Septembre 1991 : Quand l’Union Luxembourg rencontrait le mythique Olympique de Marseille

En 1991, l’Union Sportive Luxembourg (qui constituera une partie du futur Racing au moment de la fusion de 2005) tombe sur l’Olympique de Marseille de Papin, Boli, Deschamps ou encore Sauzée au 1er tour de la Coupe d’Europe des clubs champions. A quelques jours de l’entrée en lice du Racing au 2e tour de la Ligue Europa Conference, retour sur cette expérience et ces souvenirs incroyables avec un des protagonistes : David Borbiconi, 22 ans à peine à l’époque. 

Il y a des moments qui marquent une vie. A l’été 1991, l’Union Sportive Luxembourg vient de faire le doublé coupe/championnat et attend le tirage au sort du 1er tour de la Coupe d’Europe des clubs champions. Parmi les joueurs, David Borbiconi, 53 ans aujourd’hui, 22 à peine à l’époque, qui vivait sa deuxième saison au club. Personne n’imagine alors ce qui va arriver… Et là, l’insensé se produit lorsque le nom de l’adversaire sort : l’Olympique de Marseille. « C’était inouï, on ne s’y attendait pas du tout. J’ai mis vraiment du temps à réaliser », se souvient David. « On parle de l’Olympique de Marseille de 1991, qui surfe sur le toit de l’Europe, qui vient juste de perdre en finale contre l’Etoile Rouge de Belgrade, le Marseille de Tapie avec les Papin, Boli, Deschamps, Sauzée, Mozer, Amoros. » Une fois la stupéfaction passée, l’euphorie gagne l’ensemble du pays. « Tout le Luxembourg attendait ce match, c’était fou. »

« Je vais te fumer »

Le 18 septembre 1991, c’est le grand jour. L’Union reçoit l’Olympique de Marseille dans un stade Josy Barthel plein à craquer. Pour ne rien gâcher, les stars sont bien là, alignées dans le onze de départ. « On les regarde un peu dans le couloir. C’est forcément impressionnant », raconte David. Les deux équipes pénètrent sur la pelouse dans une ambiance survoltée, l’adrénaline est à son maximum. Mais il faut désormais jouer ce match et cela ne s’annonce évidemment pas facile. « On a eu une bonne entame, une vingtaine de minutes disons. Puis ça a été vraiment plus dur quand ils ont commencé à se trouver »… Le premier but arrive, puis le second. David Borbiconi a quelques petites anecdotes sympathiques sur ce qui se passe exactement sur le terrain : « Je jouais numéro 6 et je devais prendre Abedi Pelé au marquage, c’était même pas la peine. J’avais déjà des grosses cuisses moi, les siennes étaient énormes. A un moment, il me regarde et me dit ‘Je vais te fumer’. Et il m’a en effet fumé ! (rires) » Le match se termine sur un cinglant 5-0, mais l’essentiel est ailleurs. Tous ont vécu un moment qui restera gravé dans leur mémoire.

L’apéro sur le yacht de Bernard Tapie

Et ce n’est pas fini ! Quelques jours plus tard, c’est l’heure du match retour à Marseille. Et alors que les Luxembourgeois se baladent sur le Vieux-Port avant la rencontre, Bernard Tapie en personne les invite sur son yatch : « On parle de quelqu’un qui a un charisme incroyable, une grande prestance. C’était un monsieur. Et là, on se retrouve à boire l’apéro avec lui sur son bateau. Ce sont vraiment de très bons souvenirs. On a vécu un super moment. » Sur le terrain, dans le mythique stade Vélodrome, ce n’est pas la même histoire. Les choses sont aussi compliquées qu’à l’aller, voire un peu plus…  « Il y a eu quelques échauffourées avec les Marseillais. Papin et Casoni cherchaient beaucoup, ils nous allumaient. C’est dommage quand même. Une bonne partie de l’équipe ça allait, mais il y en a trois ou quatre qui faisaient les malins », se remémore l’ancien joueur de l’Union formé au FC Metz. Les Luxembourgeois s’inclinent sur le même score qu’à l’aller, 5-0.

Mais peu importe le score, la défaite, peu importe l’ambiance un peu houleuse au retour, David Borbiconi retient surtout le positif et le meilleur de ce moment historique pour toute une équipe, un club, une ville : « Cela reste une très belle expérience pour nous, pour moi. » Cela reste un match contre l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie, gravé sur les tablettes de l’histoire du club pour toujours. 

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