algarve ce lundi, les joueurs de Luc Holtz se présentent face à ceux de Roberto Martinez avec un nouveau statut d’outsider et candidat assumé pour la deuxième place. Avec trois victoires consécutives et dix points au compteur, les Roud Léiwen peuvent effectivement aborder la suite de la phase de qualification avec confiance et ambition. Évidemment, battre le Portugal relève de l’exploit, mais la sélection luxembourgeoise peut poser plus de problèmes qu’à l’accoutumée à la défense lusitanienne.

Roulez, jeunesse !

On avait quitté la sélection du Luxembourg en fin de saison dernière dans un contexte un peu agité : une défaite en amical face à Malte, le départ précipité de Vincent Thill à la mi-temps dace au Liechtenstein et la mise à l’écart de Gerson Rodrigues, pourtant héros de la victoire face à l’actuelle lanterne rouge du Groupe J, qui marquait le début de cette belle série de succès. Le co-meilleur buteur de l’histoire de sa sélection (16 buts) paie ses écarts de conduite – trois entraînements séchés en quinze jours selon le Quotidien – et a rebattu les cartes en attaque.

Luc Holtz, qui a décidé de se passer de son numéro 10, a trouvé une nouvelle recette pour l’animation offensive de son système. Danel Sinani et Yvandro Borges (19 ans), auteur de cinq des six buts inscrits par le Luxembourg lors de ses trois dernières sorties, sont les deux dynamiteurs des Roud Léiwen, épaulés par Alessio Curci (21 ans) en pointe. Le jeu ne dépend plus des exploits d’un seul joueur, mais s’appuie sur la complémentarité des profils de ce trio offensif. « Offensivement, on a des joueurs capables de faire la différence par la vitesse », affirme Luc Holtz. « Danel Sinani est doté d’une qualité technique de très haut niveau à mes yeux. Par ses déplacements, sa capacité à décrocher entre les lignes, il sait passer, il a une très bonne finition et peut aussi percer la défense adverse. Alessio, lui, peut en surprendre plus d’un par sa capacité à percer une défense aussi. Il ne fait pas 1,90m, mais il a un profil plus délicat pour les défenseurs centraux adverses avec son petit gabarit. »

« Notre qualité est de pouvoir jouer en attaque placée ou en transition. »

LUC HOLTZ

Roberto Martinez a loué la qualité du Luxembourg dans les contre-attaques, mais la mise en place tactique du sélectionneur luxembourgeois ne se résume pas pour autant à miser uniquement sur la vitesse et les attaques rapides. « Notre qualité est de pouvoir jouer en attaque placée ou en transition », concède Luc Holtz. « Nos attaquants sont capables de décrocher ou de percuter et je cherche ce genre de profils, car il est difficile de contenir des joueurs qui percutent en profondeur. Le défenseur ne sait pas où l’attaquant peut aller alors que c’est plus facile de défendre sur un joueur qui se contente de décrocher. Aujourd’hui, nos joueurs sont capables de se déplacer dans ces deux zones. C’est un atout pour nous, on a vu face à l’Islande qu’on était capable de jouer en attaques placées sur les vingt dernières minutes, sans concrétiser nos occasions. »

Luc Holtz obligé de rebattre à nouveau les cartes ?

Des occasions, il n’y en aura pas beaucoup face au Portugal et sa défense impériale, qui n’a pas encaissé le moindre but en cinq matchs. Surtout, avec la blessure de Mathias Olesen et la suspension de Christopher Martins Pereira, Luc Holtz pourrait être contraint de revoir ses plans et rebattre à nouveau ses cartes. Pas forcément sur son animation offensive mais plutôt sur le choix de ses joueurs au milieu et derrière. Quitte à repasser à cinq derrière comme lors de la déroute du match aller ? Difficile de prendre le pari. Sinani, Borges et Curci seront quant à eux bien là pour dynamiter la défense portugaise.

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