L’élection présidentielle 2022 a un goût de déjà-vu. Le candidat centriste Emmanuel Macron affrontera la candidate d’extrême droite Marine Le Pen au dernier tour de l’élection présidentielle française, après être arrivé en tête du premier tour de dimanche avec 28 % des voix contre 23 % pour Marine Le Pen, selon les premières projections.
La France est maintenant confrontée à une bataille brutale de deux semaines sur l’avenir du pays, alors que Macron se présente une fois de plus comme un « progressiste » pro-européen essayant de faire face à ce qu’il appelle le programme « raciste », anti-musulman et nationaliste de Le Pen et sa « complaisance » avec le leader russe, Vladimir Poutine, dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Le score de Macron est supérieur à celui qu’il avait obtenu au premier tour il y a cinq ans. Le président a clairement gagné du soutien dans les dernières heures de la campagne après les avertissements qu’il a adressés aux électeurs pour qu’ils freinent l’extrême droite et protègent la place de la France sur la scène diplomatique internationale alors que les combats se poursuivent en Ukraine.
Mais le score de Marine Le Pen est également plus élevé qu’il y a cinq ans. Elle n’a cessé de gagner du soutien après avoir fait campagne sur la crise du coût de la vie. L’inflation qui frappe les ménages est clairement devenue la principale préoccupation des électeurs.
Le candidat de la gauche dure, Jean-Luc Mélenchon, est arrivé en troisième position avec un score supérieur aux prévisions de 20 % des voix, consolidant ainsi sa position de leader de la gauche après avoir fait campagne sur le coût de la vie et la transformation du système présidentiel.
Le journaliste d’extrême droite Eric Zemmour, qui a été condamné pour incitation à la haine raciale et qui s’est présenté en tant qu’outsider sur une plateforme anti-immigration, est arrivé en quatrième position avec 7% des voix, soit moins que ce qu’il espérait.
Mais le plus grand choc de la soirée a été le très faible score de Valérie Pécresse, la candidate de la droite traditionnelle Les Républicains de Nicolas Sarkozy. Elle n’a recueilli que 5 % des voix – un résultat médiocre qui risque d’entraîner l’implosion de son parti au profit de ses partisans de la ligne dure.
La France pourrait ainsi se retrouver dans une position unique en Europe, sans droite traditionnelle.
Le déclin des partis traditionnels de gouvernement a été confirmé par la candidate du parti socialiste et maire de Paris, Anne Hidalgo, qui n’a obtenu que 2 % des voix. Le candidat des Verts, Yannick Jadot, a obtenu 4,4 %, bien que l’environnement figure parmi les principales préoccupations des électeurs français.
